avril 24, 2024

Calogero – Les Feux d’Artifice

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Avis :

Parmi les gros vendeurs de disques en France, il y a Calogero. Il faut dire que le monsieur est un compositeur qui visiblement plait beaucoup, puisqu’il a fait les musiques pour un bon nombre d’artistes français, comme Florent Pagny dont il a signé l’intégralité du dernier album (et quel saccage), mais aussi Grand Corps Malade, Julie Zenatti ou bien Pascal Obispo. Néanmoins, il faut savoir une chose, c’est que Calogero n’écrit aucun de ses textes. En effet, il le dit lui-même, il met beaucoup trop de temps à écrire et préfère mettre en musique les textes des autres. Ainsi, parmi ses plus fidèles paroliers, on retrouve Zazie ou encore Jean-Jacques Goldman. Débutant sa carrière en 1989 avec le groupe Les Charts, Calogero commence sa carrière solo en 1999 et connait un succès monstrueux en 2002 avec son deuxième album et le morceau indémodable En Apesanteur. Par la suite, et même si le chanteur reste assez discret, il a toujours fait partie des artistes préférés des français et a su rester dans le sillage musical sortant un album tous les deux/trois ans jusqu’à L’Embellie, sorti en 2009. Depuis, silence radio et préparation d’un sixième qui sortira six ans plus tard. Les Feux d’Artifice signe donc un retour sur le devant de la scène pour le bassiste d’origine iséroise et sans être décevant, cet opus reste assez fade et doté de textes franchement au ras des pâquerettes.

Le skeud commence pourtant de manière sympathique. Fidèle est un morceau très simple, qui commence avec un piano énergique bien que redondant et un Calogero qui lâche sa basse et sa voix pour faire un premier titre agréable même s’il reste très binaire dans sa construction. Il n’y a pas de rupture, pas forcément de refrain, ce qui fait que le morceau peut vite devenir ennuyant. On s’attachera plus au deuxième morceau, Un Jour au Mauvais Endroit, un titre assez plaisant, qui mêle habilement rock et électro, surtout dans le refrain. Ça fait mal au cul de l’admettre mais l’instrumentalisation sur le refrain fait légèrement penser à du Muse, notamment sur l’utilisation du clavier. Seulement, là où le bât blesse, c’est que niveau parole, c’est un peu naze, parlant d’un jeune des quartiers qui s’est fait tuer pour un regard, dénonçant ainsi la violence dans la banlieue. Le genre de thème que l’on a déjà entendu des millions de fois. Pour rester dans le thème pop rock, avec une prépondérance à la guitare et à un rythme plutôt dynamique, on pourra aussi se reporter sur J’ai le Droit Aussi, qui reste un morceau agréable sans pour autant casser les codes. En fait, l’avantage de ce morceau, c’est que Calogero peut montrer qu’il possède une voix qu’il peut pousser pour aller davantage vers les graves et fournir donc un chant bien plus rock qu’à son habitude où il utilise sa maudite voix de tête. Le thème sur l’homosexualité est bien sympathique, mais reste très banal. Enfin, difficile de passer à côté de Cristal, qui fait irrémédiablement penser à du Kyo, en un peu mieux, avec des paroles qui, pour une fois, restent potables et jolies. Le refrain reste le point fort du morceau car il est très vite mémorisable et accentue le rythme malgré la voix aigüe du chanteur.

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Malheureusement, tout le skeud n’est pas aussi agréable que ces quelques morceaux et le reste aura bien du mal à convaincre. On peut commencer par les ballades, ou musique suicidaire, au choix, qui sont relativement molles et avec des paroles faussement touchantes. On peut citer Le Portrait, morceau qui doit faire pleurer dans les chaumières, parlant d’un gosse qui a perdu sa mère, mais qui reste très banal et qui ne prend pas trop de risque, hormis une mini rupture à la gratte mais qui reste bien trop discrète. On peut aussi évoquer Avant Toi, chanson d’amour qui démarre au piano et qui offre un refrain gnangnan au possible. Et comment ne pas parler de Les Feux d’Artifice, morceau chiant au possible, qui relate les feux d’artifice faisant rêver les petits garçons. C’est long et ça ne sert pas à grand-chose. Enfin, le skeud possède quelques titres enjoués mais qui manque de différenciation. A titre d’exemple, Elle me Manque Déjà est un titre un poil funk mais qui ne marque pas les esprits à cause d’une rythmique déjà connu et d’un thème inutile. On peut aussi parler de L’Eclipse qui est le morceau typique que l’on oublie de suite après écoute.

Au final, Les Feux d’Artifice, le dernier album de Calogero, n’est pas une déception en soi. Il faut dire que Calogero est sûrement l’une des plus grosses esbroufes de la chanson française, fracassant le talent des autres (le dernier Pagny par exemple), et du coup, cet album reste écoutable et parfois même agréable. Il est juste dommage que beaucoup trop de titres soient transparents et ne marquent pas plus les esprits. On ressent un esprit rock, mais pour vendre, il faut que ce soit commercial, et du coup, cela devient banal et quelconque. Dommage.

  1. Fidèle
  2. Un Jour au Mauvais Endroit
  3. Monde Moderne
  4. Conduire en Angleterre (Chanson Pour les Gauchers)
  5. Le Portrait
  6. L’Eclipse
  7. Avant Toi
  8. Elle Me Manque Déjà
  9. La Boîte à Musique
  10. J’ai le Droit Aussi
  11. Cristal
  12. Les Feux d’Artifice

Note : 09/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=eyEDej0aGh8[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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