Après 9 jours de compétitions et de découvertes ou redécouvertes cinématographiques, d’activités annexes et de rencontres dans la joie, la bonne humeur, sous la pluie aussi parfois, mais toujours dans une atmosphère envoutante, le festival ferma petit à petit ses portes réservant encore des surprises avec la soirée Nanar (00h 30 à environ 07h 30) et une journée replay le lendemain.
Voici le palmarès de la 6éme édition :
-Longs-métrages :
Octopus d’Or : Kiss of the damned, Xan Cassavetes
Méliès d’argent : Borgman, Alex Van Warmerdam
Prix du public : Uma historia de amor e furie, Luiz Bolognesi
Mention spéciale du jury : Dark touch, Marina de Van
-Courts-métrages :
Octopus d’Or : Yardbird, Michael Spiccia
Méliès d’argent : No tiene gracia (Not funny), Carlos Violadé
Prix du public : Yardird, Michael Spiccia
Prix du jury jeune : No tiene gracia (Not funny), Carlos Violadé
Mention spéciale : The Hunt, Spencer Estabrooks
Prix Made In France : The things they left behind, Guillaume Heulard et Stéphane Valette
Prix Animation : Pryg-Skok (Sauterie), Leonid Shmelkov
-Indium Game Contest 2K13 :
Octopix – jeu complet : Elemental4l, Hllusions
Octopix – work in progress : Pathogen, Zach Bohn
La cérémonie finie, il fût l’heure de découvrir Machete Kills, mais pas pour nous, indisponibles à ce moment.
Soirée Nanars
Après une 1ère tentative fructueuse l’an passé et 3 films emblématiques du cinéma post-apocalyptique (sujet à une rétrospective cette année-là) du bis italien : 2019, après la chute de New-York et l’Atomic cyborg (ou L’enfonceur au canada) tous deux de Sergio Martino, 1983 et 1986, et Les rats de Manhattan, de Bruno Mattei, 1984, la soirée des nanars tant attendue est revenue pour clore avec enthousiasme la cuvée 2013. Cette année encore, c’était l’opportunité de venir découvrir quelques raretés, des colosses plus ou moins enragés, de 00h 30 jusqu’au lendemain matin petit dèj’ offert à la clef et quizz surprise avant chaque séance.
Le colosse de Hong Kong (The mighty Peking man ou encore Goliathon, 1976, Meng Hua Ho) est une production Shaw Brothers et l’une des rares incursions HK dans le film de Kai-Ju. Un promoteur envoi Johnny (Danny Lee) en expédition dans la jungle indienne. Il va y rencontrer le gorille géant himalayen, Utam, qui a été élevé par une sauvageonne la sexy Samantha (Evelyne Kraft), cousine de Tarzan. Terriblement kitsch pour certaines raisons, gorille assez grotesque, tigre en peluche, séquences intimes et émotionnelles hilarantes (voir quand ils courent cheveux aux vents), péripéties étonnantes et une VF qui ne l’aide aucunement conférant une grande part de sa nanardise… Ce film est une relecture de King Kong sauce HK mais bien plus du remake de 1976 par John Guillermin, en lui étant, malgré tous ses défauts évidents, éminemment plus attachante et même un film qui au-delà du côté rigolard et niais est bien sympathique à regarder surtout en v.o.. Le film est depuis plusieurs années assez facile à trouver ayant été édité en dvd par CTV dans une collection Shaw Brothers distribué par TF1 vidéo.
Yeti, le géant d’un autre monde, 1977, est la première véritable rareté de cette soirée dirigé par Gianfranco Parolini, sous le pseudonyme Frank Kramer, auteur de péplums tel Samson contre Hercule (1961) ou Hercule se déchaîne (1962), de westerns avec Sartana (1968) ou la trilogie Sabata (1969, 1971, 1971) mais aussi de certains films mettant en scène le Kommissar X (dont le formidable Commissaire X, halte au LSD chroniqué il y a plusieurs mois sur ce site), on retrouve d’ailleurs dans Yeti, le géant d’un autre monde l’acteur Tony Kendall (le commissaire X). Une créature géante est découverte au Groenland, un riche industriel va, à l’aide d’un scientifique, lancer l’opération décongélation du Yéti, souhaitant en tirer profit. De celui-ci, on attendait beaucoup et il s’est révélé un nanar plutôt décevant malheureusement trop lisse et calibré grand spectacle familial puéril (ce qui aurait pu exacerber le côté rigolo), même s’il y a de quoi s’amuser avec des effets spéciaux complètements loupés, très très mauvais, un doublage français qui réserve tout de même une voix de fillette à une actrice adulte, un Yéti au jeu et aux allures ridicules comme on aime. A (re)découvrir pourquoi pas dans une soirée dédiée ou entre amis car la fatigue commençait à se faire sentir il faut l’avouer, sommes toutes on est loin des plus intenses et beaux nanars.
Pour finir en beauté, retrouvons à nouveau le roi des singes et une autre légende Godzilla pour un affrontement titanesque dans King Kong tai Gojira (King Kong contre Godzilla) 1962 par Ishiro Honda et Thomas Montgomery pour les inserts américains puisque l’on a eu affaire à la version américaine de cette 3ème aventure du grand lézard et la première en couleur. Godzilla est de retour et ravage tout sur son passage, ce qui donne à un PDG japonais l’idée de s’approprier lui aussi une créature histoire de se faire du blé (toujours et encore le blé). Deux explorateurs partent alors sur une île du Pacifique rapporter un autre monstre, King Kong (qui n’a pas le plus beau de ses sourires ici)! Les deux géants vont d’abord tout détruire avant de s’affronter dans des combats de catch homériques. King Kong sera à plusieurs reprises sous l’emprise de l’alcool et même transporté avec des ballons de baudruche, les deux explorateurs sont drôlement nigauds… Tout ça est bien amusant mais la véritable nanardise concerne les inserts américains qui essaient d’expliquer les évènements de manière scientifique avec un présentateur des plus stoïques et des dialogues sans conviction. Plus que de la nanardise même ça vient gêner le film original par des interventions montées n’importe comment et surtout dans la version japonaise Godzilla est évidemment le grand gagnant tandis que ces filous de ricains lui ont préféré King Kong… N’empêche que ce film reste un petit plaisir à regarder.
Par Serval