décembre 9, 2024

King Kong Contre Godzilla

Titre Original : Kingu Kongu Tai Gojira

De : Ishirô Honda

Avec Tadao Takashima, Kenji Sahara, Yu Fujiki, Ichirô Arishima

Année : 1962

Pays : Japon

Genre : Fantastique

Résumé :

Capturé et ramené au Japon, King Kong affronte Godzilla, récemment échappé du lieu où il était retenu prisonnier.

Avis :

Ishirô Honda, au Japon et plus largement dans le milieu du cinéma, est une légende. Réalisateur du tout premier film consacré au monstre culte Godzilla, il lui aura même consacré presqu’une dizaine de films et il aura fait combattre la créature contre énormément de monstres.

Et c’est sur l’un de ces combats que je vais m’arrêter aujourd’hui. Avec la sortie de « Kong Skull Island« , j’ai eu l’envie de jeter un œil sur l’un des premiers combats du Gorille. Un film qui fit office d’évènement à sa sortie, puisqu’il s’agit du premier film sur « Godzilla » en couleur.

L’idée de voir Kong affronter le Lézard était plus qu’alléchante, même s’il est clair qu’en commençant ce film, il fallait s’attendre à un métrage qui a tout de même vieilli. Existant deux versions de ce premier combat en couleurs, on s’est arrêté presque malgré nous, sur la moins bonne, la version américaine. Et si on sourit à plus d’une reprise devant les tribulations des deux monstres, dans l’ensemble, cette version est une véritable boucherie qui en plus d’être coupé de manière aberrante, se trouve être aussi sans rythme, sans but et finalement mauvais, tout simplement.

Quelque part dans des mers glacées, un sous-marin heurte un iceberg. À l’intérieur du bloc de glace Godzilla était prisonnier. Une fois la liberté retrouvée, il se dirige vers le Japon. Sur une île, deux soldats vont sans le vouloir vraiment faire la capture de King Kong, un gorille géant. Ennemi naturel de Godzilla, et ne sachant comment arrêter la destruction des villes que Godzilla va faire sur son passage, le gouvernement japonais et américain décident alors de faire s’affronter les deux monstres dans l’espoir que ni l’un ni l’autre ne survivent au combat…

L’idée de faire s’affronter deux monstres aussi cultes et adorables que sont Godzilla et King Kong était une très bonne idée. C’était même une idée très audacieuse, quand on la replace dans son époque. Et vu le phénonème que le film de Ishirô Honda a engendré, on ne peut qu’imaginer le spectacle que ce troisième film sur « Godzilla » devait être. Mais après plus de cinquante ans, on ne peut pas dire que le résultat soit le même et ça, même si on se doutait bien que le film aurait plutôt mal vieilli.

N’ayant vu la version d’origine, qui à ce qu’il parait s’avère bien meilleure, je m’attarderais donc sur la version américaine et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne fait pas du tout honneur à ces deux monstres. Mal fichue, totalement brouillonne, mal réalisée, particulièrement mal coupée et sans aucun rythme, cette version oscille entre le navet insupportable et le nanar qu’on a envie d’aimer toutefois, tant les dialogues et les réflexions à propos des deux monstres sont invraisemblables.

C’est donc un moment étrange que l’on passe devant ce film rétro, un peu nul et un peu fun. Le gros problème avec cette version, c’est avant tout son scénario. Un scénario qui ne rime pas à grand-chose et qui se pose là plus comme un prétexte totalement aberrant pour faire s’affronter les deux monstres. Très souvent incohérent, le film se trouve l’être encore un peu plus grâce aux coupes phénoménales que le film se paye. Des coupes grossières, qui laissent des trous béants sur certaines actions et autres péripéties. Pour exemple, on suit un personnage en train de fuir King Kong, et la scène suivante, on retrouve ce même personnage alité avec des bandages sans aucune explication, et la suivante, on le retrouve comme si de rien n’était, tout à fait normal, sans bandage. Le film de Ishirô Honda nous laisserait-il jouer avec notre imagination, car des moments coupés, le film en détient beaucoup.

On ajoutera à cet échec, un montage de scènes avec des américains très mal fichue, qui a tendance à casser le peu de rythme que le film détient. On ajoutera aussi que ces scènes-là ont été faites dans des décors qui parfois frisent le ridicule (le drapeau de l’ONU punaisé au mur, pour faire comprendre au spectateur où l’on se trouve…). Bien entendu, on ne peut pas passer à côté des costumes assez ridicule des deux monstres. Tout comme leur affrontement. Alors bien sûr, il faut remettre le film dans son époque, mais le souci c’est que même le film « King Kong » de 1933 a bien mieux vieilli que celui-ci.

Puis enfin, pour conclure, il est impossible de ne pas passer à côté de l’hystérie collective de ces acteurs. Enfin d’une partie, car quand certain sont hystériques d’autres sont totalement désabusés et fades, donnant l’impression de ne pas être là.

Bref, il n’y a donc pas grand-chose à retenir ce « King Kong contre Godzilla » et si le film demeure mauvais dans cette version, il reste toutefois pour nous éclater des dialogues incroyables d’invraisemblance ou de bêtise et un Godzilla et un King Kong qui donnent plus l’impression de danser que se battre.

Le fan de nanar ou encore les curieux du délire pourront apprécier, les autres, vous risquez de perdre un petit moment de votre vie… À vous de voir.

Note : 06/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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