D’Après une Idée de : Dave Erickson et Robert Kirkman
Avec Kim Dickens, Cliff Curtis, Frank Dillane, Alycia Debnam-Carey
Pays: Etats-Unis
Genre: Drame, Horreur
Nombre d’Episodes : 6
Résumé :
Madison est conseillère d’orientation dans un lycée de Los Angeles. Depuis la mort de son mari, elle élève seule ses deux enfants : Alicia, excellente élève qui découvre les premiers émois amoureux, et son grand frère Nick qui a quitté la fac et cumule les problèmes. Ils n’acceptent pas vraiment le nouveau compagnon de leur mère, Travis, professeur dans le même lycée et père divorcé d’un jeune adolescent. Autour de cette famille recomposée qui a du mal à recoller les morceaux, d’étranges comportements font leur apparition…
Avis :
Le spin-off est une chose à laquelle le sérivore devient de plus en plus habitué. Il faut dire qu’une fois les pépettes engendrées, il est difficile de ne pas en vouloir encore plus et de fournir une histoire différente mais dans un univers cohérent à la série mère. Ainsi, Private Practice fait partie de l’univers de Grey’s Anatomy tout comme il existe une série dérivée de Vampire Diaries (ne me demandez pas laquelle, ce genre d’émission ne m’intéresse pas). Après un succès planétaire sur format papier, The Walking Dead trouva le petit écran sous l’impulsion de Frank Darabont, le seul réalisateur qui a compris l’œuvre de Stephen King pour le grand écran. Le succès fut là aussi au rendez-vous, tant est si bien qu’entre la cinquième et la sixième saison, un spin-off a déboulé, sobrement intitule Fear the Walking Dead.
Malheureusement, si la série mère peut encore se targuer de quelques épisodes assez flamboyants, et ce malgré des saisons franchement en demi-teinte devant lesquelles le spectateur attend qu’il se passe quelque chose, ce ne sera pas le cas avec ce spin-off, qui ne possède aucun charme et qui résonne comme une note d’intention pour les fans de la saga en attendant une sixième saison pleine de zombies. Car ce qui choque le plus dans Fear the Walking Dead, c’est son absence de morts-vivants, mais aussi et surtout son manque cruel d’action. En fait, le pitch de départ annonce l’arrivée de l’épidémie et la résurgence des premiers zombies. Ce qui pourrait sonner comme une bonne idée s’effondre dès le premier épisode à cause des personnages, mais aussi et surtout à cause d’une très mauvaise gestion de la peur et des effets de panique.
Les éléments dramatiques ne tiennent pas forcément la route puisque visiblement, tout le monde se fout un peu de ces gens qui se relèvent alors qu’ils ont pris cinq balles dans le buffet. Privilégiant une approche sociale plutôt qu’une approche humaine, la série se fourvoie complètement dans ses propres objectifs, montrant un être humain abject (ce qui est plutôt normal et bien vu) mais en l’encontre des services de police, montant ainsi une rébellion qui prendra des proportions ubuesques. Il faut croire qu’aux States, la sécurité tient le haut du panier depuis les bavures racistes et que cela donne un champ libre pour faire tout et n’importe quoi avec les flics. Et c’est dommage car il y avait matière à faire quelque chose de plus humain, de moins politiquement correct. D’ailleurs, la série se referme complètement sur elle-même lorsqu’un coiffeur torture un GI pour lui soutirer des informations concernant les zombies, mais aussi les parquements des malades. Encore une fois, on tombe dans la facilité déconcertante en montrant que les plus méchants sont finalement les militaires, qui tuent, qui violent et qui violentent sans vraiment de raison.
Et puis il y a les personnages principaux du film. Là aussi, les producteurs et scénaristes essayent d’être raccord sur un constat social, mettant en avant une famille recomposé et métisse. Mais dans cette famille, il y a des squelettes dans les placards, comme un enfant accro à la drogue ou une jeune fille qui aime un black. On reste dans des clichés mais qui se retrouvent regroupés au sein d’une même famille, ce qui fait beaucoup. D’autant plus qu’aucun d’eux n’est attachant. Alors certes, ils sont plus humains que les soldats ou les zombies, mais ils n’ont pas les épaules pour affronter une horde de morts-vivants. D’autant plus que l’on se fout royalement de leur sort, tant ils ne pensent qu’à leur gueule et brillent par leur inaction pour aider leurs prochains. D’ailleurs, l’inaction sera le maître mort de cette saison, où il ne se passe quasiment rien, hormis lors du dernier épisode, qui frôle l’overdose de retournements, à l’image de la série mère. Ne parlons même pas des personnages secondaires, des clichés sur pattes comme le militaire jouant au golf au milieu de la rue et menaçant quiconque n’écoute pas ses préceptes.
Au final, Fear the Walking Dead est une amère déception mais qui trouvera certainement son public. Très lente, très axée sur des personnages pas attachants, cette série n’arrive pas un seul instant à prendre un parti réaliste pour faire dans l’humain et non pas dans le social. Se voulant sombre et désespérée, elle tombe dans les clichés sociaux médiatisés à tout va et n’effleure jamais une réalité poignante. Et faire mourir quelques personnages clés ou ayant un lien fort avec la famille de départ ne change pas une donne émotionnelle inexistante. Bref, une première saison décevante, surtout quand on sait le potentiel d’un tel spin-off alors que la série de base tourne autour du pot sans innovation, au même titre que les comics.
Note : 09/20
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Par AqME