D’Après une Idée de : Lisa Rubin
Avec Naomi Watts, Billy Crudup, Sophie Cookson, Karl Glusman
Pays: Etats-Unis
Nombre d’Episodes: 10
Genre: Drame, Thriller
Résumé:
Une thérapeute se met à jouer à un jeu dangereux lorsqu’elle s’immisce dans la vie des personnes impliquées dans l’entourage de ses patients.
Avis :
Nouvelle série estivale de Netflix, Gypsy se veut être un thriller et un drame psychologique mais n’y parvient pas. Le rythme de chacun des épisodes est horriblement long. Pourtant, regarder la série d’un seul coup est plus agréable et moins lassant que de regarder un épisode de temps en temps. Chaque épisode n’apporte pas son lot de nouveautés, certains étant très fades quand d’autres font avancer l’histoire bien plus vite et d’une manière parfois incompréhensible, surtout sur la fin.
Le pitch est le suivant : Jean Holloway, une psychologue aisée, vivant dans un quartier fortuné, qui est mariée à un avocat renommé et qui a une adorable petite fille, s’amuse à s’immiscer de façon malsaine dans la vie intime de ses patients afin de pimenter quelque peu ses journées ennuyeuses de femme aisée. On se retrouve ici avec plusieurs idées déjà bien utilisées dans les séries. En effet, la vie dans les quartiers riches semble toujours d’un ennui mortel pour ces américains à la vie facile. Ce genre de sujet ou de cliché est toujours traité de la même manière et finit par rebuter à la longue. De plus, on a l’impression de se retrouver avec une héroïne qui subit la crise de la quarantaine et qui se cherche. Un thème vu et revu.
Toutefois, on comprend que ce n’est pas vraiment cela, tant Jean aime manipuler et ce depuis apparemment très longtemps. Son autre identité, Diane Hart, apparaît comme bien montée, bien ficelée et déjà bien rôdée. On ne comprend cependant pas ses motivations et ce qui lui plaît tant dans la manipulation. Le spectateur ne parvient pas à percer Jean à jour et n’arrive pas à s’attacher au personnage qui semble sans profondeur et sans attrait. Très vite, on ne souhaite qu’une chose : qu’elle se fasse prendre à son propre jeu et qu’elle tombe dans un piège qui révèlerait au grand jour tous ses mensonges.
Le mari et la petite fille de Jean nous font vite de la peine. Le mari, quoique pas parfait (qui l’est ?), apparaît comme quelqu’un de bien, de stable et qui aime sa femme profondément. Même si son travail lui prend du temps, il essaie de favoriser les moments familiaux dès qu’il le peut. Leur petite fille est vraiment adorable et permet d’introduire une sous-intrigue, quoique quasi non-traitée dans la série, sur la recherche d’identité. A même pas dix ans, Dolly s’habille en fait comme un garçon, aime avoir les cheveux à la garçonne, et ressemble même à un petit garçon tant son visage est fin. Cela ne dérange pas ses parents mais effraie quelque peu leur entourage et certains de ses camarades de classe. De la part de Jean, psychologue, une prise en compte de cette recherche d’identité aurait été bienvenue et même intéressant. On a l’impression que cette sous-intrigue a été mise là pour faire plaisir à un membre du staff mais qu’elle n’aboutit à rien et qu’elle ne sert finalement pas à grand-chose.
Les acteurs jouant cette petite famille sont vraiment bons et crédibles. La force de la série repose incontestablement sur leurs épaules, et tout particulièrement sur celles de Naomi Watts. L’actrice qui joue Dolly, sa fille, est réellement douée, les jeunes acteurs ayant parfois du mal à percer dans ce genre de séries. On apprécie les moments où Dolly est présente, ne rechignant pas du tout à la voir à l’écran. Naomi Watts manque quand même de charisme. Pour un rôle de manipulatrice, on se serait attendu à quelqu’un de plus sûre d’elle, de plus machiavélique et de moins faible. Le personnage semble nous échapper sans cesse et on peine à le déchiffrer.
Les différentes intrigues avec les patients de Jean sont plutôt ennuyeuses et longues à se mettre en place. Pour l’une d’entre elle, Jean suit la fille d’une de ses patientes et s’immisce dans sa vie privée pour en apprendre plus sur elle. Rien d’intéressant ne se passe jamais si ce n’est que l’on découvre que la jeune femme vit dans un cadre atypique mais qui n’étonne pas tant que ça et qui ne nous intéresse pas du tout. Pour une autre affaire, Jean aide une de ses jeunes patientes afin qu’elle arrête de prendre de la drogue. Cette affaire prend un peu plus d’ampleur sur la fin, tournant au drame même si l’on ne comprend pas grand-chose à ce qui se passe. Le manque d’explication sur cette histoire gène et nous met dans le flou.
Enfin, l’affaire qui prend le plus d’ampleur dans la série est celle où Jean rencontre l’ex d’un de ses patients et s’y accroche jusqu’à coucher avec elle et passer beaucoup de ses soirées dans ses bras. Le personnage de l’ex en question, Sydney, décrite comme une fille qui domine et qui dévore ses proies, apparaît comme quelqu’un de peu crédible qui se laisse vite prendre au jeu de Jean. La fin change du tout au tout, quand Jean essaie de rabibocher Sydney avec son patient alors que durant tout le début de la série, elle essayait de les séparer. Aucune explication n’est donnée et on commence à se perdre dans tous ces conflits inutiles. L’histoire d’amour entre Diane et Sydney est extrêmement lente et semble ne jamais avoir lieu. On s’ennuie rapidement à les suive dans leurs échanges insipides.
La toute fin de la série semble vouloir apporter des éléments de réponse mais il faudrait une seconde saison pour enfin y comprendre quelque chose, si seconde saison il y a. Les informations sont données au compte-goutte et ne sont pas assez claires pour aider le spectateur à se faire une idée de la personnalité de Jean. Tantôt confiante, tantôt peureuse, tantôt lâche, tantôt menteuse, tantôt dominatrice… une vraie girouette.
La série a du mal à se donner une identité. On n’a pas du tout l’impression de se trouver dans un thriller psychologique. Les quelques rares manipulations n’apparaissent pas comme spécialement dangereuses ni dramatiques, même si elles restent malsaines. De plus, les rares scènes d’action et de sexe manquent grandement d’intérêt et ne nous inspirent rien de plus qu’une lassitude extrême.
Note : 10/20
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Par Lildrille