avril 20, 2024

Harry Brown

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De : Daniel Barber

Avec Michael Caine, Emily Mortimer, Charlie Creed-Miles, Liam Cunningham

Année: 2011

Pays: Angleterre

Genre: Thriller

Résumé:

Ancien marine à la retraite, Harry Brown vit dans un quartier difficile de Londres. Témoin de la violence quotidienne engendrée par les trafics de toutes sortes, il évite soigneusement toute confrontation et invite son vieil ami Leonard à en faire de même. Le jour où l’inspectrice Frampton lui annonce le meurtre de Leonard, Harry, dévasté, ne peut que constater l’impuissance de la police. Un soir, en rentrant du pub, il se retrouve face à un junkie qui le menace d’un couteau. Malgré les effets de l’alcool, Harry retrouve d’anciens réflexes.

Avis :

Petit nouveau dans le cinéma anglais, Daniel Barber arrivait en 2011 avec son premier long métrage, après une sélection quelques années plutôt à l’Oscar du meilleur court-métrage.

C’est sans crier gare que Daniel Barber débarquait dans les salles de cinéma début 2011 avec ce film coup de poing sur les violences des banlieues. Violent, agressif, cru, percutant et surtout réaliste, pour son premier film, le réalisateur ne fait pas les choses à moitié et ça dès sa scène d’ouverture qui mettra tout le monde d’accord. Franchement, dès le départ, je ne m’attendais pas du tout à ce que le film me secoue autant. Il met en tension de suite et c’est très bien, ça change de ce que l’on a l’habitude de voir. Puis le film est tenu par un casting absolument magistral, jusqu’au moindre second rôle.

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Londres, dans une cité difficile, la violence et la peur font partie du quotidien des habitants. La cité est complètement laissée à la loi des dealers. Harry Brown est un ancien marine qui est en train de perdre son épouse. Harry évite autant que possible les confrontations avec les jeunes. Il a l’habitude de retrouver son meilleur ami, Léonard, dans un pub en journée et les deux vieux discutent et jouent aux échecs tranquillement. Mais un matin, Harry reçoit la visite de l’inspecteur Frampton qui lui apprend le meurtre de son ami. Dévasté par cette annonce, et face à l’incapacité de la police à faire quelque chose pour rendre le quartier vivable, Harry décide de prendre les choses en main et de venger la mort injuste de son ami.

Quand on regarde la bande-annonce d’ »Harry Brown« , on peut se dire qu’on aura à faire à un petit thriller tout ce qu’il y a de plus pépère. On peut même dire que ce film de vengeance est déjà-vu, oui, mais c’est mal connaitre le cinéma anglais et Daniel Barber va rétablir cette erreur d’emblée. Dès l’ouverture de son film, on comprend qu’ »Harry Brown » ne sera pas une partie de plaisir et que la violence sera rendue à l’extrême.

L’histoire est attachante, elle est touchante car on peut facilement se reconnaître dans le personnage de Michael Caine. Puis le scénario est très bon et d’actualité (même si c’est un peu une apologie de l’autodéfense), distillant bien ses rebondissements et laissant monter la pression peu à peu. Le réalisateur nous présente très bien le contexte, le lieu de l’action, le sentiment d’insécurité grandissant et fait exister ses personnages, même les secondaires, suffisamment pour qu’on s’y attache.

Mais ce qui fait l’énorme force d’ »Harry Brown« , c’est son ambiance, c’est la nervosité de sa mise en scène. Décrivant la violence avec un réalisme qui fait froid dans le dos, le réalisateur ne fera aucune concession. Bien loin du cinéma hollywoodien et de sa violence beaucoup trop démonstrative à laquelle on ne finit par même plus croire, le réalisateur anglais fait le choix de l’instantané, du quotidien et expose une violence qui n’est vraiment pas si loin de la réalité de ce qu’on peut voir tous les soirs aux journaux télés. Délinquance, règlements de comptes, agressions gratuites, vols, drogues, passages à tabac, incendies de voitures sont aux programmes de ce film.

Dans une ambiance typiquement anglaise, je peux dire que le film de Daniel Barber m’a mis très mal l’aise à plusieurs moments, et même quand l’intrigue prend un autre tournant et que Michael Caine règle ses comptes. Le film garde en permanence une sacrée pression et garde son spectateur en état d’alerte, car il peut se passer n’importe quoi à n’importe quel moment. J’ai carrément adoré ce sentiment éprouvant. Ce que j’ai beaucoup aimé aussi, c’est que le film ne tombe pas dans la caricature, pourtant avec un sujet pareil, le piège aurait pu être simple, surtout en ce qui concerne les jeunes, mais le réalisateur arrive à l’éviter avec justesse et réalisme encore une fois.

C’est l’immense Michael Caine qui du haut de ses soixante-dix-huit ans va mettre une sacrée branlée à tous ces petits jeunes. L’acteur est terriblement touchant et nous fait bien ressentir sa douleur. Puis il a une classe et un charisme fabuleux. Pour son premier film, en plus de s’offrir une légende vivante face à sa caméra, Daniel Barber a réuni un casting de choix. David Bradley dans le rôle du meilleur ami, Emily Mortimer, Iain Glen, Charlie Creed-Miles en flics, Liam Cunningham en patron de bar et une flopée de jeunes talents pour incarner les délinquants de cité, dans lesquels on retrouve Jack O’Connell (l’étoile montante du cinéma anglais), Ben Drew (le chanteur du groupe Plan B, qui est bon acteur) et Sean Harris qui tient un petit rôle remarquable. L’acteur est même flippant !

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Glauque, dérangeant, percutant, « Harry Brown » est une belle bombe venue d’Angleterre. Avec ce premier film, Daniel Barber offre la promesse d’un cinéma réaliste et dur. Le réalisateur s’offrait le luxe d’avoir fait l’un des meilleurs films britanniques sortis cette année-là. Bref, « Harry Brown » c’est tout ce que le cinéma anglais sait faire de meilleur. Et si comme moi, vous aimez le cinéma anglais, alors ce film vous est indispensable. Et pour les autres, laissez-vous tenter par la violence impériale et jouissive de voir Sir Michael Caine à soixante-dix-huit ans passés foutre une sacrée branlée à ces petits jeunes, tel un « Justicier dans la nuit« .

Note : 17/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=I2S3SraFmI0[/youtube]

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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