décembre 10, 2024

Les Sept Mercenaires

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Titre Original : The Magnificent Seven

De : John Sturges

Avec Yul Brynner, Steve McQueen, Charles Bronson, Eli Wallach, Horst Buchholz

Année: 1960

Pays: Etats-Unis

Genre: Western

Résumé:

Un petit village de paysans du nord du Mexique subit les raids incessants de bandits menés par le pilleur Calvera. Accablés par cette situation, les paysans décident d’aller chercher du soutien de l’autre côté de la frontière américaine. Ils le trouvent en la personne de Chris, baroudeur taciturne et excellent tireur. Ensemble, ils recrutent six autres hommes, tous mercenaires, chacun motivé par des raisons personnelles et un sens de l’honneur propre…

Avis:

Si l’on a tendance à dire aujourd’hui que les remakes, suites et autres préquelles sont l’adage du nouvel Hollywood, il faut savoir que c’est faux, car le phénomène n’est pas nouveau. En effet, le premier remake du cinéma américain date de 1904 et fut un western. De ce fait, on se rend bien compte que le remake ne date pas d’hier et constitue surtout deux choses: la facilité scénaristique et le fait de surfer sur un succès déjà existant. Mais il ne faut pas voir le mal partout et le remake peut aussi servir à se replonger ou à découvrir des œuvres cultes avant de se lancer à corps perdu dans une nouvelle mouture. Mais cela permet aussi d’assimiler un film à une autre culture. Et c’est ce qu’a fait John Sturges avec Les Sept Mercenaires, qui est un remake des Sept Samouraïs d’Akira Kurosawa sorti quatre ans plus tôt aux States.

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Car la culture nippone est très éloignée de la culture américaine et ce n’est finalement pas plus idiot d’en faire un western en s’inspirant de la base scénaristique du film japonais. Ainsi, Les Sept Mercenaires est une relecture qui délaisse certaines choses propres au Japon et à leur stratégie de guerre par exemple, mais qui prend aussi certains éléments comme des personnages forts voulant échapper à leur destin. La première grande différence que l’on va pouvoir voir, c’est que les paysans ne sont pas dans une misère immense. Si dans le film de Kurosawa ils sont faméliques et affamés, dans la mouture américaine, ils en ont surtout ras le bol de se faire voler par le même bandit. Du coup, l’aspect social, même s’il demeure présent montrant une belle différence entre les gens de la ville et ceux de la pampa, est amoindri, John Sturges se focalisant plus facilement sur les personnages et leurs backgrounds.

Et ce qui faisait la force de l’original fait aussi la force de ce remake, à savoir les personnages et leur histoire. Malgré tout, ce western va plus se concentrer sur les mercenaires et délaisse quelque peu les paysans, même si ces derniers oscillent constamment entre se battre et se résigner face à la menace. On sent bien que dans ce film, le plus important vient des sept mercenaires, qui sont tous incarnés par des légendes du cinéma. Yul Brynner en tête, puisqu’il incarne celui par qui le recrutement commence et il s’agit du personnage le plus attendrissant, le plus altruiste. Il est épaulé par un Steve McQueen assez discret mais qui fait le job, offrant une aide non négligeable et faisant aussi preuve d’un humanisme incroyable. On sent bien dans ce métrage que le réalisateur a voulu présenter chaque mercenaire, ce qui n’était pas vraiment le cas dans le film de Kurosawa, dont la personnification d’une paire de samouraïs n’était pas évidente. Ici, chaque personnage a un passif, une raison d’être là et c’est ce qui fait la richesse du film.

Bien évidemment, la mise en scène est exemplaire et les fusillades sont menées tambour battant, donnant une réelle énergie au film. Et même si l‘on n’évite pas un ventre mou avant l’assaut final, il faut reconnaître que ce western a vraiment de l’allure et met en avant des valeurs que l’on n’a pa l’habitude de voir dans un film de ce genre. L’altruisme est bien évidemment le premier message, aller à l’aide des autres par désintéressement, mais surtout, le film renvoie une belle image de camaraderie et d’entraide au sein d’un groupe où chacun à des objectifs bien différents. Mais en plus de cela, le réalisateur s’évertue à montrer le meilleur de chaque mercenaire, évitant peut-être le portrait dichotomique du chasseur de primes au grand cœur, mais produisant une réelle empathie entre chaque personnage et le spectateur. Que ce soit Charles Bronson avec les enfants ou encore Horst Buchholz et son histoire d’amour avec la fille de paysan, chaque mercenaire va toucher le spectateur par sa nonchalance, sa jovialité ou encore son amitié. Et finalement, plus qu’un western sur un duel entre deux clans, Les Sept Mercenaires, comme son illustre ainé, est un film sur les personnages et l’esprit de fraternité.

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Au final, Les Sept Mercenaires reste un classique du cinéma américain même s’il a piqué les idées au cinéma asiatique. D’une profondeur insoupçonnée, d’une mise en scène faramineuse et inspirée, avec des acteurs dont le charisme n’est plus à démontrer, le film n’a pas volé son statut d’œuvre culte, malgré le fait que ce soit un remake. Il démontre même qu’un remake, s’il ne peut pas être à la hauteur de l’original, peut tout de même s’en rapprocher en qualité lorsque le travail est fait avec amour, respect et passion.

Note: 19/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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