De : Chris Shadley
Avec William Lee Scott, Melissa Joan hart, John Terry, Edrick Browne
Année: 2010
Pays: Etats-Unis
Genre: Thriller
Résumé:
La communication est la clé pour la survie de neuf étrangers qui ont été enlevés par un étrange homme armé et masqué. Toutes les dix minutes, un d’entre eux mourra s’ils ne découvrent pas leur point commun. Trouveront-ils les connexions qui les relient entre eux avant que le temps ne s’écoule ? Qui des neuf survivra ?
Avis:
Qu’attendre d’un DTV sorti quatre ans après son année de production en France. Il et assez facile de voir les différents effets d’un genre qui cartonne sur les petites productions indépendantes qui sortent par la suite. Saw et ses suites ont fait des émules et le torture-porn est devenu une mode assez lassante. Mais au-delà du phénomène dû au genre, on a pu voir arriver des publicités mensongères utilisant des designs de jaquettes proches du film de James Wan. Ainsi, Nine Dead propose une colorisation terne, deux hommes dont un mort et un autre avec un sac sur la tête, le tout sentant la désespérance. Mais malheureusement, Nine Dead sera plus comme Die le Châtiment, un thriller se rapprochant de Saw dans son huis-clos, mais où la torture n’a pas lieu d’être. Mais le plus important, la qualité est-elle au rendez-vous? Oui et non.
Neuf individus se font enlever et se retrouvent menottés à des poteaux dans une petite pièce. Un homme masqué leur explique qu’ils sont tous là pour une raison. Pour s’en sortir, il faut trouver cette raison et l’homme leur rendra leur liberté. Toutes les dix minutes, si personne ne trouve la réponse, il tuera quelqu’un. C’est alors que les neuf individus essayent ensemble de résoudre cette affaire: qu’ont-ils en commun?
Le royaume du DTV est implacable et si de temps à autre on trouve quelques perles, on tombe souvent sur des navets informes qui ne sont que le fruit d’un budget minimaliste et de quelques tâcherons derrière la caméra. Et parfois on tombe sur des trucs moyens, qui se laissent regarder sans pour autant transcender le spectateur. C’est un peu le cas de Nine Dead, qui essaye de surfer sur la mode de Saw sans pour autant le copier. La preuve en est, le film est un thriller en huis-clos et non pas un torture-porn sanguinolent. Le film se décompose clairement en quatre phases qui sont très mal équilibrées. En premier lieu, on aura droit à l’enlèvement rapide des victimes. La réalisation est pauvre, on cale deux plans aériens de Las Vegas pour situer le film spatialement, et les kidnappings sont vraiment incongrus et improbables. Et là, ce n’est pas une question de budget, mais plutôt de réalisation, l’ensemble faisant très cheap et passage obligatoire pour arriver au cœur même du film.
Et c’est assez marrant car le côté cheap disparait lorsque l’on retrouve les neuf victimes. Si certains acteurs jouent très mal, comme William Lee Scott pourtant assez bon dans Farm House ou encore Chris Shadley, le réalisateur, qui joue un mafioso ridicule, l’énigme central se tient et certains personnages demeurent très intéressant. Il faut dire que le cinéaste tient son intrigue et la fait monter petit à petit, impliquant ainsi le spectateur. On regrettera seulement les caricatures des personnages comme le voyou black qui se sent opprimé par le racisme, la juriste carriériste prête à tout, le prêtre accusé de pédophilie, le pédophile odieux ou encore le peureux de base qui vend des assurances. Mais globalement, on est pris dans l’intrigue et on cherche la réponse avec les neuf personnes. Donc, toute la partie centrale du film fonctionne et cela malgré les simagrées incessantes de certains. La résolution fonctionne aussi. Pas de spoil ici, mais l’ensemble tient la route, si l’on excepte la nonchalance du tueur après avoir commis pas moins de six crimes alors que visiblement, ce n’est pas un tueur de sang-froid.
Le problème vient réellement de la fin. Si le film aurait pu s’arrêter sur la résolution de l’énigme et l’arrestation du tueur, le réalisateur pense qu’il est de bon ton de rajouter un sursaut qui ne sert strictement à rien. Pire que cela, il plombe le film dans le nanar grotesque, lui octroyant une fin incongrue et essayant vainement de nous faire détester un personnage que l’on détestait déjà au départ. Et cette fin énerve plus qu’autre chose puisqu’elle demeure improbable et totalement débile. Melissa Joan Hart (Sabrina l’Apprentie Sorcière) est absolument détestable et on regrette qu’elle ne meure pas plus vite.
Au final, Nine Dead est une semi-déception, comme il peut être vu comme une semi-réussite. Il est juste dommage que le début et la fin soient si grotesques et ratés, plombant le film dans les méandres des DTV anecdotiques. C’est d’autant plus dommage que le milieu se suit avec un certain intérêt et qu’il est loin des productions bas de gamme que l’on nous vend à la pelle. Bref, un petit film sans envergure auquel il ne manque pas grand-chose pour être sympathique.
Note: 09/20
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Par AqME