Auteur : Laetitia Reynders
Editeur : Gil Editions
Genre : Fantastique
Résumé :
L’Archange Michaël a pour mission de préserver la douzième gardienne, autant que possible, sans jamais enfreindre son libre arbitre…
Mais le moindre choix de Louise, l’engage obligatoirement. Pour la protéger, il se retrouve mêlé à une guerre entre démons.
Parviendra-t-il à maintenir la paix sur Terre tout en exauçant les caprices de cette jeune femme aussi têtue qu’intrépide ?
Avis :
Ce tome est le dernier de la trilogie et cloue cette histoire avec une fin étonnante, pas très joyeuse et qui est cohérente avec tout ce qui s’est passé depuis le début. On comprend enfin qui tirait les ficelles, qui faisait tourner Louise, Samaël et Michaël en bourrique et quel était le but de ce conspirateur. Moralisatrice ou non, cette trilogie nous envoie certains messages et nous fait comprendre que rien n’est dû dans la vie, ni gagné d’avance. Souvent c’est en fait du donnant-donnant.
L’auteure est audacieuse car reprendre des croyances religieuses et les manier à sa guise, pour en rendre une vision moderne, contemporaine et ‘jeune’, n’est pas une mince affaire. Le résultat est satisfaisant, que l’on soit croyants ou non, intéressés par les mythes ou non.
Le début de ce roman introduit des textes sacrés et nous fait découvrir les quatre cavaliers de l’Apocalypse (Conquête, Guerre, Famine et Mort). Même si cela nous apparaît curieux, ces références nous paraitront logiques et même nécessaires, une fois arrivés à la fin du récit. D’autres références, bien plus nombreuses dans ce tome que les précédents, sont présentes tout au long du livre sous la forme de citations philosophiques, de textes de chansons françaises, ou de dialogues tirés de dessins animés de Walt Disney (comme Le Livre de la Jungle de 1967). Ces références nous portent à réfléchir sur leur sens caché mais aussi sur leur rapport avec l’intrigue. Elles apportent une pause au récit et nous permettent de souffler entre deux slaves de scènes endiablées.
Toujours aussi présentes dans ce tome que les précédents, les actions sont nombreuses mais, cette fois-ci, fondées autour d’une intrigue principale qui prend toute la place dans ce livre : libérer Samaël. Cette histoire apparaît bien moins décousue que les autres, étant donné que l’on a un but précis et que les décisions des personnages vont dans ce sens. On se perd moins, on se pose moins de questions et on apprécie ainsi mieux les personnages et leur évolution.
Michaël est le narrateur principal de ce roman et ses émotions contradictoires (l’Archange droit et moral contre l’humain passionné) sont mises à nue. Le lecteur plonge dans ses pensées et s’attache vite à ce personnage que l’on ne connaissait pas vraiment. On apprend enfin ce qu’il ressent, quelles sont ses souffrances mais aussi quelles sont ses missions en tant que bras droit de Dieu. On voyage avec lui entre les mondes et on ressent véritablement sa présence angélique dans ses mots.
Son côté droit dans ses basquettes, à la moralité irréprochable, énerve parfois, surtout lorsqu’il est avec Louise et qu’il essaie de lui faire comprendre qu’il l’aime. On sent bien le malaise qu’il éprouve, le fait de ne pas comprendre son propre côté humain ni les désirs de la jeune femme. Tout comme Samaël dans le tome deux, Michaël nous montre son côté vulnérable et c’est grâce à cela que nous finissons par l’apprécier.
Outre les narrations du point de vue de Michaël, Louise continue à nous raconter ce qu’elle vit et ce qu’elle ressent. Le lecteur aime toujours autant se plonger dans ces passages qui nous montrent une Louise un peu moins émotive qui essaie de faire les meilleurs choix qui s’offrent à elle. Il est d’ailleurs parfois frustrant de voir que la jeune femme ne sait pas toujours quoi faire. Son choix final, entre Samaël et Michaël, n’étonnera d’ailleurs pas tant que ça et fera plaisir à beaucoup ! Dans le tome deux, Louise semblait proche de Samaël et décidée à le choisir, le tome trois semble faire tourner cette situation à l’avantage de Michaël mais il n’en est finalement rien. L’auteure sait nous faire douter, de par d’abord le personnage de Louise, toujours aussi indécis, mais aussi à cause des multiples retournements de situation présents dans ce roman.
La particularité de l’écriture et le fait de choisir des narrateurs différents pour chaque tome, peut frustrer quelque peu, étant donné que les informations sur les héros sont données au compte-goutte. Cependant, cela donne une valeur ajoutée à l’intrigue, qui ne fait ainsi que s’épaissir au fil des tomes, et dont nous obtenons une version sensiblement différente à chaque fois. La fin est surprenante et il est difficile de s’y attendre. L’imagination de l’auteure a touché des sommets et clôt cette trilogie avec succès.
En somme, La Gardienne du Miroir est une trilogie agréable et rapide à lire, aux actions et retournements de situation nombreux, avec des personnages attachants qu’on aime côtoyer et découvrir petit à petit. On y découvre un monde complexe, où choisir entre le bien et le mal paraît surfait. Après tout, pourquoi choisir ?
Note : 15/20
Par Lildrille