avril 19, 2024

L’Etrangleur de Boston

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Titre Original: The Boston Strangler

De : Richard Fleischer

Avec Tony Curtis, Henry Fonda, George Kennedy, Mike Kellin

Année: 1968

Pays: Etats-Unis

Genre: Policier

Résumé:

Boston, 1962. Une vieille femme est retrouvée étranglée à son domicile. Les mobiles du crime sont inexplicables. Au cours des deux années suivantes, douze autres femmes sont assassinées dans des circonstances similaires. Le procureur général Bottomly est désigné pour prendre l’affaire en main. Un jour, Alberto DiSalvo, un modeste ouvrier, est arrêté par la police pour avoir pénétré dans un appartement par effraction…

Avis:

Richard Fleischer avait tous les éléments en main pour devenir un grand réalisateur, et c’est ce qu’il a fait. Fils de Max Fleischer, l’un des pionniers de l’animation et créateur de Popeye ou encore Betty Boop, Richard Fleischer possède une grande carrière jusqu’en 1987 avec des films marquants comme Soleil Vert avec Charlton Heston ou encore Les Vikings et 20.000 Lieues Sous les Mers avec Kirk Douglas. Mais sa fin de carrière demeure catastrophique avec des films de commande comme Conan le Destructeur ou encore Kalidor la Légende du Talisman et Amytiville 3-D. L’étrangleur de Boston sort en 1968 et propose une vision très réaliste, presque documentaire sur Alberto DiSalvo, un ouvrier qui devient schizophrène durant une période un peu tendue aux States, car en plein assassinat de JFK et donc dans un climat plutôt urgentiste. Carlotta ressort ce film dans une édition DVD et Blu-Ray assez splendide et propose donc de revoir ce classique du genre, qui mêle policier, audace dans la réalisation et étude d’un cas de meurtrier très particulier. Mais le film a-t-il toujours son intérêt aujourd’hui ? Allons faire un tour près de Boston pour voir de quoi il en retourne.

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Et vos hémorroïdes, ça fait combien temps qu’elles vous font ce mal de chien ?

Le scénario de ce film s’inspire d’un fait réel qui a bouleversé les Etats-Unis. Alors que JFK se fait assassiner par un certain Lee Harvey Oswald à Dallas, un tueur en série sévit dans la ville de Boston. Le tueur semble invisible et il s’amuse à étrangler des femmes vivant seules. On va donc voir dans un premier temps les piétinements de l’enquête et des inspecteurs pour remonter la piste du tueur, essayant en vain de voir des petits truands, d’arrêter des obsédés sexuels avec un casier ou encore faire face à des usurpateurs d’identité ou des malades mentaux. On va aussi voir toutes les méthodes stratégiques que met en place la police comme l’utilisation de couverture ou d’indics ou encore le recours à un medium des plus farfelus mais redoutablement efficace. La deuxième partie du film va s’accentuer sur la vie du tueur, sa méthode anarchique pour tuer des femmes, son arrestation et surtout, sur l’ignorance qu’il a de sa maladie. On voit bien que le récit est très structuré et que cela est très académique, voir très scolaire, relatant presque un exposé sur le tueur. Bien évidemment, Richard Fleisher n’en était pas à son premier coup d’essai et il tente dans ce métrage d’instaurer une certaine dynamique avec une réalisation sympathique, entrecoupée de petites cases offrant plusieurs points de vue et montrant parfois une vue subjective, celle du tueur. On appréciera d’autant plus la partie enquête, qui demeure assez passionnante et qui montre que depuis près de 40 ans les méthodes n’ont pas évolué et que seule la technologie a évolué, que la partie médicale. En effet, cette partie s’avère assez peu passionnante malgré le talent incroyable de Tony Curtis, et on reste dans quelque chose de plus plat et de plus scolaire. Cela étant dit, on peut voir ce film comme un récit historique et on voit bien la vie des américains à cette époque, où les temps n’étaient pas si roses.

Si le côté historique du scénario peut en intéresser plus d’un, tout comme l’approche très réelle de l’étrangleur de Boston, ce n’est pas la seule raison de voir ce film. En effet, le casting et la prestation des acteurs sont d’autant plus de raisons pour se jeter sur ce film. On pense en premier lieu à Tony Curtis jouant le rôle du tueur. On ne le voit qu’à partir de 40 minutes de film, mais il reste bluffant de vérité. Mari aimant et père de famille, il montre une facette monstrueuse lors de ses attaques, changeant son visage et devenant complètement inexpressif. On pourra admirer tout son talent lors de la dernière partie, où il joue à merveille le malade se découvrant. Pour lui rendre la pareille, nous avons le mythique Henry Fonda (12 Hommes en Colère, Il était une fois dans l’Ouest ou encore L’homme aux Colts d’or). Jouant le rôle de l’inspecteur en charge de l’enquête, il demeure assez troublant et impose un charisme discret mais sûr. Du coup, on voit un face à face très intéressant et vraiment bluffant avec deux acteurs de très grand talent. Les seconds rôles sont aussi très efficaces, donnant dans le polar, comme la gueule George Kennedy en inspecteur secondaire, qui a vraiment un faciès sombre et atypique. On appréciera aussi la palette de personnages des rues, comme le fétichiste des pieds dans le cinéma, la prostituée vulgaire ou encore le malade mental qui collectionne les sacs à main. Tout ce petit monde joue merveilleusement bien et on sent une véracité dans les images et les propos dépeignant ainsi une société presque décadente. On appréciera les petites touches d’humour au sein du film, qui sont de petites piques bien senties, ou encore la critique acide de la presse et de l’information, ayant toujours tendance à aller vers le sensationnel et à dépasser le stade d’une enquête (là encore rien n’a changé !)

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Un vrai visage de psychopathe !

Au final, L’étrangleur de Boston est un film policier qui demeure presque immanquable aujourd’hui, tant il semble contemporain. Dynamique dans la mise en scène, très proche de la réalité dans sa démarche, le métrage montre tout le talent de Richard Fleischer malgré quelques longueurs sur la fin. Et en plus, ça tombe bien, parce que l’excellent éditeur Carlotta ressort le tout dans une édition DVD et Blu-ray de toute beauté avec une image restaurée et de bons bonus. Alors pourquoi se priver ?

Note : 15/20

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AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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