Call of Duty Black Ops III

Résumé:

L’histoire de Call of Duty: Black Ops III se déroule en 2065 dans un futur sombre, dans lequel un nouveau type de soldat, des « Black Ops », voient le jour. Les limites entre l’humanité et la technologie qu’elle a créée sont alors de plus en plus troubles.

Après les attaques de drones orchestrées par Raul Menendez dans Black Ops II, différents pays ont mis en place un système anti-drones appelé Directed Energy Air Defense (ou D.E.A.D.). Les différents conflits se déroulent alors sur le sol. Plusieurs organisations ont été créées comme le Winslow Accord qui a permis la mise en place du système D.E.A.D. (organisation similaire à l’OTAN), ou encore le Common Defense Pact, un simili-Pacte de Varsovie, constitué entre autres de la Russie et de l’Union européenne. Ces deux factions se disputent les ressources énergétiques et naturelles de la planète qui subit un important réchauffement climatique. Plusieurs autres factions sont également présentes, comme les 54 Immortels, un syndicat du crime de Singapour, ou encore la Nile River Coalition située en Afrique dont le but est de contrôler le débit du Nil.

Avis :

Comme chaque année, Activision nous offre un nouvel opus de l’une des sagas les plus prolifiques, critiquées et vendues de l’histoire du jeu vidéo : Call of duty. Il n’est donc nul besoin de présentation pour un monument du FPS qui alterne les studios des développeurs (Infinity Ward, Treyarch et, le petit dernier, Sledgehammer Games) afin de garder une constante productive et, on l’espère, qualitative sur le long terme. Dernier volet en date de la série Black ops, ce troisième titre aura fort à faire pour maintenir la réputation de la franchise à flot tout en proposant son lot de trouvailles plus ou moins notables. En somme, un défouloir qui se veut dans la droite lignée d’un bon blockbuster à l’américaine.

Il est vrai que Call of duty emprunte énormément au cinéma pour imposer une ambiance hollywoodienne à grand renfort d’explosions, de destructions et de batailles grandiloquentes. Autrement dit, une action débridée de tous les instants à la fois efficace et immersive au possible ; n’en déplaise à ces détracteurs. Seulement, ce déluge spectaculaire pâtit souvent d’une intrigue binaire où les enjeux et les intervenants demeurent clairement attendus, voire décevants à plus d’un titre. La saga n’a jamais été réputée pour sa finesse, mais appuyer les conflits réels ou fictifs avec une trame travaillée et originale lui permettrait de se montrer plus intéressant pour les amateurs de la campagne solo.

Or, Black ops 3 se démarque de ses prédécesseurs par une histoire autrement plus complexe et étonnante tant dans sa construction que dans les thèmes brassés. D’aucuns la considèrent comme un trip halluciné où l’on côtoie les aberrations les plus saugrenues dans un fatras indigeste de données absurdes. Fort heureusement pour le joueur, il n’en est rien. Certes, il faut demeurer attentif pour ne pas se sentir perdu dans les méandres tentaculaires d’un récit qui évoque les grands noms de la science-fiction ; en particulier des univers dystopiques. Cependant, le cinéphile averti sera interpellé par les nombreuses similarités avec Inception.

La capacité de sonder l’esprit des humains via une interface neuronale pour découvrir la vérité et démêler le vrai du faux sera au cœur des préoccupations de nos personnages bodybuildés. De fait, il en découle des possibilités quasi illimitées pour explorer l’imaginaire dans des séquences tendues, surprenantes et pour le moins originales dans un contexte futuriste. Un passage dans une maison assaillie par des hordes de zombies affamées où l’on peut admirer un étrange arbre de vie à l’extérieur. Un voyage dans le temps en compagnie de la 101^e division aéroportée avec le siège de Bastogne (Belgique) en pleine seconde guerre mondiale. Les idées et les trouvailles ne manquent pas pour varier les plaisirs.

Le travail amorcé pour créer un XXIe siècle brinquebalant où la géopolitique est mise à mal par différentes nations ou groupuscules recèle une grande richesse. Il est vrai que les enjeux divergent selon le point de vue et les nombreux intervenants, mais tout cela contribue à entretenir un climat houleux où le moindre prétexte est bon pour prendre les armes. La réalisation classieuse offre des graphismes de toute beauté, et ce, quelles que soient les circonstances. Tempête de sable au Caire, ouragan à Singapour, exploration de bâtiments en ruines ou détruits… L’environnement n’est pas seulement magnifique, mais donne l’impression de vivre en dehors de ce qui nous préoccupe. En général, les scripts demeurent assez discrets pour appuyer cette sensation.

La variété se retrouve également dans le gameplay où les pouvoirs de votre armure ou de votre IDN sont mis à contribution pour envoyer ad patres les ennemis. La faculté de sauter sur des obstacles légèrement surélevés, de courir le long de certaines parois, pyrokinésie… Les possibilités sont nombreuses et assez jouissives dans l’ensemble. Néanmoins, leur abus facilite grandement la progression, comme la vision « nocturne » améliorée ou l’analyse de zone de combat pour repérer les cachettes de vos assaillants. Des « gadgets » que l’on considère davantage comme de l’assistanat au lieu d’une plus-value pour enrichir le jeu.

On saluera l’évolution de différentes compétences avec un système de points d’expérience, ainsi que bon nombre d’aptitudes à perfectionner, des ajouts sur l’armure, le sexe du personnage ou encore la customisation de votre arsenal via une armurerie exhaustive. Pour le reste, la recette made in Activision fonctionne toujours avec une prise en main immédiate et des possibilités qui ont fait leur preuve dans le domaine du FPS. En somme, la classique fusillade reste de la partie, mais se pare d’un enrobage technologique bienvenue qu’il vous incombera ou non d’utiliser. Selon votre choix, l’expérience et le plaisir éprouvé seront différents. Tout dépend donc de vos préférences et de votre manière d’aborder un titre (la facilité ou le véritable challenge).

Pour ce faire, la durée de vie est plus que conséquente. Le multijoueur recèle nombre de maps et de modes pour contenter tous les publics ; de la classique capture de drapeaux au hardcore avec un réalisme poussé à l’extrême. L’aventure solo, elle, dispose des habituelles difficultés, mais s’épaissit de onze missions à la longueur croissante. Il n’est pas rare de prendre une heure, voire une heure et demie pour venir à bout de chacune d’elles en ligne droite (ce qui exclue la quête des objets à récupérer et accomplir les états de service). De fait, une première approche du jeu demande au minimum une grosse dizaine d’heures pour en faire le tour. Une amélioration conséquente puisque la série a souvent été fustigée pour un solo bâclé et bien trop court.

Au final, Call of duty – Black ops 3 démontre une réelle envie d’innover et d’explorer d’une manière nouvelle le FPS et les codes qui le régissent. Réalisation somptueuse, univers cohérent et original, gameplay infaillible, Treyarch nous livre un titre ambitieux au parti pris risqué. La complexité de son intrigue pourra en rebuter certains, mais c’est justement ce changement de ton en créant une dystopie à la limite du vraisemblable qui fait le charme de ce troisième volet. Il en ressort un jeu immersif et efficace qui s’éloigne d’attentes minimalistes pour tenter de convaincre sur un domaine différent que les conflits contemporains. Même si certaines mécaniques persistent et que l’intelligence artificielle ne soit pas toujours au meilleur de sa forme, Black ops 3 est un FPS captivant qui fournit un plaisir immédiat sans se contenter d’un succès avancé ou de sa notoriété.

Note : 16/20

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Par Dante