De : Bruce McDonald
Avec Stephen McHattie, Lisa Houle, Georgina Reilly, Rick Roberts
Année: 2008
Pays: Canada
Genre: Horreur, Thriller
Résumé :
Pontypool, Ontario. Grant Mazzy, autrefois grande star de la radio nationale, se dirige, comme chaque matin à la station radio de la ville, situé dans le sous-sol de l’église. Il y rejoint Sydney et Laurel, les standardistes. Mais en plein milieu de la matinée, des émeutes font rages dans la région : un terrible virus vient d’être relâché. L’équipe n’a pas le choix : rester dans le sous-sol et informer les populations.
Avis :
Bruce McDonald est un poids lourd du cinéma canadien presque anonyme chez nous. Réalisateur, mais aussi scénariste et producteur, cela fait plus de trente ans que Bruce McDonald propose un cinéma de genre, qui malheureusement pour nous, arrive en France directement en DVD. Infatigable, quand il ne tourne pas de long-métrage, Bruce McDonald réalise alors pour la télévision, et on peut dire que sans le connaître, tout sérivore qui se respecte a au moins vu quelques épisodes dirigés par Bruce McDonald, tant la liste de séries sur lesquelles il a travaillé est longue, « Lonesome Dove« , « Queer as Folk« , « ReGenesis« , « Welcome to Paradox« , « Le transporteur« , « Dark Matter« , pour ne citer qu’elles, au cours des différentes décennies.
« Pontypool » est le dixième film de Bruce McDonald. Sorti directement en DVD, je ne savais pas à quoi m’attendre en me lançant dans ce film, tant ce dernier était anonyme et si d’un côté, il a de très bonnes idées et que sur une grande partie de son métrage, le film de Bruce McDonald fut très intéressant, voire même prenant, malheureusement, l’effet n’aura pas duré sur tout l’ensemble, notamment à cause d’une résolution très, très tirée par les cheveux, trop tirée par les cheveux, et c’est tellement dommage.
Ontario, dans la ville de Pontypool, Grant Mazzy est la star de la radio locale. Tous les matins, il anime une émission entre chansons, débats politiques et divagations, au gré des envies de son présentateur. Ce matin-là, une émeute explose en ville près du cabinet d’un médecin. Grant, mais aussi Sydney la productrice de l’émission et Laurel la standardiste, vont alors assister à l’antenne à cet évènement qui va prendre plus en plus d’ampleur. Et alors que la ville a l’air de sombrer dans le chaos, Grant va tout faire pour rester le maximum à l’antenne.
Pour cette première incursion dans le cinéma de Bruce McDonald, je dois dire que j’en ressors assez embêté, tant l’idée de base est bonne, mais elle ne tient pas sur la longueur.
Quand on regarde sur le papier, « Pontypool » a une accroche de base très intéressante, puisque son réalisateur nous propose de suivre ce qui semble être une invasion de zombie, au travers d’une émission de radio. Nous avons donc à faire à un huis-clos et de ce côté-là, Bruce McDonald réussit son coup et son film tient son spectateur. Enfin, il le tient jusqu’à un certain point. Et oui, car si le scénario au départ est très bien construit. Si le scénario propose une belle montée en puissance des évènements, nous plaçant comme des témoins auditifs du chaos qui s’installe peu à peu, Bruce McDonald n’arrive malheureusement pas à nous convaincre quand ce dernier abordera les raisons de cette invasion. Alors que le film était juste jusque-là, alors que son réalisateur avait su nous tenir en intérêt, On n’aura pas de réponse intéressante sur les tenants et les aboutissants du film. Que se passe-t-il par exemple dans le cabinet de ce médecin ? Eh bien la réponse proposée est certes couillue dans un sens, mais surtout, terriblement tirée par les cheveux, au point de casser beaucoup de ce qui a été proposé avant. D’un coup, le long-métrage de Bruce McDonald s’aventure sur des sentiers qui sont proches du ridicule, avec cette histoire d’infection qui ne tient absolument pas la route. Et malheureusement, à partir de ce moment-là, la petite pression que le réalisateur avait su instaurée retombe vite et l’on reste bloqué sur la débilité et l’incompréhension de ce qui nous est proposé.
Et ce constat est tellement dommage, car pour le reste, « Pontypool » est un film qui a d’autres qualités que la réussite de son huis-clos. Il est très bien filmé, même si le film respire le peu de moyen. Bruce McDonald joue beaucoup avec l’imagination de son spectateur, avec cette idée d’émission en direct. La mise en scène reste de qualité jusqu’au bout. On pourrait même dire qu’elle est élégante. Puis, le réalisateur a choisi un bon casting, et la présence charismatique de Stephen McHattie (« Watchmen« , « The fountain« ) est un excellent choix. L’acteur est très bon, même quand le film est moyen, et il prouve encore une fois qu’il est un talent sous-estimé d’Hollywood. Par contre, Hrant Alianak, qui incarne le médecin, c’est un tout autre cas…
Bref, « Pontypool » est donc une belle déception. Si sur le papier le film de Bruce McDonald a bien de bonnes idées et il peut même être alléchant, à l’écran, sur l’ensemble, malheureusement, ça ne fonctionne pas. Cette idée de propagation d’un virus et surtout son mode de propagation, ça ne passe pas et personnellement, je suis resté dans l’attente constante que ce soit une blague et que finalement, c’était autre chose que ça. Mais comme vous l’aurez compris, non, cette idée folle, dans le film, est belle et bien réelle.
Note : 08/20
Par Cinéted