novembre 3, 2024

Ghost Avenue – Impact

Avis :

On a souvent tendance à dire que le métal, c’est une affaire d’Europe du Nord et de Scandinavie. Il faut dire que les pays comme la Suède, la Norvège, le Danemark ou encore la Finlande, portent un amour fou à ce genre musical, au point de nommer des rues et des ronds-points aux noms de certains groupes comme Lordi par exemple. Et si la Scandinavie est à ce point une terre de métal, c’est peut-être grâce à une certaine ouverture d’esprit de la part des producteurs, qui ne réduisent pas ce genre à une musique de fou sans mélodie où des types gueulent comme des tarés dans un micro. Ghost Avenue est un groupe un peu spécial puisqu’il s’agit à la base d’un groupe qui s’appelait Ghost et qui a subitement changé de nom, certainement à cause d’un autre groupe qui a beaucoup plus de renommée, mais aussi et surtout parce que son chanteur n’est pas norvégien, mais sud-coréen. Et pour le coup, la Corée du Sud et le métal, ça reste totalement inédit. Impact est le deuxième effort de la formation qui a vu le jour en 2013 et on peut facilement dire que si l’ensemble manque d’identité, ça demeure très efficace et relativement généreux. Retour donc sur un album et un groupe un poil trop méconnu à notre goût.

L’album démarre sur le titre éponyme de l’album. Impact essaye de dresser une petite ambiance avec un bruit de fond qui pourrait s’assimiler à une météorite se rapprochant du sol, avant de lancer quelques riffs de guitares assez bien sentis. Et si on pourrait craindre une énième version d’un Power Métal gentillet et poussif, ce ne sera pas vraiment le cas quand les riffs plus lourds font leur apparition avant de lancer un couplet assez simpliste mais qui fait le taf. Si le morceau n’est pas forcément marquant, il n’en demeure pas moins intéressant, notamment par la prestation des musiciens, qui est impeccable et montre que nous ne sommes pas face à des manches. Cela sera d’autant plus évident avec le deuxième morceau, Escape, qui se fait un poil plus lourd et rapide que le titre précédent. Le groupe démontre alors sa facilité à aller vers d’autres horizons que le simple Power Métal dont il semble s’être fait l’adage. Et des morceaux un peu plus lourds que le reste, il y en a qui reste plus facilement en tête que d’autres, comme Affection et son introduction toute en ligne de basse ou encore Collateral Damage qui pourrait presque faire penser à du thrash par moments, notamment à cause d’un rythme assez lent mais avec des riffs relativement lourds. Bref, le groupe essaye de se renouveler et de proposer des choses assez différentes pour ne pas susciter l’ennui chez celui qui écoute.

Cependant, le milieu dans lequel évolue Ghost Avenue est très fermé et de nombreux groupes s’enferment dans cette brèche qui commence à saturer dangereusement. Le seul moyen pour sortir de la masse est clairement de se créer une identité propre, un son novateur ou encore des moments très accrocheurs qui marquent les tympans. Avec Impact, le groupe aura bien du mal à sortir de la masse. Alors oui, on trouve ça et là quelques bribes de nouveautés, ou tout du moins des insertions de sous-genre différentes, mais cela ne suffit pas à rendre l’ensemble au-delà de nos attentes. Par exemple, des titres comme The Prison et son refrain qui n’en finit plus sur la fin ou encore Time Traveller, ne restent pas en mémoire, la faute à une production trop bateau et une construction trop linéaire. D’ailleurs, et c’est ça qui est un peu décevant, c’est qu’après plusieurs écoutes, rien ne reste vraiment en mémoire, si ce n’est les fins de morceaux. Car pour tenter de soigner une ambiance et de se différencier du reste, le groupe propose à chaque fin de morceau, des bruitages qui sont en corrélation avec les paroles ou l’univers (une sorte d’invasion alien). D’un côté cela permet de peaufiner l’ambiance, mais d’un autre, on reste bloqué sur ça et non plus sur les qualités techniques du titre ou de l’album dans sa globalité.

Au final, Impact, le second album de Ghost Avenue, est une galette assez satisfaisante si on la prend dans son entièreté. On ne s’ennuie pas trop, les rythmiques sont agréables, les morceaux s’enchainent assez bien et on se prend parfois à reprendre quelques refrains. Malheureusement, cet album possède un défaut majeur, celui de ne pas marquer la mémoire au fer rouge, la faute à un Power Métal trop classique qui ne différencie pas le groupe de la masse qui s’enferme dans ce sous-genre. Bref, c’est bien, c’est technique, on passe un bon moment, mais ça n’imprègne pas et c’est dommage.

  1. Impact
  2. Escape
  3. The Prison
  4. Time Traveller
  5. Affection
  6. Dancing With the Devil
  7. Construction
  8. The Edge of Darkness
  9. Collateral Damage
  10. The Ace

Note : 13/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=vDO4CkS1o5o[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.