décembre 13, 2024

Ondine

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De : Neil Jordan

Avec Colin Farrell, Tony Curran, Stephen Rea, Alicja Bachleda

Année: 2010

Pays: Etats-Unis, Irlande

Genre : Drame, Fantastique

Résumé :

Syracuse, un pêcheur irlandais, découvre un jour dans son filet une femme prénommée Ondine, dont il est persuadé qu’il s’agit d’une sirène. Au fur et à mesure qu’Ondine s’intègre dans la communauté, plusieurs théories émergent quant à sa nature, tandis que Syracuse commence à tomber amoureux d’elle…

Avis :

Neil Jordan est un réalisateur irlandais qui ne fait pas grand bruit, mais qui pourtant fait son petit bonhomme de chemin depuis plus d’une trentaine d’années avec plus ou moins de succès. Il connut d’immenses succès dans sa carrière, « Entretien avec un vampire« , « La Compagnie des loups » ou encore « Michael Collins » qui revient sur l’un des pères fondateurs de l’indépendance irlandaise, et d’autres films qui sont passés inaperçus et qui pourtant sont tout aussi bien vus que les précédents cités plus haut. En fait, à bien y penser, Neil Jordan est un réalisateur qui déçoit rarement, et même quand il offre un film plus mineur, il reste encore intéressant de s’y arrêter.

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Trois ans après le polémique et new-yorkais « A vif« , Neil Jordan est de retour sur son île pour nous raconter une belle histoire, sous le charme magnifique des paysages irlandais qu’il sait si bien filmer. Avec « Ondine » le réalisateur navigue entre le conte fantastique, mystérieux et légendaire, et le drame humain, sensible et tendu. Et le tout est emporté par des comédiens très attachants dans leurs vérités.

Syracuse est pécheur dans une petite ville sur les côtes irlandaises. Un matin, il remonte dans ses filets le corps d’une jeune femme. Elle s’appelle Ondine et Syracuse ne se l’explique pas, mais elle devrait être morte. Fuyant le regard de l’homme, Ondine est terrifiée à l’idée qu’on l’aperçoive. Syracuse lui prête alors la maison de sa mère qui est cachée dans une petite crique. La fille de Syracuse, Annie, qui est âgée de huit ans, découvre l’existence de la jeune femme et se met à croire qu’elle est une selkie. Ondine, pour ne pas vexer la petite ne la laisse pas penser le contraire. Et si la petite fille avait raison ?

Avec « Ondine« , Neil Jordan réalise une belle fable qui dévoile la dureté de sa réalité au fur et à mesure que son mystère se dévoile. Partant sur les mythes et les légendes du folklore des Shetland, Neil Jordan s’amuse à dresser un film intrigant qui tient son petit mystère de manière assez juste. Joliment écrit, « Ondine » envoute par la délicatesse de ses personnages au passé lourd. Chacun de ses personnages est comme un écorché vif qui essaie tant bien que mal de faire face aux difficultés que l’existence et le quotidien mettent sur leurs chemins.

« Ondine » est donc un film qui décrit une difficulté de la vie et le courage de surmonter les épreuves. Le personnage joué par Colin Farrell, notamment, est terriblement touchant et surtout criant de vérité. Ancien alcoolique, il se bat sur tous les fronts, entre une petite fille malade, dont le sort est scellé à un éventuel donneur d’organes et une ex-femme qui n’a pas su sortir de l’alcool et qui est indirectement jalouse de son ex-mari qui sort peu à peu la tête de l’eau. Alors quand Ondine est prise dans les filets de Syracuse, et qu’elle apporte avec elle ses mythes, son mystère, mais aussi sa beauté et sa simplicité, les émotions se bousculent et le quotidien si terne, grisâtre et monotone, se voit alors lumineux et plus vivant. Mais bien entendu, Ondine, tout en faisant revivre involontairement peu à peu ses personnages, véhicule avec elle beaucoup d’interrogations, de mystères et d’ennui aussi. Vous l’aurez compris, le scénario est doux et beau. Puis ce qui est très bien avec ce film, c’est que le réalisateur ne tombe jamais dans quelque chose de déprimant, gardant toujours à l’idée de faire une fable pleine de mystères. Ondine est-elle ou non cette sirène, cette Selkie des contes ? Neil Jordan entretient joliment ce mystère, jouant beaucoup sur le doute et les quiproquos ou encore l’envie du spectateur qu’elle le soit.

Dans sa mise en scène, Neil Jordan implique beaucoup de bonnes idées sur ledit mystère, jouant beaucoup avec ça dans les scènes aquatiques. Cette façon de faire est plaisante, car elle pousse à scruter chacun des faits et gestes de son personnage pour qu’on en découvre le vrai du faux. Neil Jordan a d’ailleurs très bien su diriger ses personnages pour que le mystère se dévoile de plus en plus au cours du film. La première fois où la petite fille évoque à Ondine le fait qu’elle soit une sirène, avec la réaction du personnage, on n’y croit pas un instant. Et c’est excellent, car c’est plus tard et à petits coups d’idées et de petites choses que Neil Jordan injecte de plus en plus le doute sur le passé et la condition d’Ondine.

« Ondine« , c’est un Colin Farrell étonnant qui est bien loin de ses rôles habituels et ça lui va très bien. Le film offre de jolis rôles à Alicja Bachleda qui incarne Ondine avec beaucoup de mystère et de simplicité. On remarque la petite Alison Barry, ou bien Dervla Kirwan. Puis il y a Stephen Rea, génial en curé dépassé par les confessions de Colin Farrell qui le prend pour les alcooliques anonymes.

Après, « Ondine » n’est malheureusement pas une totale réussite, puisque le film pêche parfois par un rythme un peu trop lent qui apporte de petites longueurs. « Ondine » aurait surement gagné en intensité en étant plus court. Puis il y a la résolution finale qui reste belle, aussi bien dans l’histoire que dans ce qu’elle dit, mais qui toutefois est quelque peu facile par rapport au reste du film et c’est dommage. On aurait aimé quelque chose d’un peu moins conventionnel.

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« Ondine » est donc un joli film, très plaisant, qui de par son charme et la douceur de sa fable devrait vous envoûter. Neil Jordan livre un film intéressant, qui prend appui sur une légende de chez lui, qu’on prend plaisir à découvrir.

Note : 14/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=hO0B_saqOLY[/youtube]

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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