mars 29, 2024

Cours, Lola, Cours

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Titre Original : Lola Rennt

De : Tom Tykwer

Avec Franka Potente, Moritz Bleibtreu, Herbert Knaup, Nina Petri

Année : 1999

Pays : Allemagne

Genre : Thriller

Résumé :

Manni est un petit malfrat qui accepte de se mouiller pour un gros coup : en revendant des diamants volés, il obtient cent mille marks, qu’il doit remettre à midi à un trafiquant. Mais il perd le sac contenant l’argent dans le métro berlinois.
En dernier recours, il appelle sa copine, Lola, vingt ans, les cheveux rouges, fragile mais déterminée. Manni lui résume la situation. Il est onze heures quarante. Si dans vingt minutes, Manni ne récupère pas l’argent, c’est un homme mort. Désespérée, la jeune femme s’élance dans la capitale. Elle a vingt minutes pour trouver cent mille marks, rejoindre Manni et ainsi sauver l’homme de sa vie…

Avis :

« Cours Lola cours » est le deuxième film de Tom Tykwer. Après plusieurs courts-métrages et un long, « Les Rêveurs » passé relativement inaperçu, le réalisateur allemand trouve la route de la reconnaissance avec ce thriller électrique percutant. Remarqué et remarquable, le réalisateur a depuis prouvé qu’il avait des choses à dire et du talent à revendre, entre le drame prenant « Heaven » ou son adaptation du  » Parfum : histoire d’un meurtrier« , ou encore son travail avec les Wachowski sur « Cloud Atlas » et la série « Sense8« , le réalisateur a su se faire une très belle place dans le paysage du cinéma allemand, mais aussi sur la scène internationale.

« Cours Lola Cours » est un film que je trouve bourré d’idées intéressantes et dont le schéma narratif est aussi fascinant qu’il est un petit bijou. Cocktail d’amour, d’action et d’endurance, le film est génial à suivre, alors même que la trame se répète trois fois (avec ses différences). Film culte, alors que je connais d’autres films de Tykwer, je n’avais encore jamais vu celui-là et je peux vous dire que je suis très loin d’être déçu, car si l’histoire est toute simple, l’idée et la mise en abîme de son réalisateur est tout bonnement terrible et ça dès les premières images avec cette scène d’ouverture qui annonce la couleur d’emblée. le film sera inhabituel et bien loin des sentiers battus.

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Lola, la vingtaine, rentre chez elle. Le téléphone sonne, à l’autre bout de la ligne se trouve Manni, son copain. L’homme est sur les nerfs, paniqué même, il a des ennuis et d’ici quelques minutes, s’il ne trouve pas une solution pour les régler, ses ennuis ne seront bientôt qu’un lointain souvenir car il se fera descendre. Lola lui ordonne de se calmer et lui demande de rester où il est. Elle lui assure que d’ici vingt minutes, elle aura sa solution. Si elle veut sauver les vies de son mec, Lola a vingt minutes pour trouver cent milles marks.

Quelle énergie qui se dégage de ce film ! Tom Tykwer nous sert une sorte de film tripé, qui se répète et qui ne lasse pas. Dès la scène d’ouverture, une voix off met en garde : « D’innombrables questions en quête d’une réponse. Une réponse qui entraînera une nouvelle question. Et de la réponse suivante naîtra une nouvelle question etc… Mais à la fin, n’est-ce pas toujours la même question et toujours la même réponse » et c’est terrible, car cette petite réplique, prise au beau milieu d’une belle réflexion sur la nature humaine, est ce qui résumera le mieux le film de Tykwer. Lola a vingt minutes pour sortir son mec de la merde et le film va essayer, un peu comme une partie de jeu vidéo, de trouver une solution à ce problème. Et à la fin de la « première partie », les premières questions ont commencé à affluer en masse dans ma tête. Pourquoi ? Comment ? Quelle importance ? Est-ce pertinent ? Réalité ou non ? Et à chaque fois qu’un début de réponse s’entrevoit, le film me pousse toujours un peu plus à la réflexion, ce qui fait que « Cours Lola Cours » ne m’a pas laissé tranquille pendant toute sa durée. Et à la fin, c’est sans avoir toutes les réponses qu’on quitte le film et aucune frustration ne se fait ressentir. Au final, on a apprécié le trip, on a apprécié l’intrigue, l’histoire et l’exercice et même si on n’a pas tout saisi, ce n’est pas bien grave comparé à cette sensation d’avoir vu un très bon film, ce qui démontre le talent de son réalisateur.

Comme je le disais, « Cours, Lola, cours » est un film bourré d’idées et la mise en scène de Tom Tykwer est grandiose. Chaque scène dégage une énergie folle, que ce soit dans les mouvements, le choix des angles, des plans, la couleur très naturelle de la photographie, qui contraste avec la BO électro composée par Tom Tykwer lui-même, ou encore le look incroyable de Franka Potente, tous cheveux rouges de sortie. Ce que j’ai adoré, c’est l’originalité de l’histoire, les trois choix proposés à son héroïne et les détails qui font qu’une action, même petite, change le futur de son destin et celui de son ami. On se croyait presque dans un épisode allemand de « Doctor Who« . Le film passe très vite du coup, trop vite même, car on est toujours dans l’action. On sent vraiment que le réalisateur a bossé son idée et son rythme.

Le film est porté par la discrète Franka Potente qui est aussi touchante que drôle et parfois totalement absurde et décalée (Les moments où elle crie par exemple, sont du grand n’importe quoi). L’actrice, qui débutait, fut une très belle révélation et malgré quelques rôles très bien vus, tenus par Moritz Bleibtreu ou Herbert Knaup, on ne retient qu’elle. Bref, elle crève l’écran et le rôle est bien plus qu’un simple look.

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Le cinéma allemand avait encore frappé très fort avec ce film, qui depuis est même devenu une référence pour beaucoup. Tom Tykwer achevait alors les années 90 avec rythme, percussions, essoufflement et dynamisme. C’est donc un excellent film, que j’ai été ravi de découvrir, surtout qu’il n’a pas pris une seule ride.

Note : 15/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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