avril 18, 2024

Les Nerfs à Vif

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Titre Original : Cape Fear

De : Martin Scorsese

Avec Robert De Niro, Nick Nolte, Jessica Lange, Juliette Lewis

Année : 1991

Pays : Etats-Unis

Genre : Thriller

Résumé :

Max Cady, condamné à quatorze années de prison pour viol et voie de fait sur une mineure, est à nouveau libre. Avec détermination et rigueur, il entreprend de se venger de l’avocat Sam Bowden, qu’il estime responsable de son incarcération.

Avis :

Martin Scorsese continue de frapper fort. Après avoir passé les années 70 et 80 avec grâce, talent et diversité, voici qu’il commence les années 90 de manière fracassante. Premièrement avec « Les affranchis » qui est presque unanimement considéré comme l’un de ses plus grands films, et deuxièmement avec « Les nerfs à vifs« , remake de Jack Lee Thompson qui portait le même nom.

Pour ce deuxième film de cette nouvelle décennie, Martin Scorsese, après s’être laissé convaincre par Steven Spielberg, se lance donc dans « Les nerfs à vifs« , un thriller âpre, sous une tension croissante dans lequel Martin Scorsese laisse éclater une violence inouïe. Alors que « Les nerfs à vifs » s’annonçait comme un petit thriller, c’est un tout autre film que l’on va trouver. Avec ce remake dont il n’était pas plus convaincu que ça au départ, Martin Scorsese livre l’un de ses meilleurs films. Un film marquant, surprenant dans le traitement de la peur. Un film innovant, incroyablement maîtrisé et porté par un Robert de Niro des plus flippants. Bref, « Les nerfs à vifs » est un très grand film signé Martin Scorsese.

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Max Cady est un criminel qui vient de passer onze années de prison pour viol. Pendant ses onze années, il a nourri une haine contre son ancien avocat qui n’a pas su le défendre au mieux. Maintenant qu’il est libre, Max Cady est bien décidé à aller pourrir la vie de son ancien avocat pour se venger de lui.

Dans la filmographie de Martin Scorsese, « Les nerfs à vif » est un film plutôt à part. Alors qu’il est un film qui respire Scorsese à plein nez, c’est aussi un film qui est radicalement différent de ce à quoi le réalisateur nous a habitués.

« Les nerfs à vif » est un film malsain qui respire le malaise d’emblée. Dès son ouverture avec la bande son géniale d’Elmer Bernstein, Martin Scorsese fait tout pour que l’on soit le plus gêné possible. L’image est particulière, presque terrifiante et emprunte énormément à l’horreur. Ici tout est fait pour créer un climat de terreur. « Les nerfs à vif » n’est qu’une montée de tension, dont l’explosion finale n’en sera que plus dure et jouissive à la fois.

Ce qui est génial avec film, c’est que son intrigue, dans ses grandes lignes, est assez mince et presque convenue. Un homme sort de prison et décide de se venger de l’homme qui était en charge de le protéger. En soit, on a déjà vu ce genre de film. Mais malgré cet effet, Scorsese va faire un film unique et prenant. Un film qui, une fois commencé, sera bien impossible à ne pas finir, tant le climat qui y règne nous attrape pour ne jamais plus nous lâcher. Avec ce film, Martin Scorsese en profite pour sonder la famille modèle américaine et l’on peut dire que la photo de rêve dans les cadres en prend un sacré coup. Très cynique, très dur, « Les nerfs à vifs » analyse les consciences de chacun, les non-dits, les cachoteries, les perversités même. Le film pose des questions sur les relations avocats/clients, sur l’intégrité et le droit de tout un chacun d’être défendu au mieux. Et si dans les grandes lignes, le scénario parait mince, quand on se penche dessus, il est bien plus riche et solide qu’on ne l’aurait cru. Il sera même surprenant à plus d’une reprise.

La surprise, on la trouve aussi dans la mise en scène de Scorsese. Là aussi le film est bluffant. Martin Scorsese a réalisé un film qui a tout pour être terrifiant. Bourré de plans incroyables, d’images flippantes, de couleurs spécifiques, parcouru d’un malaise presque malsain, « Les nerfs à vifs » porte très bien son nom, tout comme en anglais d’ailleurs. « Les nerfs à vif » est peut-être l’un des films les plus inspirés de Scorsese dans sa mise en scène. En y pensant, jamais le réalisateur n’aura aussi bien mis la peur en image.

« Les Nerfs à Vifs« , c’est aussi un Robert de Niro qui n’a jamais été aussi terrifiant. L’acteur est totalement possédé par ce personnage de psychopathe, si bien qu’en quelques plans, il arrive à nous faire complétement passer la dangerosité de cet homme. Et c’est ainsi qu’on va autant adorer De Niro que le craindre, car il sera totalement imprévisible (tout comme le film) et chacune de ses scènes tiennent énormément en suspens. D’ailleurs, on ira même jusqu’à dire que Max Cady est l’un des meilleurs rôles de De Niro. En face de lui, c’est avec plaisir qu’on trouvera un Nick Nolte plus fragile, une Jessica Lange tout en beauté et une toute jeune Juliette Lewis déjà ô combien talentueuse. Le petit truc en plus, en guise de clin d’œil au film original de 1961, on trouvera aussi Robert Mitchum, Gregory Peck et Martin Balsam, qui ont tous trois joué dans l’original.

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À bien des arguments, « Les Nerfs à Vifs » est bien l’un des meilleurs films de Martin Scorsese. C’est un film complétement à part dans sa filmographie. C’est un film nerveux, c’est une boule de tension qui ne demande qu’à exploser et quand elle explose, on ne pourra que reste scotché devant notre écran, incapable de prévoir ce qui va bien pouvoir se passer.

Note : 17,5/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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