mai 8, 2024

Du Miel Plein la Tête – Un Peu Trop Sucré

Titre Original : Head Full of Honey

De: Til Schweiger

Avec Nick Nolte, Matt Dillon, Emily Mortimer, Sophie Lane Nolte

Année : 2019

Pays : Etats-Unis

Genre : Drame, Comédie

Résumé :

Nick et Sarah élèvent leur fille de 10 ans, Tilda, dans les environs de Londres. Malgré leurs problèmes de couple, Amadeus  père de Nick, s’installe chez eux à contrecœur. En effet, atteint de la maladie d’Alzheimer et veuf depuis peu de temps, il est désormais incapable de vivre seul.

Avis :

Til Schweiger est un comédien allemand à la carrière bien remplie et assez vaste. S’il est une star en Allemagne, Til Schweiger joue bien souvent les seconds rôles chez les Américains, bien souvent cantonné avec sa gueule germanique au méchant ou au connard de service. De l’Allemagne, aux Etats-Unis, en passant même par chez nous pour incarner Lucky Luke dans « Les Daltons » de Philippe Haïm, Til Schweiger s’est forgé une jolie réputation. Ce que l’on sait moins chez Til Schweiger, c’est qu’il a plusieurs casquettes et notamment celle de réalisateur, une carrière qui commence vers la fin des années 90. Malheureusement, si intéressante peut-elle être, elle demeure quasi-inconnue chez nous, puisque pour la plupart, ses ne sont joués qu’en Allemagne.

Parmi les films que Til Schweiger a réalisés, il y a eu, en 2014, « Honig im Kopf« , qui connut un très beau succès, pas moins de sept millions d’entrée en Allemagne. Fort de ce succès, Til Schweiger s’est donc lancé dans un remake avec des acteurs américains, histoire de conquérir un public plus large. « Du miel Plein la tête » est donc le premier film du réalisateur qui sort en salle chez nous (sur même pas une centaine de copies) et si le film demeure imparfait, voire même décevant dans sa seconde partie, il est aussi un beau moment de cinéma sincère, porté par notamment des acteurs vraiment très attachants.

Nick et Sarah sont américains, mais ils habitent dans une banlieue aisée de Londres. Ensemble, ils ont eu une petite fille, Tilda, aujourd’hui âgée de dix ans. Malgré leurs problèmes de couple, Nick et Sarah tiennent bon. Ne pouvant plus vivre seul, Nick se voit accueillir son père Amadeus dans la maison familiale. Le vieil homme a une tendance à oublier des choses et bientôt, c’est la maladie d’Alzheimer qu’on lui diagnostique. Alors que Nick et Sarah essaient de gérer au mieux, la jeune Tilda, qui s’entend parfaitement avec son grand-père, va alors essayer d’entrer dans son monde et lui injecter du bonheur, dans l’espoir que la maladie perdra du terrain.

« Du miel dans la tête » est un film que j’attendais avec beaucoup de curiosité, car il est porteur d’un très joli sujet, et finalement, j’en ressors mitigé. Un sentiment mitigé qui contient plus de bons moments que de mauvais, et encore le mot est fort, disons que le film a ses faiblesses. Bref, quoi qu’il en soit, j’avais l’envie de trouver un film extraordinaire et finalement, c’est un simple bon film que j’ai trouvé là. En fait, le réel souci qu’il y a avec ce métrage, c’est qu’il est scindé en deux parties et que l’une d’entre elles n’est pas aussi puissante que l’autre.

Avec ce film, Til Schweiger s’avance sur un sujet sensible, la maladie d’Alzheimer et la perte petit à petit de l’autonomie. Un sujet aussi triste qu’il est beau, et l’on sent à travers le film que son réalisateur fait la plus grande des attentions à très bien en parler. « Du miel plein la tête » est un film qui est d’une grande justesse et d’une grande pudeur. À aucun moment, le réalisateur ne tire pas dans le pathos. Non, si émotions il y a, elles sont toujours bien convoquées et elles servent en permanence l’histoire. On aura même le droit à de véritables envolées entre rires et larmes. Des envolées tenues par un duo d’acteurs vraiment attachants et parfaits, en les personnes de Nick Nolte, génial en grand-père qui s’en va peu à peu, et la jeune Sophie Lane Nolte, tout simplement remarquable de maturité dans un rôle plus complexe qu’il n’en a l’air. Le duo est secondé et soutenu par une jolie pléiade d’acteurs, avec notamment Matt Dillon, Emily Mortimer et Jacqueline Bisset pour les plus récurrents.

À travers ce film, entre drame et comédie, Til Schweiger aborde avec beaucoup de délicatesse, voire même de poésie, la maladie et tout ce qui l’entoure et c’est là que le film va être aussi merveilleux dans sa première partie, que décevant, car trop classique et fantasmé, dans sa deuxième.

« Du miel plein la tête« , c’est tout d’abord une première heure qui est tout simplement extraordinaire. Une première heure où la dramaturgie est superbe, où le réalisateur traite ces sujets avec une certaine forme de maestria. La maladie y est abordée sous tous les angles, toutes les coutures et surtout toutes les émotions. « Du miel plein la tête » de Til Schweiger parle aussi bien de la maladie vue par le malade, que par la famille. Il parle de la difficulté d’accueillir un malade d’Alzheimer chez soi, il parle des sacrifices, et il parle de beaucoup, beaucoup d’amour. Il parle aussi bien du déni que de l’acceptation, il parle de la douleur, de l’impuissance, mais aussi de l’espoir et du fait de profiter de chaque instant. Bref, le film parle avec beaucoup de sincérité et de vérité de cette maladie et je le redis, mais Nick Nolte excelle à tout instant.

Le film crée des liens entre les personnages qui sont vraiment touchants, tout comme on sera aussi surpris par l’ambiance assez légère finalement que le film aborde. Étrangement, on rit assez souvent, car l’humour est vraiment finement mené.

Mais voilà, si la première partie est sublime, intense, et même importante, le film de Til Schweiger, dans sa seconde partie, va quelque peu baisser en intensité, pour offrir un film certes jolie, mais ô combien déjà vu et prévisible. En axant son film sur un road trip entre le grand-père et la gamine, « Du miel plein la tête » perd en profondeur et finalement devient une succession d’étapes qui les amèneront de Londres à Venise et le tout se passant dans un voyage carte postale, en dehors du temps et totalement fantasmé. Si l’ensemble reste joli et cohérent, l’étincelle n’y est plus, ou du moins elle éclaire beaucoup moins et le tout a tendance à traînasser. D’ailleurs, on pourra déplorer l’utilisation de clip show maladroit pour faire passer le temps plus vite et traduire l’émotion de ces personnages.

Donc entre une première partie extraordinaire et une seconde bien plus convenue, sur l’ensemble, malgré ses défauts, ses facilités et ses maladresses, « Du miel plein la tête » demeure un joli film et un joli moment de cinéma. Si le film perd en intensité et en profondeur, on aime toujours suivre malgré tout cette petite fille et son grand-père dans un dernier voyage. « Du miel plein la tête » n’est donc pas un essentiel, mais il mérite toutefois qu’on s’y arrête.

Note : 14/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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