mars 28, 2024

L’Odyssée Sauvage

De : Nicolas Vanier

Avec Nicolas Vanier

Année : 2014

Pays : France

Genre : Documentaire

Résumé :

Quelques 6000 kilomètres séparent le point de départ depuis la côte Pacifique de la Sibérie jusqu’aux rives gelées du lac Baïkal, en passant par la Chine et la Mongolie. L’arrivée au lac Baïkal, où Nicolas Vanier s’était vu offrir Otchum, son premier chien de traîneau, voilà 30 ans, a eu lieu le 15 mars dernier après trois mois d’une aventure partagée avec ses dix chiens. Entre des changements d’itinéraire de dernière minute causés par le dérèglement climatique, des autorités parfois récalcitrantes, des blessures pour les chiens ou encore des erreurs de parcours, les difficultés ont été nombreuses. Un projet tout en démesure, marqué par des rencontres passionnantes avec des pêcheurs dans les villages le long du fleuve, des populations nomades dans les montagnes et des peuples éleveurs dans les steppes.

Avis :

Les documentaires animaliers et sur la nature exigent de la patience, une solide expérience et un soupçon de chance pour capter les images souhaitées. De grands noms tels que Yann Arthus-Bertrand, Jacques Perrin ou Luc Jacquet parviennent à retranscrire la beauté sauvage, souvent avec quelque volonté d’éveiller les consciences. Nicolas Vanier est une autre figure emblématique qui possède plus d’une corde à son arc. À la fois écrivain, réalisateur, activiste et acteur de ses propres aventures, il voue une véritable passion pour le Grand Nord. D’ailleurs, ses documentaires y sont entièrement consacrés. Au bout de plus de trente ans de carrière, L’odyssée sauvage s’avance comme son baroud d’honneur.

Et c’est un peu sur ce qui résonne comme un adieu que commence le film. Enfin, presque. En effet, ce parcours met fin à ses grandes expéditions (celle-ci fait près de 6 000 kilomètres à travers la Sibérie, la Chine et la Mongolie). Détail guère explicite au cours du documentaire puisqu’il participera par la suite à d’autres courses. Il est vrai que l’approche des réalisations de Nicolas Vanier demeure somme toute similaire, ce qui n’enlève rien à leur intérêt. L’organisation d’une expédition et son déroulement sont beaucoup moins cadrés qu’un documentaire classique. La progression se révèle périlleuse, soumise aux aléas et aux imprévus indissociables d’une aventure.

Aussi, le cheminement ne surprendra guère les spectateurs familiers de L’odyssée blanche, Chiens des neiges ou encore Le voyageur du grand froid. La découverte est agréable et apaisante, même si l’on ressent les coupes drastiques du montage vidéo. Le voyage s’étalant sur presque trois mois, seule une centaine de minutes est conservée pour le présent métrage. De fait, les raccourcis narratifs sont nombreux et mettent en avant les moments forts de l’expédition. Qu’il s’agisse de problèmes (notamment lors du passage des frontières), d’obstacles naturels ou de rencontres, le tout reste assez fluide dans la progression. Il demeure néanmoins l’impression d’avoir un résumé de luxe pour le moins condensé des efforts consentis à une telle entreprise.

D’ailleurs, les apparitions récurrentes de la carte s’avancent comme un palliatif pour représenter l’ensemble du parcours. L’enrobage se montre très pédagogique. Élément guère surprenant quand on sait que le documentaire était utilisé dans certaines écoles pour sensibiliser les élèves aux problèmes écologiques. Le ton employé va en ce sens pour dépeindre les étapes, les coutumes locales, le vocabulaire spécifique ou les difficultés rencontrées sur la route. Cela reste très accessible et relativement timoré au niveau des engagements. L’accent ne se focalise pas uniquement sur le réchauffement climatique, mais aussi sur les défis à surmonter dans un environnement certes magnifique et néanmoins hostile.

Côté décors naturels, la mise en valeur des panoramas est irréprochable. En plan large ou rapproché, les déserts de glace, les forêts enneigées ou les passages dans des villages isolés sont un formidable prétexte d’émerveillement. Malheureusement, la contemplation n’est pas forcément de mise. Là encore, la célérité avec laquelle certaines séquences s’enchaînent atténue quelque peu l’immersion, tout comme certains commentaires de remplissage de la voix off. Quant à la place allouée aux chiens, elle demeure primordiale au succès de l’aventure. Les explications données et les épreuves laissent entrevoir le lien particulier qui se tisse entre le musher et ses chiens de traîneaux.

Au final, L’odyssée sauvage est une expédition prenante, magnifiant les paysages traversés par l’attelage de Nicolas Vanier. S’il s’agit d’une de ses plus longues expéditions, le traitement cinématographique est quasi identique à ses précédentes réalisations. Par conséquent, il n’est guère surprenant et le montage aurait gagné à moins ressembler à celui d’une bande-annonce. Ponctuée d’imprévus, l’aventure privilégie parfois trop l’aspect didactique en lieu et place d’une approche plus contemplative et enchanteresse. Il n’en demeure pas moins un documentaire intéressant, non dénué d’une certaine émotion au regard de l’environnement et des enjeux de l’aventure.

Note : 14/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=If8_qsRSW4w[/youtube]

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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