avril 25, 2024

#Horror

De : Tara Subkoff

Avec Chloë Sevigny, Timothy Hutton, Natasha Lyonne, Haley Murphy

Année: 2015

Pays: Etats-Unis

Genre: Horreur

Résumé:

Un groupe de jeunes adolescentes accros aux réseaux sociaux et à leurs smartphones passe une après-midi chez une mère de l’une d’entre elles. Elles participent également à du cyberharcèlement sur Internet. Tout bascule lorsque le père de la fille est assassiné dans sa voiture.

Avis:

Tara Subkoff est une actrice américaine dont la carrière n’a jamais vraiment décollé. Depuis ses débuts en 1993 jusqu’à son dernier film qui remonte à 2010, elle n’a jamais vraiment fait parler d’elle. C’est alors que cinq ans plus tard, elle décide de passer derrière la caméra pour faire, comme beaucoup de réalisateurs à leurs débuts, un film d’horreur. C’est ainsi que nait le film #Horror qui va se concentrer sur des adolescentes gâtées pourries et le cyber-harcèlement. Si le sujet a déjà été vu, un regard féminin aurait pu apporter quelque chose de nouveau et peut-être mettre en avant des dérives que l’on voit peu. Il faut dire que l’horreur à travers un ordinateur, c’est de plus en plus fréquent (Unfriended pour ne citer que lui), mais sur le harcèlement et les moqueries, cela peut donner plein de pistes, comme la vengeance, le suicide, les manipulations, etc… Sauf qu’avec ce film, Tara Subkoff n’a visiblement aucune idée de ce qu’elle doit faire et livre quelque chose de poussif, de vide et de tout simplement insupportable.

Rares sont les films où il faut lutter pour en arriver au bout. S’il y a de très mauvais films, on peut toujours trouver quelque chose pour se rattraper. L’attente hypothétique d’une fin surprenante, un personnage déjanté, une réalisation inspirée. Bref, les raisons pour aller au bout d’un film sont nombreuses, mais avec #Horror, la réalisatrice va réussir à faire tout ce qu’il ne faut pas faire avec un film. Soyons honnête dès le départ, ce film est certainement ce qui se fait de pire, tout genre confondu. D’ailleurs, le problème, c’est que l’histoire en elle-même est incompréhensible. Le film débute avec deux personnes qui flirtent dans une bagnole au milieu de nulle part. La nana s’en va, mais d’un coup, une main gantée de noir va buter les deux tourtereaux. Le générique de début se met alors en branle à une allure folle, tant et si bien qu’il est impossible de lire les gens qui ont participé au métrage. Ensuite, on va voir un groupe de cinq jeunes filles qui vont squatter l’immense maison d’une nana qui semble être une actrice ou tout du moins qui bosse dans l’art. Alors qu’elle doit s’absenter, les cinq jeunes filles commencent à s’amuser à se prendre en photo avec diverses tenues, puis à balancer ça sur les réseaux sociaux. Elles vont alors se moquer les unes des autres, et puis… et puis…, il y aurait un tueur qui arrive. En fait, le film est tellement bordélique qu’on ne comprend pas du tout le sens et l’aboutissement du projet. On ne comprend rien, tout va ou trop vite ou pas assez et du coup, on ne sait pas sur quel pied danser.

Le problème avec ce film, c’est qu’il ne se positionne jamais sur son genre. Drame adolescent ? Horreur ? On ne saura jamais, mais ce n’est pas bien grave, puisque de toute façon, il rate tout ce qu’il entreprend. Au niveau du drame adolescent, le cyber-harcèlement est à peine évoqué et une seule fille, un peu grosse, va en prendre plein la tronche. On aura droit à quelques insertions qui se veulent virtuelles, comme un jeu vidéo ou une application sur smartphone, mais l’ensemble est complètement kitsch et affreusement mal foutu. On a carrément l’impression de se retrouver dans un film des années 90. Ensuite, au niveau de l’horreur, on aura bien du mal à s’y retrouver. Les quelques passages sanglants sont expédiés, la caméra bouge dans tous les sens et on s’ennuie ferme pendant tout le film. Et c’est bien la première fois que cela arrive, on s’emmerde de la première minute à la dernière, sans rien pour sauver ce naufrage. Les personnages sont insupportables et à peine écrits. Chloë Sevigny tente de ne pas couler, mais en fait des caisses en personnalité riche et égoïste. Quant aux jeunes filles, elles sont tout bonnement insupportables et aucune d’elles n’est vraiment développée.

C’est d’ailleurs l’une des nombreuses scories du métrage. Les personnages sont clairement inconsistants et on ne s’intéresse absolument pas à leur vie ou leur monde. Au départ, l’une d’entre elles semble voir des choses ou tout du moins ressentir des trucs un peu ésotériques, mais cela ne sera pas exploité et on se demande bien ce que ça vient faire dans un film très terre à terre. Et l’ennui sera d’autant plus présent lorsque ces fillettes vont commencer à raconter leur vie, se lancer des piques mais ne trouvant jamais un bel intérêt. Sans compter sur une réalisation complètement aux fraises. Cela veut avoir un petit côté arty, avec quelques plans fixes sur les filles qui dansent avec des masques creepy, ou encore des couleurs bigarrées lors de discussions sur le sexe, mais ça ne marche jamais et on ne peut s’empêcher d’y voir une démarche opportuniste et complètement à côté de la plaque.

Au final, #Horror est un film navrant du début à la fin. C’est bien simple, il n’y a rien à sauver de ce métrage qui se cherche constamment et ne trouve jamais de réponses à ses propres questions. C’est lent, c’est moche, c’est mal joué, c’est mal filmé et le scénario n’a ni queue ni tête. Bref, il s’agit-là d’une des pires choses que le septième art peut produire, sans but ni esthétique, juste un objet insignifiant qui ne dénonce rien et n’explore rien. Même le côté cyber-harcèlement, qui devait être le cœur du film, n’est pas exploité et on se retrouve avec quelque chose d’imbuvable, qui ne devrait même pas exister.

Note : 01/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=TCO_JMCQA80[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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