octobre 5, 2024

Dee Snider – For the Love of Metal

Avis :

Les années 70 et 80 ont été les plus belles pour le Heavy Metal, permettant à certains groupes de se confirmer et à d’autres d’apparaître et de connaître une certaine gloire. Ce fut le cas pour Twisted Sister qui se fait remarquer au début des années 80 et qui aura son moment de grâce avec le deuxième album, You Can’t Stop Rock n’Roll et le troisième, Stay Hungry. Les titres We’re Not Gonna Take It et I Wanna Rock seront d’ailleurs des hits en puissance et les clips sont tout simplement délicieusement rétro et de mauvais goût. Cependant, Twisted Sister va splitter, deux fois et son leader, Dee Snider, va se retrouver un peu sans projet, malgré un premier album solo sorti en 2000. Il décide alors de sortir un deuxième album en 2012 et participe à des émissions de télé-réalité, notamment celle de Donald Trump. Il se concentrera réellement sur son projet solo qu’à partir de 2016 avec We are the Ones et surtout deux ans plus tard avec For the Love of Metal qui nous préoccupe aujourd’hui. Car oui, si Twisted Sister est un Heavy léger et qui manque un peu de fougue si on doit le comparer avec les productions contemporaines, il semblerait que Dee Snider ait eu envie de passer à la vitesse supérieure avec un pur album de Métal, franc, rapide, addictif.

Le skeud s’ouvre sur un morceau très court, Lies are a Business. Commençant avec une double-pédale avant de lâcher des riffs bien rapides et lourds, le ton est vite donné, on laisse le Heavy de côté pour planter quelque chose de plus vif, de plus pesant, malgré un solo dantesque et une rythmique plutôt rapide. Cette mise en bouche va se poursuivre avec Tomorrow’s no Concern, un titre qui continue sur cette lancée, mais avec une ligne de basse encore plus lourde et une volonté d’aller vers un Modern Métal plutôt plaisant et salvateur. On headbang rapidement sur la mélodie et malgré un pré-chœur qui abaisse son rythme, il est compliqué de ne pas céder aux notes du titre. Avec I am the Hurricane, on change un peu de registre. Le titre est plus lent, plus doux dans sa construction, mais il permet aussi au chanteur de poser sa voix et de montrer une autre palette vocale. Il pousse plus, propose un refrain plus puissant et maîtrise complètement son chant bien plus varié. Encore une fois, Dee Snider livre un titre ultra efficace et qui rentre très rapidement en tête, pour ne quasiment plus jamais en sortir. Même le pont, qui peut faire penser à du System of a Down dans son grain, est parfaitement inclus dans le morceau. American Made suit un peu ce mouvement, se voulant résolument Modern, à l’image d’un groupe comme Five Finger Death Punch. C’est court, concis, sans chichi et ça fait plaisir à entendre. Avec Roll Over You, on mélange un peu de Heavy avec du bon gros son plus lourd et le résultat demeure satisfaisant même si le titre est moins marquant, tout comme I’m Ready, qui fonctionne sur le même tempo mais avec un refrain plus marqué et donc plus entêtant.

Pour la seconde moitié de son effort, Dee Snider propose Running Mazes qui fondamentalement reste sur le même principe que les autres titres, mais qui essaye au départ de poser une ambiance plus éthérée. Celle-ci s’envolera bien vite lorsque le batteur va tabasser ses fûts et les grattes vont fournir des riffs ultra rapides, mais globalement, il y a une volonté de faire un poil plus complexe que les autres titres. Tout le contraire de Mask, qui pourrait nous faire croire à du Metalcore dans son départ, mais qui n’arrive pas forcément à marquer avec ses paroles et son refrain un peu noyé dans la masse. Après, c’est très énergique, et surtout, le résultat fait « jeune » alors que le chanteur a plus de 64 ans maintenant. En arpentant le chemin de Become the Storm, on va vite naviguer en terrain connu, s’essayant un peu au Power avec un titre plus long, plus varié, et qui fonctionne à plein régime. Mais on s’intéressera surtout à The Hardest Way. Parce qu’il marque un premier featuring avec le génial Howard Jones (Light the Torch) et qu’il s’avère plus rock n’roll que les autres titres. Une sorte de pause plutôt sympathique qui peut paraître un peu à part dans l’album, mais qui y a tout à fait sa place pour montrer une nouvelle facette de Dee Snider. Tout comme pour Dead Hearts (Love Thy Ennemy) avec Alissa White-Gluz (Arch Enemy) qui pourrait parfaitement être la ballade de l’album (avant de lâcher les gros riffs) et qui démontre un autre talent de l’ex Twisted Sister. Enfin, For the Love of Metal résonne comme un cri d’amour avec une rythmique parfaite pour faire tourner les têtes lors des représentations scéniques.

Au final, For the Love of Metal, le dernier album de Dee Snider, est une excellente surprise. Nerveux, généreux sans pour autant faire des chichis qui ne servent à rien, il aura fallu attendre les 64 ans du monsieur pour qu’il se sorte les doigts du cul. Aussi puissant qu’entrainant dans des mélodies parfois fédératrices, l’ancien compositeur des Twisted Sister se lâche et ça fait vraiment plaisir. Reste à savoir si l’album va durer dans le temps et surtout si les prestations scéniques vont tenir la route.

  • Lies are a Business
  • Tomorrow’s no Concern
  • I am the Hurricane
  • American Made
  • Roll Over You
  • I’m Ready
  • Running Mazes
  • Mask
  • Become the Storm
  • The Hardest Way
  • Dead Hearts (Love Thy Enemy)
  • For the Love of Metal

Note: 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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