avril 23, 2024

Madonna + The Breakfast Club

De : Guy Guido

Avec Jamie Auld, Deni Juhos, Jordan Loew, John Paul Harkins

Année : 2019

Pays : Etats-Unis

Genre : Biopic

Résumé :

La vie de Madonna durant ses débuts avec le groupe Breakfast Club qui l’amènera à enregistrer son premier album solo.

Avis :

Guy Guido est un réalisateur et producteur indépendant américain. Très peu connu, faisant son petit bonhomme de chemin loin des sentiers habituels, on ne lui connaît pas grand-chose finalement, si ce n’est le fait qu’il a produit pas mal de courts-métrages, et qu’il a précédemment réalisé un court de fiction « Physical Attraction » en 2015.

Pour son premier long-métrage, Guy Guido a décidé de s’attaquer à la star des stars, la Madonne. Pour cela, le réalisateur avait une idée précise en tête, faire un documentaire qui mêlerait images d’archive de la star au tout début de sa carrière et images de fiction, qui reproduiraient avec un réalisme fou les séquences les plus emblématiques de Madonna, bien avant que cette dernière soit connue. Le pari était osé et le résultat est très loin d’être convaincant malheureusement. Ou du moins, en parti raté, car si l’actrice que le réalisateur a trouvée est assez dingue, s’il a réussi à faire ce qu’il voulait en matière de construction, tournant dans les endroits que la star a fréquenté, son film a bien du mal à nous embarquer. Manquant de rythme, étant un joyeux bordel dans son montage, « Madonna + Breakfast Club » est un film long, très long, et qui finalement n’arrivera qu’à quelque peu combler les fans par son souci du détail et son actrice, qui ressemble à s’y méprendre à la vrai Madonna des années 80.

New-York, 1978, Louise Ciconne débarque dans la ville avec trente-quatre dollars en poche. Celle que le monde connaîtra plus tard sous le nom de Madonna, a, à l’époque, à peine vingt ans, mais a de l’ambition, beaucoup d’ambition, et elle n’a qu’une idée en tête, être connue, qu’importe la manière et ce qu’elle pourra faire, actrice, musicienne, chanteuse, danseuse, qu’importe, elle le veut, et elle le sait, elle sera célèbre. Il ne lui aura fallu que cinq années pour sortir de l’ombre !

Confession intime, adolescent, j’ai été très, très fan de la Madonne, au point d’en connaître sa vie par cœur, et c’est donc pour cela que je me suis lancé dans ce docu-fiction (bon, en plus d’être stupéfait par la ressemblance entre la star et l’actrice qui l’incarne. Oui, sur l’affiche, ce n’est pas Madonna, mais bien Jamie Auld). J’étais très curieux de voir comment Guy Guido allait raconter les premières années de la Madonne, qui va alors passer de groupes punks en groupe punks, et petit à petit faire sa place. Et je dois dire que j’en ressors assez déçu. Si le film a d’excellentes d’idées, dont la meilleure est de ne pas glorifier la Madonne, présentant une jeune femme beaucoup trop égoïste, qui se sert de gens qu’elle rencontre pour ses fins personnelles, il demeure aussi un film terriblement inégal, dont le plus gros souci vient de son montage, n’arrivant pas à donner un rythme. Très sincèrement, en connaissant cette histoire par cœur, le film ne faisant qu’un peu plus d’une heure et demie, le réalisateur arrive à ennuyer et l’ensemble semble alors durer le double.

Avant de revenir sur tout ce qui ne va pas avec ce film, j’ai envie de commencer avec ses qualités, car le film en a peu, mais elles sont marquantes.

Guy Guido a donc l’idée de revenir sur un côté très méconnu de la carrière de la star, les débuts avant son premier album qui sortira en 1983. La première chose qui frappe littéralement l’esprit quand on repense à ce film, c’est Jamie Auld qui est absolument incroyable de bout en bout. C’est bien simple, c’est une machine à remonter le temps et l’on ne voit là que la Madonna dans les années 70/80. Troublante de ressemblance, la comédienne, totalement inconnue, va encore plus loin que la simple ressemblance, puisqu’elle livre un numéro fascinant, arrivant à reproduire la moindre des mimiques de la pop star.

Ensuite, l’autre très bonne idée du film de Guy Guido, en plus d’essayer de montrer Madonna comme elle l’était à l’époque, c’est bien de reconstituer au détail près la vie de Madonna avec la starification. Assez incroyable comment ce docu-fiction mêle images d’archive et scènes reconstituées au détail près, tenue, coiffure, reproduction de photos célèbres pour les fans, le réalisateur a même été tourné dans tous les endroits que la Madonne et son groupe ont fréquenté et rien que cela, pour tout ce travail presque religieux, « Madonna + Breakfast Club » mérite qu’on s’y ennuie un peu.

Si tout ce travail est dingue et très plaisant à voir, si en plus de ça, le réalisateur nous apprend beaucoup d’éléments sur cette partie de sa vie méconnue du grand public, « Madonna + Breakfast Club » a bien du mal à nous emporter, notamment parce que le film est terriblement plat. Franchement, ça manque d’enjeu, ça manque de rythme, de caractère, c’est terriblement linéaire, et l’on sent clairement que Guy Guido a bien du mal à donner vie à son film. Très convenu dans sa forme, le réalisateur enchaîne les interviews face caméra d’acteurs du groupe, Dan et Ed Gilroy, Gary Burke, Stephen Bray, tous ces noms qui font partie de l’intimité de la Madonne, mais finalement à aucun moment il arrive à nous embarquer dans son film. On a aussi du mal à rentrer dedans, car en plus d’être plat, certains choix de montage laissent une impression de bordel, Guy Guido revenant en permanence par exemple sur une scène au lit entre la Madonne et Dan Gilroy qui n’a aucun sens, à force de la répéter.

Bref, il n’y a rien à faire, malgré les idées et le côté intéressant de l’histoire, on s’y ennuie et l’on voit clairement le temps passer et c’est une véritable déception. Une déception d’autant plus grande car Guy Guido avait d’excellente idées, comme évoquées plus haut. En fait, « Madonna + Breskfast Club« , avec ces idées-là, avec Guy Guido à la production, dans les mains d’un mec comme Asif Kapadia (réalisateur de documentaire comme « Amy« , « Senna » ou le prochain « Maradona« ), le film aurait sûrement été incroyable.

Enfin, Guy Guido n’est pas aidé non plus par ses acteurs, et s’il a une actrice affolante, je le répète Jamie Auld est bluffante, pour le reste de la distribution, il faudra repasser, tant ils sont tous mauvais, sans aucune exception. Peu investi, très linéaire, certaines scènes prêtent tristement à sourire.

Je ressors terriblement déçu de ce docu-fiction et encore plus déçu que ça, car le film a d’excellentes idées, mais c’est long, c’est mal fichu dans son montage et au final, c’est terriblement frustrant, car « Madonna + Breakfast Club« , avec toutes ces idées, laisse entrevoir le fantôme de ce qu’il aurait pu être, s’il avait été réalisé par un autre. Les fans y trouveront peut-être leur compte, ceux qui ne connaissaient pas l’histoire derrière la légende peuvent découvrir des choses, pour son travail de reconstitution, ou encore son actrice, le film vaut le coup d’œil, mais il faut aussi savoir où l’on met les pieds… Bref, à vous de voir maintenant.

Note : 07/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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