Titre Original : Vanishing Point
De : Richard C. Sarafian
Avec Barry Newman, Cleavon Little, Dean Jagger, Victoria Medlin
Année: 1971
Pays: Etats-Unis, Angleterre
Genre: Action
Résumé:
Kowalski, un ex-flic vétéran du Vietnam, champion de stock-car, parie qu’il ralliera Denver à San Francisco en moins de quinze heures. Les policiers de Californie et du Nevada ne tardent pas à se mettre à sa poursuite …
Avis:
Le cinéma hollywoodien des années 60 voit arriver un genre particulier. Alors qu’Hollywood est en pleine phase du western, un cinéma contestataire émerge petit à petit, ce cinéma, c’est celui de la contre-culture, qui est une rupture avec le système de production habituel. Les histoires changent et le cinéma de contre-culture prône, une autre façon de penser et va devenir l’emblème de toute une génération, et même avec son grand-âge, encore aujourd’hui ce cinéma fascine par sa liberté totale, présentant des héros « undergrounds » qui sont autant d’icônes inoubliables.
Si le cinéma de la contre-culture s’est « ouvert » avec un chef d’œuvre indémodable, « Easy Rider » de Dennis Hopper, on peut dire que le dernier grand film du mouvement en est un aussi. Sorti en .1971, avec « Point limite zéro« , Richard C. Sarafian signe-là le dernier chef d’œuvre de ce cinéma. « Point limite zéro« , c’est une folle course poursuite à travers plusieurs états des États-Unis. Une course vers la liberté, rythmée au son de la soul d’un DJ tout simplement incroyable ! « Point limite zéro« , c’est bien le chef d’œuvre indémodable et incontournable dont j’avais tellement entendu parler.
Kowalski est un ex-flic, champion de stock-car, qui aime la route. Un vendredi soir, il fait le pari de rallier Denver à San Francisco en moins de quinze heures. Impossible selon l’un de ses amis. Au volant de sa Dodge Challenger, il va donc se lancer dans une course, qui bientôt va tourner à la course-poursuite. Pour un refus d’obtempérer, Kowalski va être l’homme à saisir à tout prix.
Oh la claque, si je m’y attendais à celle-là. C’est vrai que ce film est une légende à lui seul. J’en ai très souvent entendu parler, très souvent cité dans des films. Il a inspiré une pelletée de réalisateur et Quentin Tarantino lui a même rendu le plus beau des hommages avec son « Boulevard de la mort« , qui reste l’un de mes préférés du réalisateur.
« Point limite zéro« , c’est un peu le film parfait dans toute sa splendeur. Le scénario, qui au premier abord parait très simple et pourrait se résumer à une grande course poursuite d’une heure et demie, est en réalité bien plus complexe que le synopsis ne le laisse paraître. Ce film, c’est une ode à la liberté de vivre, à la liberté de soi, de l’esprit et de décider quand notre vie peut prendre ou non un nouveau tournant. C’est dingue, car presque tout est suggéré, rien n’est vraiment dit et ça vaut tellement plus que n’importe quel dialogue qui pourrait être superflu. C’est dommage de résumer ce film à un simple film de bagnole, « Point limite zéro« , c’est bien plus que ça. C’est du cinéma intelligent qui pousse à la réflexion et ne mâche pas le travail à son public et c’est carrément mieux. Du cinéma comme celui-là, on n’en trouve plus beaucoup aujourd’hui. Puis son final est tellement saisissant. Quand on regarde « Point limite zéro » pour la première fois aujourd’hui, on ne peut s’empêcher de voir l’influence que ce film a eu sur le cinéma depuis, du premier « Mad Max » de George Miller à « Thelma et Louise » de Ridley Scott.
« Point limite zéro« , c’est aussi une mise en scène tout bonnement hallucinante avec des moments anthologiques. Que ce soit les scènes de Kowalski au volant de sa Dodge ou le traitement de la vitesse, tout est très bon et très beau et maîtrisé avec une très grande main de maître. Les images sont belles et lourdes de sens très souvent. Le peu de dialogues qui a est magique, les discours de DJ Super Soul sont géniaux, tout comme la façon dont le DJ voit le personnage de Kowalski. Les cascades sont extraordinaires, sublimes, impressionnantes et l’ambiance tellement belle, on est en plein dans les années 70 et l’on savoure. Franchement, ce film est une très grande leçon de mise en scène. Et puis cette BO magique, très soul, qui convient tellement à ce film. Je me suis pris une belle et grande claque qui m’a laissé sur place, surtout avec ce final, aussi beau qu’évident et pourtant traumatisant, car je ne l’ai vraiment pas vu arriver.
Puis que dire de Barry Newman si ce n’est qu’il est parfait lui aussi. L’acteur que je viens de découvrir est mon héros, cavalier solitaire bravant la police et la route au volant de son bolide et fonçant à toute allure vers son destin avec le regard apaisé. Pour accompagner notre chauffeur, un peu comme une conscience, il y a l’étonnant Cleavon Little, dans la peau du DJ Super Soul.
Bref, divertissant, haletant, prenant, saisissant et intelligent, « Point limite zéro » est bel et bien le chef d’œuvre dont j’ai souvent entendu parler. C’est un film qui m’a fait passer un moment incroyable. Je suis plus que ravi de l’avoir enfin vu, je peux dire qu’il entre d’emblée dans mes incontournables. Bref, ce film est parfait et il n’a pas pris une ride !
Note : 20/20
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Par Cinéted