Titre Original : Terminator 2 : The Judgement Day
De: James Cameron
Avec Arnold Schwarzenegger, Linda Hamilton, Edward Furlong, Robert Patrick
Année: 1991
Pays: Etats-Unis
Genre : Science-Fiction
Résumé :
En 2029, après leur échec pour éliminer Sarah Connor, les robots de Skynet programment un nouveau Terminator, le T-1000, pour retourner dans le passé et éliminer son fils John Connor, futur leader de la résistance humaine. Ce dernier programme un autre cyborg, le T-800, et l’envoie également en 1995, pour le protéger. Une seule question déterminera le sort de l’humanité : laquelle des deux machines trouvera John la première ?
Avis :
Comment réaliser une suite supérieure au premier film, alors que celui-ci est déjà très bon et met en place un univers riche faisant intervenir des voyages temporels ? Cela aurait fait frémir n’importe qui, mais James Cameron n’est pas Rémi Gaillard et il n’hésite pas à rempiler pour une suite de son fabuleux Terminator. Alors que son film prône la dangerosité des robots et du multimédia chez l’homme en faisant transparaître cela dans le corps d’un androïde chasseur d’hommes, il va prendre tout le monde à revers dans ce deuxième film, en essayant d’en faire un blockbuster intelligent, poussant à l’extrême son univers, renforçant sa mythologie et donnant ainsi une nouvelle dimension à Terminator. Mais qu’est-ce qui fait que ce Jugement Dernier est mieux que le premier ?
En 1995, le jeune John Connor vit dans une famille d’accueil et s’amuse à pirater les distributeurs de billets pour dépenser de l’argent dans les jeux vidéo. Sa mère, Sarah, est enfermée dans un asile psychiatrique suite aux évènements du premier Terminator. Malheureusement, un nouveau robot, le T-1000, est envoyé sur Terre depuis le futur pour éliminer John, futur leader du mouvement rebelle contre les machines. En parallèle, un T-800 est lui aussi envoyé, mais pour protéger l’enfant et sa mère. Le combat sera alors sans merci.
Comment surprendre le spectateur ? Comment livrer une suite qui ne soit pas une redite de l’original ? Il faut croire que James Cameron s’est posé les bonnes questions car Terminator 2 est plus long, plus fort, plus puissant mais aussi intelligent que le premier film, ce qui relève du tour de force. Dans cet opus, le réalisateur enlève tout machiavélisme pour fournir une réflexion plus poussée sur la place des machines et d’internet chez l’homme. Mais le plus fort dans tout ça, c’est qu’il arrive à être cohérent avec son premier film, tout en rajoutant des strates d’Histoire, peaufinant ainsi un univers méga riche.
En premier lieu, ce que l’on remarque, c’est que le film est doté d’un budget bien plus conséquent (94 millions au lieu de 6) permettant ainsi de donner des effets spéciaux plus impressionnants et un film plus conséquent. Les courses-poursuites sont épiques, notamment avec le camion, et l’ensemble du film respire la « badass attitude ». Schwarzy est encore plus charismatique en gentil chevalier errant, enchaînant les répliques cultes. Edward Furlong est ultra convaincant en jeune en manque de repère, voyant ainsi dans ce robot comme un deuxième père. Linda Hamilton impose le respect, non seulement pour son jeu parfait mais aussi pour sa carrure incroyable de mère courage et de femme forte. Robert Patrick est éblouissant dans le rôle du grand méchant au regard glacial et à l’absence totale d’empathie. Et ce n’est pas rien si tout le monde prend son rôle à cœur, car tous les personnages se tiennent et ils demeurent tous attachants (sauf le méchant qui est détestable et increvable). C’est en ça que le film est encore meilleur, puisque le jeune John Connor est un ado comme un autre qui retrouve un semblant de stabilité familial dans cette mésaventure et sa mère, traitée comme une folle, vit une injustice qui touche puisqu’elle ne veut que protéger son fils. Encore une fois, si ce film fonctionne, c’est parce que les personnages sont puissants.
Autre point fort, sous ses aspects de blockbuster décérébré, Terminator 2 envoie un message fort sur nos recherches en matière d’intelligence artificielle mais aussi sur le développement de l’industrie de communication et d’armement. Sans pour autant être tranché, l’avis d’une société qui se fait piéger par une entité plus intelligente qu’elle alors qu’elle l’a créée est relativement intéressant. Cameron a l’audace de livrer une critique forte d’un système que l’on ne peut maîtriser, montrant qu’en jouant à Dieu, on finit par se brûler les ailes. Mais il dit cela tout en gardant à l’esprit que l’être humain peut très bien construire en étant raisonné, en mettant en avant le T-800 protecteur, servant à la survie de l’espèce humaine. Cette dichotomie fait toute la force du récit dans un final évocateur où l’homme reste plus fort que la machine si l’ensemble est fait avec raison et cœur.
Au final, Terminator 2 : Le Jugement Dernier et un excellent film qui n’a pas usurpé son statut de film culte. Renforçant une mythologie déjà bien fournie, le film propose un nouveau message tout en n’oubliant pas son aspect divertissant et son attitude bad ass qui plait tant. Un grand film qui n’a pas pris une ride et qui tient le spectateur en haleine durant plus de deux heures. Une époque où le mot blockbuster avait du sens, bien loin de toutes les spéculations du box-office d’aujourd’hui.
Note : 19/20
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Par AqME