De : Olivier Dahan
Avec Jean Reno, Benoit Magimel, Camille Natta, Christopher Lee
Année : 2004
Pays : France, Angleterre, Italie
Genre : Thriller
Résumé :
Pour le commissaire Pierre Niemans, l’homme retrouvé emmuré dans un monastère de Lorraine n’est pas une victime comme les autres. Les signes ésotériques gravés autour de lui et l’étrange rituel de son sacrifice annoncent bien autre chose…
Lorsque Reda, jeune capitaine de la police, découvre l’exact sosie du Christ à demi mort au pied d’une église, il croit d’abord avoir sauvé un illuminé. Mais rapidement, il va s’apercevoir que cette affaire est liée à celle de Niemans, dont il fut l’élève à l’école de police…
Avis :
Olivier Dahan, c’est l’enfant mal aimé de notre cinéma. Capable d’être très bon, il est aussi capable du pire et bien souvent, c’est le pire qu’il a tendance à l’emporter sur les bons souvenirs de cinéma. Alors qu’il vient de faire un très beau film avec Isabelle Huppert, « La vie promise« , il se voit proposer par Luc Besson de réaliser la suite des » … rivières pourpres« , un polar qui avait fait un joli carton au point de devenir culte pour beaucoup.
C’est donc deux ans après « La vie promise » qu’Olivier Dahan fait son retour, et si l’opus de Mathieu Kassovitz était une réussite, on ne pourra pas en dire autant pour celui d’Olivier Dahan. Avec cette suite, Olivier Dahan essaie de faire mieux que l’ami Kasso, mais au final, il ne réussit qu’à faire un film anecdotique, qui s’enlise peu à peu avec des choix on ne peut plus discutables.
Le commissaire Pierre Niemans est appelé en Lorraine dans un monastère, car on a retrouvé un homme emmuré. Pour le commissaire, tous les indices laissés lui prouvent qu’il n’a pas à faire à une affaire comme les autres.
Peu de temps après, Reda, un jeune inspecteur, trouve l’exact sosie de Jésus-Christ complétement affolé dans les rues de la ville. Très vite, les deux enquêtes se retrouvent liées.
« Les rivières pourpres 2, les anges de l’Apocalypse » est un film qui est très en dessous du métrage que Mathieu Kassovitz nous avait offert.
L’ambiance reste bonne, on retrouve ce côté polar noir et glaçant qu’on avait adoré dans le premier film, mais on ne relèvera pas grand-chose de cette suite.
Aux manettes de cette suite, on peut dire qu’Olivier Dahan fait et impose des choix on ne peut plus discutables. Le scénario n’est pas aussi tenu que le film précédent. L’intrigue est plus facile, alors même qu’elle se veut plus complexe et surtout elle a un penchant à donner dans le ridicule. Rebondissements, indices, meurtres et autres faits, n’arrivent pas vraiment à passionner. Parfois même, le film est confus et l’on ne comprend pas très bien le rapport entre les évènements qui nous sont montrés. L’intrigue essaye de faire dans le spectaculaire, entre les meurtres et les scènes d’action, mais là aussi, ça ne fonctionne pas très bien. En fait, ces éléments apparaissent comme gratuits, quand ils ne font pas ringards, comme l’échappée finale, terriblement clichée et kitsch.
Le film aurait alors pu se rattraper sur la mise en scène d’Olivier Dahan, surtout qu’à cette époque il était bien meilleur, mais là encore, ça ne fonctionne pas. Plus court que le premier, cette suite s’avère pourtant plus longue. Le rythme n’est pas aussi soutenu que chez Kassovitz et le film a de réelles faiblesses. D’ailleurs, on n’arrivera jamais à entrer pleinement dedans.
Encore une fois, on essaie de faire dans le spectaculaire, mais ça tombe à l’eau. Certains choix en sont même risibles, comme ces moines Yamakasi. Si visuellement ça donne de bonnes images, voire des scènes qui ont franchement de la gueule, dans l’intrigue, c’est nul, incohérent et très difficile.
On aurait alors pu se rattraper sur les acteurs, mais là aussi, ça coince. Non pas qu’ils soient mauvais, mais on ne peut pas dire qu’ils soient transcendants. Jean Reno a été en bien meilleure forme et Benoit Magimel fait ce qu’il peut avec ce qu’on lui donne. Quant aux moines qui se veulent inquiétants, ils ont bien plus tendance à nous faire sourire, et encore plus quand on sait le pourquoi du comment…
Et finalement, la seule vraiment surprise dans ce film, c’est d’y trouver l’immense Christopher Lee, qui incarne avec charisme un méchant assez risible dans sa démarche. Un Christopher Lee qui sera d’autant plus étonnant qu’il se débrouille à la perfection, dans un Français presque sans accent.
Il ne suffisait donc pas de reprendre Jean Reno et de le mettre dans la même ambiance que le premier pour réitérer la réussite de Mathieu Kassovitz. Entre son histoire laborieuse et ses moines dopés aux amphétamines, « Les rivières pourpres 2 … » est une belle déception, à des années du polar impeccable qu’on avait eu précédemment et c’est bien dommage.
Note : 07/20
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Par Cinéted