avril 16, 2024

Worry Blast – 44

Avis :

On a tous des références, des artistes qui nous marquent à un tel point qu’ils en deviennent une obsession, un modèle. Ainsi, quand on se met à jouer de la musique, on a tendance à reproduire ces modèles, ces groupes qui nous plaisent tant. Parfois à un tel point que l’on a du mal à se démarquer, à trouver une identité et une sonorité qui sorte de l’ordinaire. Et parmi les artistes les plus influents qui génèrent une flopée de petits enfants, AC/DC s’impose presque comme une déité parfaite qui aurait enfanté une plâtrée de bonnes femmes pour faire des groupes sensiblement identiques. Fort heureusement, certains s’en sortent mieux que d’autres, comme a pu le voir avec Airbourne qui cartonne, notamment grâce à une énergie folle, des prestations scéniques de malade et une technique à tomber par terre. Mais des australiens qui singent des australiens, on peut se dire que c’est tellurique, que ça vient de leurs racines. Que nenni car depuis maintenant quelques années, il faut compter sur Worry Blast, qui n’a rien à voir avec le pays des kangourous. En effet, il s’agit d’un groupe suisse, mais dont la musique s’inspire directement des maîtres du hard rock. 44 est d’ailleurs leur troisième album studio et il livre avec cette galette un joli morceau, qui cite sans les renier leurs maîtres, mais qui trouve aussi une belle identité et une énergie débordante.

Le skeud débute avec Outta Nowhere, s’ouvrant avec une citation du film La Bon, la Brute et le Truand avant d’engager les hostilités. De suite, on sent le spectre d’AC/DC qui plane au-dessus du groupe, aussi bien dans le style, la rythmique ou encore la voix du chanteur qui est quasiment similaire. Ce qui fait clairement le charme de ce morceau, c’est sa candeur et son énergie communicative qui donne de suite envie d’hocher la tête dans tous les sens. Le refrain est très facilement mémorisable, les riffs sont incisifs et plaisants, et franchement, il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas voir le talent derrière ce premier titre qui transpire la franchise et la bonne humeur. Une impression qui sera confirmée avec Dirty Mind, un titre relativement court et qui flirte largement avec le rock n’roll pur et dur. Ça swingue sévère et il est très difficile de ne pas vouloir danser sur un titre comme celui-ci, assez fugace mais généreux. Tout comme d’ailleurs .44 qui démarre presque comme un morceau de rock country avant de lâcher les vannes sur une rythmique endiablée et des chœurs qui augmentent l’intensité du titre. C’est peut-être avec celui-ci que l’on ressent le plus l’emprise d’AC/DC sur les compositions. Un sentiment qui ne nous quittera jamais vraiment malgré quelques titres qui sortent un peu de l’ordinaire par une direction très rockabilly comme le sympathique Hot’n’Ready ou encore Rough Times qui conserve une certaine candeur dans son exécution.

Il est assez difficile de trouver des points faibles au sein de cet album, car les références du groupe semblent suffisamment digérées et on sent une réelle franchise dans ce troisième album relativement réussi. Le plus gros défaut concernera certainement sa durée, puisque l’album ne dépasse la barre des quarante minutes et c’est dommage tant on en reprendrait bien. D’autant plus que le groupe s’en sort bien dans les compositions un peu plus longues et construites, comme Dominate qui est plus sombre que les autres et possède un refrain plus long mais tout autant accrocheur. Heartbreak est aussi un titre très efficace, très rock’n’roll, qui ne sort pas forcément de la masse mais qui fait le taf et c’est tout ce que l’on demande avec ce genre de musique. Tout comme Drink it All ou encore We Can’t Stop Rock’n’Roll qui clôture l’album de la plus belle des façons, en faisant un hommage à cette musique qui semble leur coller à la peau. Party Downtown sort du lot tout de même, jouant le jeu d’une montée en tension, avec un début très country qui fait monter la sauce et qui se libère complètement lors d’un refrain parfait et qui donne une patate d’enfer.

Au final, .44, le dernier album de Worry Blast, est une belle réussite malgré ses rapprochements avec le groupe culte AC/DC. Un lien de parenté que les suisses embrassent pleinement, laissant libre cours à leurs ambitions mais aussi à leur talent, car malgré les ressemblances, le groupe trouve le ton juste et l’énergie maîtrisée pour livrer un skeud entrainant et vraiment plaisant. Bref, une excellente surprise qui mérite amplement le coup d’oreille.

  1. Outta Nowhere
  2. Dirty Mind
  3. .44
  4. Hot’n’Ready
  5. Rough Times
  6. Dominate
  7. Heartbreak
  8. Drink it All
  9. Party Downtown
  10. We Can’t Stop Rock’n’Roll

Note : 16/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=REBbKsWWix4[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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