Nos Pires Voisins 2 – Fat & Vulgos

Titre Original : Neighbors 2 : Sorority Rising

De : Nicholas Stoller

Avec Seth Rogen, Zac Efron, Rose Byrne, Chloë Grace-Moretz

Année: 2016

Pays: Etats-Unis

Genre: Comédie

Résumé:

Mac et Kelly Radner, pour l’arrivée de leur deuxième enfant, sont enfin prêts à franchir l’étape ultime vers la vie adulte et déménager en banlieue. Mais alors qu’ils mettent tout en œuvre pour vendre leur maison, une sororité d’étudiantes décomplexées succède à l’ancienne fraternité de Teddy, les surpassant largement en termes de débauche et tapage nocturne.
Les jeunes filles de Kapa Nu, Shelby flanquée de ses comparses, Beth et Nora, lassées du sexisme et de la rigidité du système universitaire, ont décidé de faire de leur QG l’antre de la contestation et de la liberté néo féministe. Et le fait que ce soit au cœur d’un quartier calme et résidentiel ne les en empêchera pas. Mac et Kelly avec l’aide de leurs amis Jimmy et Paula, vont transformer leur ancien ennemi juré Teddy, avec son charme et ses coups fourrés, en arme secrète.
Sa mission : infiltrer la sororité, la conquérir pour mieux la diviser, la détruire, pour la forcer à déménager. Mais c’est mal connaître les ressources aussi créatives qu’implacables de cette bande déchainée d’amazones du XXIe siècle.

Avis:

En quelques années et quelques films, Nicholas Stoller est devenu l’un des réalisateurs à surveiller dans le domaine de la comédie dite « débile ». Avec des films tels que « Sans Sarah rien ne va !« , ou encore l’énorme « American Trip« , Nicholas Stoller a réussi à nous faire rire avec des comédies sans prétention et surtout très efficaces.

Il y a deux ans de cela, le réalisateur débarquait en compagnie de Seth Rogen, Rose Byrne et Zack Efron pour une comédie quelque peu en dessous de ses premières, mais qui restait tout à fait plaisante. Cette comédie, c’était « Nos Pires Voisins« , une comédie qui nous montrait l’affrontement sans merci entre un couple « rangé » qui voyait emménager à côté de chez eux une confrérie étudiante. Le film, qui a plutôt bien fonctionné, a donc donné naissance à une suite. Une suite qui n’était pas essentielle, mais dont l’idée de retrouver ces personnages s’avérait plaisante. Et quelle déception ! Vu, revu et réchauffé, si le premier était plaisant, celui-ci s’avère peu drôle et surtout ennuyant tant l’humour est, soit lourd, soit il tombe à plat.

Mac et Kelly viennent d’acheter la maison de leur rêve et dans un doublé parfait, ils ont réussi à trouver des acheteurs pour leur maison actuelle. Mais la fête est vite gâchée par le mot compromis de vente. Leurs acheteurs ont un mois pour valider la vente et ils peuvent débarquer à tout moment pour une inspection. Cela aurait pu être tranquille et ce mois aurait dû passer très vite, si la fête n’était pas doublement gâchée par l’emménagement d’une sororité de filles dans la maison voisine. Des filles complètement hystériques qui n’ont qu’une envie, faire la fête et s’éclater…

Sans que ce soit la meilleure comédie de la décennie, le premier chapitre des aventures malchanceuses de Mac et Kelly s’était avéré amusant et attachant. Nicholas Stoller avait su jouer avec une certaine limite, et même si parfois le film avait eu tendance à dépasser les bornes, le divertissement avait été au rendez-vous. L’histoire de Mac et Kelly aurait très bien pu se suffire à elle-même et il est vrai qu’on était loin d’imaginer qu’une suite verrait le jour.

Et pourtant, c’est bien ce qui a mûri dans l’esprit de Nicholas Stoller, et nous voilà presque deux ans plus tard à retrouver ces personnages. Mais le charme et la drôlerie sont alors rompus. « Nos pires voisins 2 » est l’exemple type de la suite qu’on n’attendait pas et dont on se serait bien passé, tant elle est creuse et vide, et surtout peu drôle.

« Nos pires voisins 2 » jouit de pas mal de hics. Si on appréciera qu’il ne soit pas un remake du premier, les scénaristes (merde, ils s’y sont mis à cinq pour nous offrir ça…) ayant trouvé quelques idées sympas et une jolie morale universelle qui parlera à tout le monde, on ne pourra pas passer à côté du surplus. Car qui dit suite, dit bien souvent qu’il faut en faire plus et là, à force de vouloir nous faire rire et d’exagérer les choses, « Nos pires voisins 2 » devient lourd et pesant. C’est vrai qu’on sourit à quelques bons gags plutôt bien fichus, mais la plupart du temps, ce sont quelques soufflements d’épuisement tant la sauce n’arrive pas à prendre. Parcouru de gags ras du slip et encore plus pipi caca que le premier, « Nos pires voisins 2 » part de temps à autre côtoyer le vulgaire et le gras et c’est bien dommage. Nicholas Stoller et ses acolytes peinent à créer l’engouement pour cet affrontement qui pourtant aurait pu donner quelque chose de fun. En plus de ça, le script est couru d’incohérences et de facilités. Alors oui, quand on part voir un tel film, on ne lui demande pas non plus d’être un chef d’œuvre scénariste, mais on est en droit d’en attendre un peu plus, surtout qu’on avait le premier qui restait sympathique dans son genre.

Seth Rogen et Rose Byrne retrouvent leurs personnages, mais ils leur manquent l’envie et la spontanéité du premier. Sans qu’ils soient mauvais, on sent qu’ils ne s’éclatent pas. On retrouve aussi Zac Efron qui est peut-être bien l’atout du film. Même si imparfait, le réalisateur le filme telle une gravure de mode, le filmant au ralenti, ou lui réservant un show dansé, ce qui donne un effet très kitsch à sa réalisation. Mais c’est le personnage qui évaluera le plus et il sera de loin, le plus drôle et le plus tendre. Pour faire chier les vieux, cette suite accueille une bande de filles menée par Chloë Grace Moretz, mais là où le réalisateur arrivait à garder ses boys dans des clous, ici les filles se trouvent être bien plus vulgaires que les mecs. Connes, égoïstes, gamines, elles seront parfois insupportables.

Bon, au milieu de tout ça, « Nos pires voisins 2 » a de bons côtés. Et le principal, c’est la jolie morale que le film véhicule sur l’amitié. Et même si là encore, c’est facile et déjà vu, cette morale est joliment amenée et elle fait du bien. Surtout après tous ses piaffements et le fait qu’on croyait le film perdu. Le film aborde bien le fait d’être parent, de tout ce que cela implique, la question d’être un bon ou un mauvais parent.

« Nos pires voisins 2 » est donc une belle déception. C’est la suite par excellence qui n’a pas su gérer la suite des aventures. A force de vouloir faire plus marquant que le premier, Nicholas Stoller franchit la limite et conduit sa suite dans un mur. C’est lourd, c’est gras, c’est vulgaire, et surtout, je le répète, pour une comédie, on ne peut pas dire qu’on ait beaucoup ri !

Note : 06/20

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Par Cinéted