décembre 11, 2024

The Anomaly – Faille Temporelle

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De : Noel Clarke

Avec Noel Clarke, Ian Somerhalder, Alexis Knapp, Luke Hemsworth

Année: 2014

Pays: Angleterre

Genre: Science-Fiction

Résumé :

Un ex-soldat traumatisé par la guerre se réveil à l’arrière d’un van à côté d’un jeune garçon qui a été kidnappé. Il a 9 minutes et 37 secondes pour comprendre ce qui s’est passé…

Avis :

Avant de connaître un essor incroyable, le film de science-fiction était cantonné au space opéra à la décoration kitsch avec des planètes inconnues et des montres en mousse. La science-fiction plus hardcore, lorgnant du côté de l’anticipation est plus ou moins récente mais commence à gagner du terrain, notamment dans les films au budget plus faiblard. Outre les films sortant au cinéma comme Source Code ou encore Edge of Tomorrow, l’industrie cinématographique produit son lot de direct to video où l’anticipation est un moyen low cost de parler science-fiction. C’est le cas avec The Anomaly, un film britannique avec l’acteur, qui porte ici la casquette de réalisateur, Noel Clarke et le beau gosse Ian Somerhalder (Vampire Diaries). Mais ce film va-t-il nous réconcilier avec la SF d’anticipation sans vaisseaux spatiaux et autres montres tentaculaires venus d’une autre galaxie ? Pas du tout, car même si l’idée est bonne, le scénario demeure beaucoup trop alambiqué pour pleinement convaincre et la réalisation n’est pas de bonne facture.

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Il faut dire que The Anomaly n’est que le deuxième film que l’acteur réalise seul après Adulthood. Et cette candeur se sent dans tous les plans du métrage qui se cherche constamment, ne sachant pas vraiment quel plan conviendrait le mieux pour telle ou telle situation. C’est d’autant plus visible que l’acteur tient la double casquette réalisateur/acteur principal et parfois, il a du mal à se placer par rapport à la caméra. Plutôt bon acteur, il n’arrive pas à générer une quelconque émotion et cela est très gênant. Mais là où l’on voit les tâtonnements du cinéaste, c’est clairement dans les scènes de baston. The Anomaly se veut un film de SF avec des combats au corps à corps et peu de gunfights. Cependant chaque scène de combat se ressemble en tout point et le réalisateur use et abuse de ralenti à chaque frappe. Si l’action est bien plus lisible et que l’on peut deviner des chorégraphies travaillées, les coups sont moins puissants et surtout, on voit tout le jeu des acteurs. Du coup, cela devient plus risible qu’autre chose et la portée de l’action est amoindrie.

La force du récit est amoindrie aussi par un scénario complexe pour un sujet de fond trop souvent exploité dans ce domaine. En fait, le film veut raconter les dérives d’un système futuriste contrôlant un hôte et imposant ainsi une conscience à quelqu’un d’innocent. Mais au-delà de ça, le film va raconter comment un laboratoire privé veut gagner plus d’argent avec un virus mortel. Si dans le fond cela peut paraître sympathique, c’est un peu trop vu et déjà-vu. D’autant plus que le film ne s’éloigne jamais de ce propos et accumule les clichés propre au genre, à savoir des voyages temporels inexpliqués, une enquête qui cache un gros coup et surtout une amourette à deux balles qui ne sert finalement à rien part mettre une bombe atomique à poil (Alexis Knapp). The Anomaly ne sera donc qu’un prétexte pour raconter une histoire banale en nous infligeant un montage cut et des passages où l’on ne comprend plus rien.

Et c’est bien là le principal problème du métrage. A vouloir taper dans l’œil du spectateur, Noel Clarke nous inflige une flopée de voyages temporels, faisant avancer son récit vers un futur incertain mais dans une incohérence affolante. En fait, le héros fait des sauts dans le temps toutes les 9 minutes et 37 secondes. Mais ce que l’on ne sait pas, c’est qu’il prend un hôte différent à chaque fois et qu’il se retrouve dans des situations incompréhensibles. C’est bien simple, au bout d’un moment, on ne comprend plus rien et même le film se perd dans son fil rouge, à savoir sauver la vie d’un jeune garçon qui a été kidnappé. Les ruptures temporelles sont trop nombreuses et surtout mal amenées, perdant le spectateur, autant que son personnage central. Cela aurait pu être intéressant, mais comme le film ne rend pas ça passionnant, le spectateur se désintéresse rapidement de ce film. Et cerise sur le gâteau, les acteurs sont particulièrement mal dirigés. Si Noel Clarke a du mal à donner de l’envergure son personnage, c’est pire pour Ian Somerhalder. Le grand brun ténébreux aux yeux bleu lagon qui fait tomber toutes les filles est pitoyable dans ce métrage, à un tel point qu’il en devient risible. Haussement de sourcils, semblant d’énervement, l’acteur ne sait pas du tout comment jouer son personnage et comme c’est le bad guy, il n’est pas crédible et tout le film en prend un coup.

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Au final, The Anomaly reste un film de SF ambitieux mais qui ne se donne pas les moyens d’accrocher son spectateur. Trop complexe pour un résultat final banal, le film ne trouve pas d’identité et n’arrive pas à se défaire de ses sauts temporels qui perdent aussi bien son acteur principal que le spectateur. Un film mal géré, mal dirigé et qui n’arrive pas à faire simple alors que dans un cas comme celui-ci, la simplicité aurait été de mise. Bref, une déception pour un film qui ne convaincra personne et c’est bien dommage.

Note : 04/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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