décembre 9, 2024

San Andreas – Faille Scénaristique

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De : Brad Peyton

Avec Dwayne Johnson, Carla Gugino, Alexandra Daddario, Ioan Gruffudd

Année : 2015

Pays : Etats-Unis

Genre : Catastrophe

Résumé :

Lorsque la tristement célèbre Faille de San Andreas finit par s’ouvrir, et par provoquer un séisme de magnitude 9 en Californie, un pilote d’hélicoptère de secours en montagne et la femme dont il s’est séparé quittent Los Angeles pour San Francisco dans l’espoir de sauver leur fille unique. Alors qu’ils s’engagent dans ce dangereux périple vers le nord de l’État, pensant que le pire est bientôt derrière eux, ils ne tardent pas à comprendre que la réalité est bien plus effroyable encore…

Avis :

Le film catastrophe fait partie des institutions d’Hollywood. Allez savoir pourquoi, mais voir des immeubles s’effondrer, des vagues gigantesques engloutir des villes entières ou encore des torrents de flammes brûler tout ce qui bouge, fait vibrer le spectateur. Si on compte quelques exemples dans les années 70 avec notamment le film Tremblement de Terre de Mark Robson avec Charlton Heston et Ava Gardner, c’est surtout avec l’arrivage des effets numériques que le film catastrophe s’est démocratisé. Et que ce soit des volcans, des tornades, des tsunamis ou même la fin du monde, la catastrophe a toujours un lien avec la nature. San Andreas n’est donc pas une surprise et on se demande bien comment il peut surprendre un spectateur désabusé qui a bouffé du 2012 de Roland Emmerich. Pas de souci de ce côté-là, le film ne surprend pas même s’il reste un divertissement pop-corn décérébré.

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Ray est un pilote d’hélicoptère pour porter secours aux gens en difficulté dans les montagnes. En plein divorce avec sa femme, il se rend compte qu’elle doit emménager avec son nouveau compagnon, un riche constructeur de building. Sa fille, Blake, doit partir à San Francisco pour des raisons personnelles. Malheureusement, la faille de San Andrea, la plus grande au monde qui relie Los Angeles à San Francisco se met à bouger créant des tremblements de terre d’une puissance jamais vue. Sauvant sa femme in extremis à L.A., il décide de partir sauver sa fille qui vient de l’appeler pour lui dire qu’elle est coincée dans un parking souterrain. Chacun de leur côté, ils vont essayer de se retrouver pour sauver leur peau.

Sans être profondément mauvais, San Andreas possède quelques menus défauts qui nuisent à l’ensemble. Brad Peyton est bien gentil, sa réalisation est plutôt correcte, mais c’est surtout sur le fond de l’histoire qu’il y a un problème. Le spectateur sait à quoi s’attendre quand il va voir ce genre de film et donc, le but ultime, c’est de prendre à contrepied le public. Malheureusement, San Andreas se contente du minimum syndical, c’est-à-dire des effets spéciaux de fou (même si certains fonds verts sont visibles, notamment dans une balade en bateau) et un rythme ultra soutenu où les héros vont devoir survivre dans des situations ultimes. Alors bien évidemment, on accepte avec ce genre de film les raccourcis scénaristiques comme des retrouvailles improbables ou des situations grotesques avec des moyens de survie ubuesques. Le film en est rempli mais cela passe car on ne s’ennuie pas et l’ensemble du film tient la route. D’autant plus que les acteurs sont plutôt bons, Dwayne Johnson étant très imposant et entouré de bombasses que sont Carla Gugino et surtout Alexandra Daddario (mon Dieu, ces yeux ! Oui, ces yeux, oui ! Fieffé coquin).

En fait, le principal problème du film vient de la caractérisation même des personnages ainsi que des enjeux qui sont joués dès le départ. Pour les personnages, on retrouve tous les stéréotypes que l’on connait déjà. Le père de famille, sauveur en haute montagne, qui est d’ailleurs lui-même une montagne de muscles, sorte de super-héros américain qui prédit les catastrophes avant qu’elle n’arrive et qui se sort de toutes les situations. Le comble venant d’un personnage blessé qu’il sauve et qui lui demande comment il savait et il lui répond tout simplement que c’est de la survie. On trouve aussi la maman pleurnicharde mais qui se révèle sur la fin, ou encore la fille à papa qui a bien tout appris de son super papa nourri à la testostérone. Le pire venant certainement du beau-père lâche qui préfère sa propre survie à celle de sa belle-fille. De ce fait, tous les personnages sont clichés et le spectateur ne sera n surpris, ni gêné.

Mais en plus de cela, le film se perd dans le déroulement même des situations. C’est-à-dire que non seulement tout est prévisible, mais on connait aussi le résultat final de cette catastrophe. Les personnages sont tellement stéréotypés que l’on connait déjà leur devenir et que l’on sait qu’ils vont s’en sortir. Du coup, toute tension dramatique est annihilée et cela dès le début, dès la première scène qui essaye de mettre les nerfs à rude épreuve mais qui se tire une balle dans le pied avec un happy end. D’ailleurs, tout le film reste très hollywoodien, sans surprise, jusqu’à une fin téléphonée depuis le générique de début. Alors à un moment, on pense qu’il va y avoir une surprise, un truc inattendu, mais cela est balayé d’un revers de main avec un sauvetage improbable au dernier moment. Et c’est dommage parce que le film reste impressionnant dans ses scènes de destruction et de catastrophe mais en creusant un petit peu, cela ne fait rien ressentir au spectateur. Et cerise sur le gâteau, on n’échappera pas à l’aspect patriotique avec le drapeau américain flottant aux vents sur le Golden Gate et un Dwayne Johnson qui donne la réplique en disant avec fierté que maintenant, on (les américains) va tout reconstruire.

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Au final, San Andreas se révèle être un film très moyen mais qui a su garder un aspect divertissant malgré ses nombreux défauts. Complètement binaire, le film se loupe surtout sur la qualité d’écriture de ses personnages et sur des effets dramatiques tués dans l’œuf à cause d’une volonté de coller au plus près des blockbusters hollywoodiens classiques sans surprendre son spectateur. Pas désagréable, mais sans surprise.

Note : 12/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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