Résumé :
Né à Santa Prisca, une île dirigée par une junte militaire sanguinaire, l’homme qui allait devenir Bane n’avait qu’un rêve : devenir le maître incontesté d’un empire du crime. Sur son chemin, il retrouva le légendaire Batman et fut l’un des rares à pouvoir le défaire. Aujourd’hui, il s’allie à l’un des pires ennemis du Chevalier Noir : Ra’s Al Ghul, et à sa fille, la capiteuse Talia.
Avis :
Forcément, quand un fi à gros budget et de super-héros sort au cinéma, on voit tout un tas de produits dérivés sortir sur le marché et envahir les étals de nos magasins préférés. Que ce soit en support littéraire ou en jeu vidéo, tout ce qui fait vendre en s’appuyant sur un film vendeur est maintenant monnaie courante. Malheureusement, bien souvent les produits dérivés sont de piètre qualité et ne sont que des attrape-nigauds. Mais quand il s’agit de super-héros, on a souvent droit à des rééditions de comics ayant un rapport plus ou moins éloigné dudit film. Et comme c’est dans les vieux pots que l’on fait la meilleure confiture, on se retrouve bien souvent avec des inédits pour pas très cher (enfin, tout du moins, moins cher que les versions originales) et cela nous permet de revenir aux bases et d’explorer des aventures inconnues de nos chers super-héros. La Revanche de Bane s’appuie donc sur la sortie de The Dark Knight Rises et va raconter la naissance du super vilain et proposer une courte histoire mettant en avant Bane et sa relation avec Talia Al Ghul (Marion Cotillard dans le film, vous savez celle qui sait si bien mourir !).
Ce comics se décompose en deux parties bien distinctes. La première partie est un one shot qui se concentre uniquement sur les origines de Bane, son obsession pour Batman et comment il est devenu la machine à détruire que l’on connait. La seconde partie est plus longue et est composée de quatre épisodes, relatant cette fois l’implication de Bane avec Ras Al’Ghul et son entrée au service de sa fille Talia. La première partie est de loin la plus intéressante. En effet, on y apprend comment Bane est devenu un détenu dans une horrible prison, payant la peine de son père qu’il n’a pas connu, et comment il a su au fil des années devenir un être dépourvu de sentiments, devenant un animal sauvage dans une cage remplie de lions. On va vite voir comment ce pauvre gosse est devenu un monstre et les relations qu’il va avoir pour sortir de cette prison. Cette histoire est relativement passionnante, montrant que ce personnage n’est pas aussi débile qu’il le laisse paraître et qu’il possède un véritable background. La seconde histoire est un poil moins intéressante car elle reprend après Knightfall et certains éléments, même s’ils sont abordés de manière rapide, manquent cruellement. On va donc voir comment Bane s’acoquine avec le grand méchant de Batman, Ras Al’Ghul et surtout, on va voir sa relation avec la belle Talia. Seulement, les tenants et les aboutissants de cette histoire ressemblent un petit peu à l’histoire des origines de Bane et on parfois l’impression de revivre les mêmes scènes, comme la prison sous l’eau ou sa culture incroyable grâce à ses différentes lectures. On sent que cela relate juste une relation ambigüe, visant à détester le personnage de Talia et qu’il n’y a pas de véritable histoire, de véritables enjeux. Néanmoins, cela se laisse lire avec plaisir et fait une bonne introduction au film de Christopher Nolan.
Au niveau du dessin, on voit une nette différence entre la première histoire et la seconde. Il faut dire aussi que du temps à passer entre les deux et que le numérique a pris une place importante dans la colorisation. Mais d’un autre côté, cela dénature un peu l’aspect dessin et on peut garder un attachement spécial aux vieux comics. La première histoire est plutôt bien dessinée, avec une colorisation un peu terne mais qui fait old school, montrant que Bane est un golgoth hantant Batman depuis un bon moment. Les différents personnages rappellent aussi le bon vieux temps du comics, comme Bird, l’homme aux oiseaux ou encore l’homme poilu qui ressemble à un vieux singe. La seconde partie est plus récente et cela se voit très nettement. La rupture est d’ailleurs un peu trop vive. Les personnages sont plus affinés sauf Bane qui garde un aspect maléfique avec son regard et sa carrure poilue. On appréciera la plastique de Talia avec ses seins toujours mis en valeur. On regrettera le design de la murène géante que Bane défonce, car assez grossière. Néanmoins, on ne va pas bouder notre plaisir, car tout cela est bien réussi et on voit que Bane est un sacré monstre, jusque dans son regard.
Au final, La Revanche de Bane est un comics très intéressant et pas dénué d’intérêt. Batman n’y apparait quasiment pas, faisant office de fantôme dans le cerveau malade de Bane. Une fois n’est pas coutume, un super méchant a droit à son heure de gloire et c’est tant mieux ! Si Bane est moins imprévisible que le Joker, il n’en demeure pas moins violent et complètement dénué de sentiments. Pour 15 euros, Urban Comics nous offre encore un produit de qualité et qui fait office de parfaite introduction au film The Dark Knight Rises. Et pour une fois qu’un produit opportuniste n’est pas mauvais, autant se jeter dessus.
Note : 14/20