avril 18, 2024

Mirror’s Edge Catalyst

Résumé :

Faith est de retour dans un nouveau jeu de plateforme à la première personne huit ans après le premier Mirror’s Edge. Reprenant l’esprit Parkour qui avait fait le succès du premier opus, Mirror’s Edge Catalyst se veut un jeu plus complet, plus intuitif, plus fun et plus spectaculaire.

Avis

Lorsqu’on évoque un genre vidéoludique, on se cantonne généralement à des idées préconçues sur la manière d’aborder un titre. Le fait d’entrer dans une catégorie limite les perceptions ou les possibilités que pourrait receler un titre. De par son illustre passif, le FPS est particulièrement soumis à ce type de considération. Certes, il existe bien quelques RPG en vue subjective, comme la saga Elder Scrolls ou des jeux d’aventures, comme Myst ou, plus récemment Amnesia, mais le genre reste principalement l’objet d’affrontements armés. Il est néanmoins une occurrence notable qui s’est approprié ses codes en les sortant de leur cadre habituel : Mirror’s Edge.

À l’origine, le premier opus devait être le fer de lance d’une trilogie. C’était sans compter la déception commerciale (et non critique) qu’a suscité l’œuvre de DICE et la frilosité d’Electronic Arts pour poursuivre l’aventure. Aussi, il paraissait improbable de voir arriver une suite. Il aura fallu près de huit années pour retrouver Faith sous la forme d’une préquelle ou d’un reboot. Tout dépend l’angle d’approche. Mais cela importe peu au regard du travail accompli pour redonner une seconde chance à cette franchise avortée. Une initiative plus que louable pour ressusciter un gameplay inventif, pour ne pas dire audacieux ; le tout plongé dans un contexte dystopique maîtrisé.

Il est vrai qu’il peut paraître assez aisé de dépeindre un futur où les libertés individuelles sont réduites à minima ou annihilées. La présence d’un conglomérat omnipotent est également une déduction assez logique de l’influence des lobbys et des multinationales sur les pouvoirs de l’État et, par extension, sur leurs décisions. Pour autant, l’intrigue de Mirror’s Edge – Catalyst s’approprie les poncifs de ce sous-genre de la science-fiction avec honnêteté. La mise en condition du joueur, le développement du contexte, l’exposition des partis et des protagonistes… Tout concourt à offrir un ensemble cohérent qui peut s’avancer comme un avenir potentiel, à tout le moins pertinent.

D’ailleurs, les tons épurés d’une architecture grandiloquente accentuent cet effet graphique qui, au-delà d’une représentation réfléchie d’un idéal social à atteindre, se révèle un véritable repère. L’existence du sens urbain facilite la découverte et l’exploration des lieux, que ces derniers soient en environnement clos ou à l’extérieur des bâtiments. La prédominance de teintes blanches et claires permet aux éléments d’interaction de se distinguer par un contraste rouge vif parfaitement intégré dans les mécaniques du jeu. Les joueurs du premier volet ne seront pas dépaysés, mais l’effet reste toujours aussi plaisant à expérimenter dans l’histoire principale ou dans les quêtes annexes.

En cela, le gameplay reprend les grandes lignes de son prédécesseur tout en optimisant la fluidité des mouvements. Pour rappel, Mirror’s Edge se base sur le parkour et le déplacement sur les hauteurs en environnement urbain. Par conséquent, l’intérêt du jeu n’est pas de combattre, mais de courir et d’arpenter les différents lieux le plus rapidement possible. Pour cela, il est nécessaire de s’adapter à chaque configuration. Slide sur des parois, sauts au-dessus du vide, glissade ou escalade sont autant de compétences à mettre à profit. Pour ne rien gâcher, la prise en main est aisée et reste assez permissive pour les débutants.

Les joueurs confirmés pourront éventuellement s’adonner au speed-run ou à des missions annexes pour tester leur habileté. Si l’on peut déplorer un manque de variété flagrant dans les objectifs, il n’en demeure pas moins que certains challenges imposent une parfaite connaissance du parcours et des capacités de Faith. À ce titre, les options comprennent un module d’amélioration pour augmenter ses aptitudes. Des mouvements supplémentaires aux nouvelles possibilités de varappes, l’évolution reste progressive et adaptable au niveau de chacun. Une donnée qui est également employée pour les combats rapprochés.

Si l’ensemble est toujours aussi maniable, on peut regretter une intelligence artificielle bancale aux réactions trop prévisibles. Il suffit d’identifier le type d’ennemis selon leur uniforme pour déterminer quels enchaînements seront les plus adéquats pour s’en débarrasser. Néanmoins, l’affrontement direct est rarement l’option privilégiée. La fuite ou l’évitement sont davantage préconisés pour progresser. Le fait que les ennemis disposent d’armes et soient en surnombre encourage souvent à passer son chemin, sauf pour certaines scènes clefs. Dommage que les finitions ne soient pas aussi appuyées sur ce point, car on remarque de bonnes idées, notamment l’atterrissage forcé sur un ennemi avant d’effectuer des combos sur ses comparses.

L’on pouvait néanmoins émettre une crainte sur le titre de DICE : sa durée de vie. Le premier opus se terminait en moins de 5 heures. Hormis les challenges du contre-la-montre, le contenu était trop faible pour offrir une rejouabilité correcte. Ici, les développeurs ont voulu faire des toits de Glass City un véritable Open World où le joueur pourrait explorer les moindres recoins. La liberté est de mise, mais reste toutefois modérée par rapport à d’autres titres. Ce choix permet de suivre la trame principale (comptez 7 à 8 heures) ou de s’adonner à des quêtes secondaires. La collecte d’items cachés ou la livraison de colis dans des délais assez restreints fait grossir le temps des parties selon l’intérêt et les envies de chacun.

Au final, Mirror’s Edge – Catalyst est à l’image de son aîné. Un FPS décalé qui privilégie les sensations de vitesse et de vertige au détriment de fusillades et d’affrontements en pagaille. Cette approche offre une incroyable fluidité au titre, traduisant l’indépendance des messagers dans l’appropriation de l’environnement urbain et, de manière sous-jacente, des règles sociales édictées pour les masses. Certains aspects paraissent linéaires ou cousus de fils blancs pour obliger la trame à progresser. De même, on dénotera quelques perfectibilités quant aux combats et aux comportements des ennemis. Il n’en demeure pas moins que le titre de DICE assume pleinement son statut anti-conformiste face à des productions calibrées pour le grand public. Aussi, il est d’autant plus facile d’occulter ses écueils pour se focaliser sur son originalité et sa témérité. Deux adjectifs qui définissent aussi la principale concernée, Faith.

Note : 15/20

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Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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