octobre 9, 2024

No Country for Old Men

De : Ethan et Joel Coen

Avec Josh Brolin, Tommy Lee Jones, Javier Bardem, Woody Harrelson

Année: 2008

Pays: Etats-Unis

Genre: Thriller

Résumé:

A la frontière qui sépare le Texas du Mexique, les trafiquants de drogue ont depuis longtemps remplacé les voleurs de bétail. Lorsque Llewelyn Moss tombe sur une camionnette abandonnée, cernée de cadavres ensanglantés, il ne sait rien de ce qui a conduit à ce drame. Et quand il prend les deux millions de dollars qu’il découvre à l’intérieur du véhicule, il n’a pas la moindre idée de ce que cela va provoquer…
Moss a déclenché une réaction en chaîne d’une violence inouïe que le shérif Bell, un homme vieillissant et sans illusions, ne parviendra pas à contenir…

Avis:

Après le petit échec à tort de leur « Lady Killers« , les frères Coen se sont faits plus discrets. Alors qu’ils nous avaient toujours habitués à un cinéma très régulier, les deux frangins auront mis quatre années à revenir. Mais cette année 2008 ne verra pas un, mais deux films, signés des Coen et le moins que l’on puisse en dire, c’est que l’un comme l’autre, les deux films des frères sont deux belles bombes, dans deux genres différents. Si cette année 2008 se conclura avec leur comédie déjantée « Burn After Reading« , les deux frères vont la commencer avec un film résolument noir, « No country for old men, Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme« .

Claque incroyable, « No country for old men … » fait partie de ce que les deux frangins nous ont livrés de mieux. Drame impitoyable à l’ambiance presque terrifiante, tant elle est réaliste, ce douzième film est un chef d’œuvre dans tout ce qu’il a de plus beau. Puissant, profond, choquant, intense et tenu par des acteurs hors normes, dont un Javier Bardem qui n’a absolument pas volé son Oscar… Bref, « No country for old men … » est de ceux que l’on mettra aux côtés de « Fargo« , « The Big Lebowski« , ou encore « Barton Fink » et « O’Brother« .

La frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Llewelyn Moss est un Américain comme tant d’autres, mais ce jour-là, sa vie va changer quand il tombe sur les cadavres de plusieurs trafiquants de drogue qui se sont entretués. Llewelyn découvre alors une mallette qui contient plus de deux millions de Dollars. À moment où Llewelyn prend cette valise, il ne sait absolument pas la violence que ce choix va provoquer.

« No country for old men« , c’est du grand, du très grand cinéma ! C’est un film puissant qui ne fait aucune concession et qui ose s’aventurer là où peu de cinéastes vont. Partant pourtant avec une intrigue qu’on a déjà plus ou moins vue, les frères Coen vont nous offrir du neuf.

Film à l’ambiance aussi calme qu’elle est violente, « No Country for old men« , c’est avant tout un film qui happe son spectateur de par l’ambiance qu’il en dégage. Il y a quelque chose de très âpre et de très majestueux en même temps qui se dégage de ce film. Quelque chose qui installe une tension et un malaise d’entrée de jeu. Bon, il faut dire que l’ouverture de ce film est incroyable, et donne immédiatement le ton.

Profond et puissant, « No country for old men … » tient une intrigue qu’on a déjà vue quelque part (le trafic de drogue, les Mexicains ou encore la chasse à l’homme) et pourtant ça ne l’empêche absolument pas d’être passionnant. Et plus encore, puisque « No country for old men … » est aussi, à travers cette descente en enfer et ses personnages, une profonde critique de l’Amérique. Une Amérique déchirée, violente, presque folle. Les frangins abordent autant le rêve américain que les mœurs de ce pays qui se contredit en permanence.

Parfaitement tenu, on est touché par ses personnages, on est fasciné par les plus sadiques d’entre eux. Chacun d’eux est comme suivi par un funeste destin, et l’on ne pourra rien y faire pour changer ce parcours triste, pathétique et touchant à la fois.

Des personnages tenus par des acteurs ô combien exceptionnels, à commencer par Javier Bardem, incroyable, bluffant, flippant, dans la peau d’un tueur complétement barge. Un tueur entouré de mystère, qui ne laissera personne indifférent. Je le redis, Javier Bardem n’a absolument pas volé son Oscar.

Ici, Bardem traque sans relâche l’excellent Josh Brolin, qui tient là un personnage attachant, vrai et fragile. Bref, un personnage profondément humain, que le comédien incarne avec une conviction et une passion folle.

Puis il y a Tommy Lee Jones, témoin impuissant d’une évolution, d’un temps qui n’est plus le sien. Spectateur involontaire de ce qui se passe, l’acteur et le personnage seront touchants de par le regard qu’il porte et les réflexions qu’il en tire. Ce trio infernalement beau tient donc parfaitement ce film et il se voit renforcer par les interprétations de Woody Harrelson, Kelly MacDonald, ou encore Garret Dillahunt.

Prenant et passionnant, « No Country for old men … », c’est aussi une mise en abîme pointue. Avec ce film, les frères Coen nous offrent ce qu’ils ont peut-être fait de mieux dans les choix et les idées. Allant chercher aussi bien dans le drame que le thriller, « No country for old men … » mélangera plein de genres, pour se créer un western moderne puissant. Un western qui est d’autant plus sec avec la sublime BO de Carter Burwell.

Alors qu’il vient de fêter ses dix ans, et alors qu’on le connaît presque par cœur, tant le film est devenu un incontournable des années 2000, « No country for old men, non ce pays n’est pas fait pour le vieil homme » demeure encore une claque à chacun de ses visionnages.

Puissant, percutant, passionnant, violent, intelligent et redoutablement mise en scène, joué et raconté… Bref, ce film fait partie des meilleurs crus Coeniens … Peut-être même le meilleur.

Note : 20/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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