Avis :
Il y a des groupes que l’on a connus avant un succès fulgurant et que ce succès a définitivement changé. C’est le cas pour Hoobastank. Créé en 1994 lors d’un battle de groupe de rock, le groupe va s’inspirait du grunge pour faire leur musique. Leur premier album sort en 1999, They Sure Don’t Make Basketball Shorts Like They Used To et n’est pas un franc succès, ne s’écoulant qu’à 2000 exemplaires. C’est en 2001 que sort leur second album, éponyme, et là, le groupe commence à se faire connaître, notamment grâce à des tournées avec Papa Roach, Incubus et P.O.D. Les critiques sont plutôt bonnes mais cela ne suffit pas au groupe qui repart faire un troisième album. En 2004 sort The Reason, qui sera un gros carton, notamment grâce au titre The Reason. Mais on peut déjà entrevoir la tournure du groupe, qui se focalise sur un pop rock soft et mélancolique afin d’attirer un maximum de groupies. En manque de sexe ? Peut-être. Quoiqu’il en soit, en 2006 sort leur quatrième opus, Every Man For Himself, un album calme et centré sur la voix de Douglas Robb le chanteur. Le succès sera néanmoins moins présent. For(n)ever sort en 2009 et n’aura pas non plus un franc succès commercial. C’est en été 2012 que sort Fight or Flight, le dernier opus de Hoobastank. Et que vaut-il celui-ci ? Retour au grunge ou rock pour midinettes ? Jetons une oreille avisée à ce skeud !
En écoutant la première chanson, on pourrait croire que le groupe renait de ses cendres avec This is Gonna Hurt. Le morceau est énergique, la rythmique assez puissante et il ouvre de façon très sympathique le nouveau skeud. Néanmoins, on va assez vite déchanter avec le morceau suivant, qui, même s’il est énergique, demeure très faible au niveau de sa construction et son refrain est lénifiant au possible. Seule la fin du morceau relève un peu le niveau. Bref, You Before Me n’est pas terrible et annonce une suite des moins réjouissantes. Si le groupe essaye parfois de sortir de son image de groupes à filles, il n’y arrivera jamais, la faute à une récurrence dans les morceaux calmes aux refrains insupportables. Mais le pire, c’est que tous ces morceaux se succèdent et n’emporteront jamais l’album. Ainsi Can You Save Me est insupportable à cause d’une guitare redondante et d’un schéma classique et chiant. No Destination est construit sur le même thème et on a presque l’impression d’écouter le même morceau. Slow Down est la même chose que précédemment mais possède un refrain qui rentre un peu mieux dans la tête. Sing What You Can’t Say est le morceau typique à la The Reason, insupportable, mou et qui n’est là que pour les jeunes demoiselles. Le skeud se termine sur A Thousand Words, qui est résolument le morceau qui montre le plus la ligne de conduite du groupe, vers quelque chose de mou et qui n’est là que pour faire du pop rock sans grand intérêt. Par contre, le skeud n’est pas dénué de qualités. Magnolia est l’exemple de morceau calme mais vraiment bien qui fournit ce qu’il faut d’énergie et d’émotion. On peut aussi citer Incomplete, avec son introduction qui ressemble au début de Boys Don’t Cry de The Cure, bien que la comparaison s’arrête aux cinq premières secondes, et sa suite, qui est assez énergique et met de bonne humeur. Malheureusement, trois titres sur un album en entier, c’est assez faible.
Bien évidemment, le but de toutes ces chansons faiblardes, en plus d’attirer les gazelles, et de faire valoir la douce voix de Douglas Robb. Alors oui, il possède un bel organe, assez puissant pour assurer dans les moments un peu plus forts, mais surtout très juste dans les morceaux calmes. Mais, il ne possède pas forcément une grande voix, ce qui l’empêche de faire certaines envolées sur des morceaux qui auraient pu prendre plus d’ampleur. Ainsi, on sera toujours face à des morceaux relativement plats et qui n’auront aucune puissance et aucune personnalité. Alors certes, c’est suffisant pour passer sur les charts et être connu, mais question technique et imagination, on repassera.
Au final, Fight or Flight, le dernier album de Hoobastank est une amère déception. Sorte de pop rock teinté de pop marshmallow, le skeud ne prendra jamais son envol et celui qui écoute attendra patiemment et respectueusement la fin, mais n’y reviendra pas, ou alors pour deux morceaux. Ce qui est faible pour un album de 11 pistes. Bref, un album plutôt dispensable.
- This is Gonna Hurt
- You Before Me
- The Fallen
- Can You Save Me
- No Destination
- Slow Down
- No Win Situation
- Sing What You Can’t Say
- Magnolia
- Incomplete
- A Thousand Words
Note : 08/20
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=FYnbuWfOAJM[/youtube]
Par AqME