avril 18, 2024

Red Steel 2

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Résumé :

Un mystérieux justicier décide d’éradiquer les bandits des rues.

Avis :

Avec l’arrivée de la Wii en 2006, Red steel proposait une manière différente de jouer, et ce, malgré sa perfectibilité sur bien des points. Maniabilité hasardeuse, gameplay rigide, ainsi qu’une histoire qui n’en possédait que le nom. En dépit de son potentiel de départ évident, il en ressortait un sentiment mitigé, ainsi qu’une profonde déception. Quatre années s’écoulent pour qu’Ubi Soft lui donne une suite. Nécessité ou réelle envie de gommer les erreurs du passé ? Toujours est-il que l’aventure est lancée en éloignant au maximum ce second opus de son prédécesseur. Alors, un sursaut d’orgueil salvateur ou une piètre tentative de concilier le FPS à la console de Nintendo ?

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Exit les intrigues mafieuses et les romances de pacotilles, place à la quête d’un mystérieux justicier bien décidé à écumer les rues du coin pour les nettoyer de tous les malfrats qui l’habitent. Bien qu’indépendant du premier volet, ce scénario binaire ne possède que peu d’intérêt tant il se montre d’une simplicité confondante. Si le ton donné peut excuser pléthores de clichés et autres caricatures via un humour décalé et parfaitement assumé (quoique…), il est à déplorer une absence de mise en scène pour donner corps à l’atmosphère. Des rencontres en plan subjectif et des dialogues minimalistes parsèmeront votre vendetta.

Pourtant, le western et le chanbara s’allient à merveille en proposant des environnements complémentaires où la ville typée Far West voit son architecture ébranlée par des maisons individuelles nipponnes, des sanctuaires ou des temples. Les lieux disposent d’une véritable cohérence et d’un rendu pour le moins singulier. La touche cel shading ne confère pas aux cartoons, mais offre un moyen détourné et judicieux pour atténuer les carences techniques du support. En cela, le level design, ainsi que la bande-son, entretient une ambiance peu commune dans le monde vidéoludique.

Mais il est un élément primordial sur lequel les développeurs devaient retravailler leur copie de fond en comble : le gameplay. On n’oublie les affrontements compartimentés où les duels au sabre succédaient à de trop nombreuses fusillades. Ici, la tendance est inversée. On privilégie le katana et, en de rares exceptions, le revolver pour lequel la visée est plus aléatoire. Ainsi, l’on peut jouer de la gâchette en alternant avec les joutes grâce à son katana. Il en résulte des combats fluides et nerveux qui ne manquent pas de piquants. Chaque combo ou technique nécessitent un temps d’adaptation pour les maîtriser pleinement. L’entraînement ne permet pas de les assimiler au premier coup de Wiimote.

Avec sa maniabilité revue et corrigée, on pourrait prétendre à un joyeux défouloir. Néanmoins, il persiste de nombreuses errances telles que la jauge de vie ou l’impossibilité de se soigner pendant d’un affrontement qui s’éternise. La santé se régénère automatiquement lorsque vous avez occis tous les ennemis d’une zone prédéterminée. Loin d’être une difficulté supplémentaire, ce système est sujet à de grandes frustrations, en particulier quand on frôle le perfect sur cinq individus et que le sixième aligne un enchaînement qui vous envoie ad patres. Heureusement, les checkpoints ne sont nullement pénalisants, mais l’impression de répétitivité persiste.

Un constat confirmé lorsqu’il faut revenir sur ses pas pour accomplir une nouvelle mission aux objectifs rudimentaires : sauver une demoiselle en détresse, réactiver des tours de communication, exploser des camions… On se détache assez rapidement de ses considérations pour se concentrer sur les prochaines vagues d’ennemis. Linéaire dans son scénario, Red steel 2 l’est également dans sa progression avec des lieux en vase clos qui laissent peu de place à une quelconque liberté de mouvement pour choisir une approche ou un chemin différents. D’ailleurs, le plan sert davantage à atteindre le point vert (votre but principal) qu’à se repérer.

En ce qui concerne la durée de vie, aucune amélioration notable de ce côté-là. Une partie se boucle dans la moyenne du genre (sept à huit heures maximum) avec une rejouabilité des plus limitée. Aucun contenu à débloquer, une customisation des armes anecdotiques, une action très répétitive à court terme, la lassitude est au rendez-vous en dépit de quelques subtilités de gameplay et de secrets aisément trouvables. L’on se cantonne donc au sempiternel trio de difficulté (facile, normal, difficile) pour un résultat basique qui ne demandera pas de tenter l’aventure une seconde fois.

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Bien qu’il se révèle supérieur à son aîné au niveau du gameplay et de la technique, Red steel 2 n’est pas le renouveau annoncé de la franchise. La faute à une intrigue sans intérêt et des maladresses au niveau des choix de jeu. Verrouillage des ennemis, jauge de vie, environnement fermé lors des combats, ces multiples faiblesses ne sont en rien rebutantes, mais entachent la dynamique des affrontements et n’exploitent pas le level design comme il le mérite. Il en résulte un FPS qui lorgne du côté de l’arcade avec un savoureux mélange de Western à la sauce nipponne qui n’est pas sans rappeler Sukiyaki western django. Basique, jouissif, ambitieux, frustrant… Les contradictions se succèdent dans ce jeu perfectible qui prévaut avant tout pour l’atmosphère qu’il dégage.

Note : 12/20

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Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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