mars 28, 2024

Bobby

De : Emilio Estevez

Avec Anthony Hopkins, Demi Moore, Sharon Stone, Elijah Wood

Année: 2007

Pays: Etats-Unis

Genre: Drame

Résumé:

Le 5 juin 1968, à minuit, le sénateur démocrate Robert F. Kennedy, ancien Ministre de la Justice, candidat démocrate à la Maison Blanche et probable successeur de son frère JFK, était assassiné dans les couloirs de l’Hôtel Ambassador de Los Angeles.
Bobby fait un retour rapide sur cette tragédie, ses circonstances et ses protagonistes avec, en arrière-plan, les problèmes sociaux et politiques de l’Amérique de la fin des sixties : racisme, sexisme, inégalités…

Avis:

Fils de Martin Sheen, frère de Charlie Sheen, Emilio Estevez n’a pas voulu prendre le nom de scène du reste des siens, pensant qu’en gardant son vrai nom de famille cela allait le démarquer des autres. Connu et populaire, Emilio Estevez est un acteur qu’on aime bien et qui a tendance à nous manquer, tant il se fait rare ces dernières années.

Si Emilio Estevez est très connu en tant qu’acteur, il a aussi à son actif une carrière de réalisateur qui est moins mise en lumière. Son premier film « Wisdom » date de 1986. Son dernier, « The Way« , est sorti lui en 2011.

Aujourd’hui, on s’arrête sur l’impressionnant « Bobby« , film choral sorti en 2007 et qui revient sur la journée avant que le sénateur Robert Kennedy ne soit assassiné dans la cuisine de l’hôtel Ambassador à Los Angeles.

Il y a des films dont on n’attend pas grand-chose, pour ne pas dire rien du tout, et parfois ces films-là peuvent nous mettre K.O et c’est le cas avec « Bobby« . Quatrième long-métrage réalisé par Emilio Estevez, « Bobby » va être une peinture profonde et bouleversante de l’Amérique de la fin des années 60. Si « Bobby » aborde indéniablement la mort du sénateur Kennedy, Emilio Estevez prend finalement ce drame pour construire un film passionnant au message magnifique. Un message qui va avoir cinquante ans l’année prochaine et qui reste encore plus d’actualité aujourd’hui. Bref, une vrai claque !

05 Juin 1968, Robert Kennedy est en lice pour être nommé à la tête de son parti politique. Ce jour-là, les votes se font en Californie et Kennedy est parti pour gagner l’état. À l’hôtel Ambassador de Los Angeles, on est très loin de se douter du drame qui se prépare dans la soirée. Pendant que l’équipe de campagne du Sénateur travaille d’arrache-pied dans l’hôtel, employés et clients mènent leur vie.

Oubliez les controverses sur la mort du Sénateur américain, car si « Bobby » abordera évidemment sa mort, ce ne sera qu’en conclusion du film et entre-temps, c’est à travers les couloirs de l’hôtel où le candidat Kennedy va « mourir » qu’Emilio Estevez va nous présenter son film, le plus intelligent, le plus passionnant, le plus politique et le plus important et intemporel dans son message.

Tenu par un casting d’immense volée, où se côtoient des acteurs comme Anthony Hopkins, Elijah Wood, Sharon Stone, Helen Hunt, Demi Moore, Christian Slater, Joshua Jackson, Shia Laboeuf, ou encore Lawrence Fishburne, Mary Elisaberth Winstead et bien d’autres encore, « Bobby » va être une profonde et magnifique incursion dans l’Amérique des années 60.

Incroyablement précis, écrit avec une plume d’or, « Bobby« , c’est des discussions çà et là qui vont toutes être plus passionnantes les unes que les autres. Si au départ, on peut avoir une sensation de brouillon, tant il y a de personnages, très vite, on va se rendre compte de la précision du film d’Emilio Estevez. Ici, chaque personnage est là pour finalement aborder avec beaucoup de subtilité des sujets, des espoirs et des contestations. C’est au travers de tous ces personnages, c’est au travers de ce ballet impeccable dans les couloirs et autres salles de cet hôtel que le réalisateur aborde les problèmes et les joies de l’Amérique.

La guerre du Viêtnam, les conflits interraciaux, les Blacks Panthers, la condition des femmes, le racisme anti-mexicain, le droit de vote, la drogue aussi avec de savoureuses scènes de trip d’ailleurs, la mort de Martin Luther-King, le travail, le sport, l’amour aussi, les peurs sur le monde, et puis l’espoir d’une vie meilleure. Bref, Emilio Estevez a su compiler tous ces sujets et bien d’autres en deux heures de temps et alors qu’il aurait pu être facilement débordé par l’ampleur de son film, c’est avec émotion qu’on constate le contraire. Emilio Estevez a su trouver le ton et le temps juste pour parler de tout, sans pour autant en oublier aussi l’espoir qu’incarnait le Sénateur. C’est un vrai tour de force, qui en prime se conclut avec le discours impeccable, bouleversant, prenant et toujours autant d’actualité, que « Bobby » Kennedy avait prononcé à la mort de Luther-King. Un discours d’une beauté et d’une justesse qui résonne bien longtemps après le film. Un discours qui sonne comme une conclusion parfaite, de tous les sujets, de tous les espoirs, les amours et la haine que le film a abordés.

Pour garder une véracité sur son film, Emilio Estevez s’est donné les moyens de voir grand pour que son film sonne le plus juste possible. Mêlant image de fiction et documentaire, le réalisateur arrive très bien à osciller entre les deux et avec ce procédé, il a pu garder le véritable Bobby Kennedy pour son film.

Son film étant une peinture et critique de cette époque dans son écriture, le fait de le parcourir d’images d’archives prolonge un peu plus le propos du réalisateur. On notera que le montage du film est intelligent, car bien souvent, il renvoie à des conversations ou des réflexions.

Ne pouvant tourner dans l’hôtel même, car il fut détruit peu de temps avant son tournage, Emilio Estevez, avec sa chef déco, nous offre un travail de reconstitution incroyable pour que ces images de fiction colle à la perfection avec les images d’archives sur cet instant-là.

Bobby est un film qui offre une peinture incroyable et précise. Un film qui s’avère passionnant à chaque conversation, même la plus anodine. Un film qui oscille avec maîtrise entre la fiction et la réalité. Un film qui s’est avéré être aussi dur que drôle, dramatique que tripé. Et surtout un film qui se conclut de manière bouleversante, tant il est encore plus d’actualité aujourd’hui.

Note : 18/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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