avril 25, 2024

Une Créature de Rêve

Titre Original : Weird Science

De : John Hughes

Avec Anthony Michael Hall, Kelly LeBrock, Ilan Mitchell-Smith, Bill Paxton

Année: 1986

Pays: Etats-Unis

Genre: Comédie

Résumé:

Deux lycéens pas populaires ne parviennent pas à être acceptés par leurs camarades (et surtout pas les filles) malgré tous leurs efforts. Ils créent alors un programme informatique qui donne naissance à la femme parfaite. Grâce à cette invention, ils retrouvent confiance en eux.

Avis:

« Une créature de rêve » est le troisième film de John Hughes, réalisateur culte de comédie made in 80. Il faut dire que le réalisateur a su offrir des comédies aussi délirantes qu’intelligentes sur le propos, surtout que le réalisateur aborde l’adolescence, dont il s’est presque fait le porte-parole.

Six mois seulement après « Breakfast Club« , qui reste encore aujourd’hui comme son chef d’œuvre et l’un des plus beaux films sur l’adolescence, John Hughes était de retour avec « Une créature de rêve » ou le film de geek quasi-parfait. Avec cette comédie qui lorgne autant vers le fantastique que l’improbable, John Hughes nous offre un film qu’on ne peut que trouver dans les années 80. Film qui est d’ailleurs à l’origine de la célèbre série télé du milieu des années 90, « Code Lisa« .

Gary et Wyatt sont deux lycéens de quinze ans qui sont très loin d’avoir la côte. Empotés, maladroits avec les filles, s’assumant peu, on peut même dire qu’ils font partie des victimes de leur lycée. Un vendredi, alors qu’il était en train de fantasmer sur ce qu’ils ne feront surement pas avant un sacré bout de temps, ils se mettent en tête de créer la femme idéale. Bidouillant leur ordinateur, les deux adolescents vont réussir leur coup. Après une expérience digne de Frankenstein, Lisa apparaît. Dès lors, leur vie va changer et ils ne sont pas près d’oublier ce weekend où tout a basculé.

Le pape du Teen Movie a encore officié de jolie manière avec sa « … créature de rêve« . Comédie totalement déjantée et débridée qui a un goût plus que prononcé pour « Le monstre de Frankenstein« , John Hughes nous invite dans un film qui ose aller jusqu’au bout de son délire.

Le scénario est un incroyable moment de n’importe quoi. « Une créature de rêve » a tendance à partir dans tous les sens, et qu’importe si ça a du sens ou si c’est ridicule. John Hughes fait ce qu’il a envie et malgré l’énormité de l’intrigue et du film lui-même, on se laisse prendre au jeu et on s’éclate à suivre les péripéties improbables de ces deux jeunes ados boutonneux.

Les gags sont cons, l’humour est loin d’être fin et souvent porté en dessous de la ceinture, mais à aucun moment, alors qu’il parle ouvertement de sexe, de plaisirs, de masturbation, de fantasme, cette « … créature de rêve » ne sombre dans quelque chose de lourd ou de vulgaire. Ici tout est léger, tout est fun, tout est délirant et est fait pour amuser le public.

Mais derrière la comédie conne, « une créature de rêve » aborde aussi des sujets bien plus sérieux que ce que le film laisse deviner au premier abord. Avec ce film, John Hughes parle énormément du regard des autres, de la confiance en soi et l’image que l’on revoit. En créant cette femme, Gary et Wyatt vont alors plus apprendre sur eux et les autres en un weekend que pendant le reste de l’année. La morale que véhicule le film est belle et pleine d’espoir. John Hughes n’a pas son pareil pour parler de l’adolescence. Ce film, derrière les gags, est en fait plein de tendresse et d’amour. On rigole mais on est aussi touché, car il renvoie à des souvenirs et la nostalgie même d’une époque.

« Une créature de rêve« , c’est aussi un film qui jouit d’un beau travail sur les répliques. Ciselées, cinglantes, délirantes, des répliques qui osent et qui font mouche à coup sûr. Il y en a même certaines qu’on va retenir d’emblée. Le « -Non, c’est purement sexuel » est lâché avec une telle normalité, qu’on est obligé de rire à son écoute. Et des comme ça, il y en a un joli paquet.

Certaines comédies ont tendance à prendre une claque, et particulièrement certaines des années 80, mais celle-ci y échappe avec brio. Bien réalisée, bien montée, « Une créature de rêve » n’a pas vraiment vieilli et quand elle a pris un coup de vieux, le charme des années 80 fait office et à aucun moment on se retrouve devant un film dépassé. Et c’est même avec beaucoup de surprises qu’on constate que les effets spéciaux du film tiennent encore très bien la route et s’avèrent efficaces.

John Hughes retrouve Anthony Michael Hall, son acteur fétiche, pour la troisième fois consécutive et lui offre un rôle bien fendard qui correspond parfaitement au personnage qu’on a envie de trouver dans une comédie « geekienne » des années 80. Anthony Michael Hall a pour partenaire de fantasme et de connerie Ilan Mitchell-Smith et on peut dire que le duo fonctionne très bien. On ajoutera au casting Kelly LeBrock, cette créature de rêve qui porte parfaitement son titre ou encore Robert Downey Jr en parfait connard tout comme Bill Paxton dans la peau d’un grand frère débile qu’on ne veut surtout pas avoir. Jamais !

« Une créature de rêve » est donc encore une belle réussite pour le pape du Teen Movies. Délirant et sérieux en même temps, con, généreux, tout en étant loin de toute vulgarité, John Hughes écrit, parle et filme l’adolescence de manière incroyable. Le réalisateur divertit à tous moments, fait rire, et en même temps arrive à toucher avec un film qui, malgré le fait qu’il parte dans tous les sens, arrive à finalement être très juste dans son propos.

Note : 15/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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