avril 24, 2024

My Name is Hallam Foe

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Titre Original: Mister Foe

De: David MacKenzie

Avec Jamie Bell, Sophia Myles, Ciaran Hinds, Jamie Sives

Année: 2008

Pays: Angleterre

Genre: Drame

Résumé:

Hallam Foe, 17 ans, vit en pleine campagne écossaise avec son père et sa belle-mère. Leurs relations sont assez difficiles.
Perturbé par la disparition de sa mère, cet adolescent n’a qu’une passion:
la vie des autres. Il a même développé une étrange manie: espionner les individus qui l’entourent.
A la suite d’une violente dispute avec son père, Hallam décide de quitter le nid familial pour Edimbourg. Du haut des toits de la capitale, il se met alors à découvrir la ville et ses habitants et plus particulièrement la troublante Kate dont le visage lui paraît très vite familier…

Avis:

J’aime les films de David Mackenzie, enfin du moins ses derniers, « Rock’n’love« , « Les poings contre les murs » ou encore « Perfect sense« , mais je commençais à désespérer, voulant découvrir ses premiers films, je me suis lancé dans une mini-rétro (sept films en douze ans, ça se mange vite), mais voilà, alors que j’imaginais aimer son début de carrière, je n’apprécie pas ses deux premiers films.

Mais je garde espoir, et finalement, je remonte la pente avec son troisième film, « My Name Is Hallam Foe« , un croisement des genres très intéressant, desservi par une histoire étrange au départ mais attachante.

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Hallam Foe, dix-sept ans, est un adolescent perturbé. Il vit avec son père dans une belle demeure, perdue dans la campagne écossaise. Alors qu’il avait tout pour être heureux, il y a trois ans maintenant, sa mère est décédée. Retrouvée noyée dans le petit lac qui se trouve non loin de la demeure familiale. Pour Hallam, c’est un choc, comme on peut aisément l’imaginer et l’adolescent a bien du mal à comprendre ce qui a bien pu se passer. Et pour ne pas arranger les choses, son père s’est très vite remis de la mort de son épouse et vit aujourd’hui avec une nouvelle femme qu’Hallam déteste profondément. Il la déteste tant qu’il se met en tête que c’est elle qui a tué sa mère. À la suite d’une énième dispute avec son père, Hallam décide de fuir et part pour Londres. C’est là qu’il fait la rencontre de Kate, une jeune femme dont le visage lui rappelle de façon troublante celui de sa mère…

Mesdames et messieurs, bienvenue dans une jolie balade londonienne avec ce petit film, en forme de surprise, qui va s’avèrer être un joli moment de cinéma. Un moment fort et touchant sur le deuil, la vie et la construction de soi.

David Mackenzie, même quand il fait de mauvais films, a toujours le truc d’essayer de faire des intrigues qui ne ressemblent pas aux autres. Alors qu’il aurait très bien pu faire un film sur le deuil, simple, consensuel et efficace, (et on ne lui en aurait pas voulu) le réalisateur a préféré faire autrement et nous présente « Hallam Foe« , ce tourbillon d’émotions à lui seul.

Le deuil n’est pas un sujet facile, on peut très vite tomber dans le misérabilisme, la surenchère, et s’enfermer dans la tristesse pour faire pleurer le spectateur. Mais ici, c’est très loin d’être le cas, car David Mackenzie l’explore avec une très belle originalité. Cette originalité, c’est son personnage principal et le regard bourré d’incompréhensions qu’il a sur ce drame qui est venu bousculer sa toute jeune vie. Il n’y a pas un mode d’emploi pour affronter cette épreuve effroyable qu’est la perte d’un parent et le jeune Hallam Foe essaie comme il peut de l’affronter, même si pour cela, il va se trouver des occupations pour le moins étranges et avoir des réactions décalées, « hystériques » et à fleur de peau.

« My Name Is Hallam Foe » est un film que j’ai beaucoup aimé pour tout un tas de raisons. J’ai beaucoup accroché avec son côté tranchant pour affronter cette épreuve. C’est quelque chose qu’on n’a pas l’habitude voir. C’est tout un univers que le réalisateur nous offre ici. C’est différent et j’ai trouvé le relief que David Mackenzie et Jamie Bell insufflent au personnage complexe et d’autant plus touchant, émouvant même, puisque le film ne m’a vraiment pas laissé indifférent.

Ce scénario, c’est un peu la confusion de tout un tas de sentiments, de la frustration, des envies, de l’incompréhension et surtout de l’amour, même si parfois, j’ai trouvé que le film partait un peu dans le glauque, puisque le personnage d’Hallam, qui espionne tout le monde, pour se sentir en vie et essayer de penser à autre chose, va avoir une relation des plus ambigües, sensuelles et crues avec Kate, le sosie de sa mère. C’est vrai que c’est un peu dérangeant au départ, il y a une vraie tension sexuelle dans le film, il y a un doux érotisme malsain, ce n’est qu’un point de vue et chacun vit le deuil à sa façon. Et au final, c’est avec beaucoup de délicatesse que David Mackenzie traite cette histoire et nous la fait accepter (ou pas pour certains…). J’ai aimé ce regard, quelque part entre comédie noir et drame léger. Les personnages ont vraiment leur caractère, même les plus décalés, comme celui joué par Ewen Bremner, ne sont pas fictifs et servent à ce qu’Hallam puisse peu à peu avancer.

J’ai énormément apprécié le traitement de l’histoire d’amour entre Hallam et Kate. Le scénario évite tant de facilités qu’il en devient presque imprévisible et développe une certaine forme de suspens. À aucun moment on ne peut imaginer comment ce film peut se finir. C’était vraiment très bien pensé et ça m’a tenu pendant tout le film.

Le film est très intéressant dans sa mise en scène. Comme toujours chez David Mackenzie, le film a son caractère, son univers et il ne ressemble pas aux autres films de sa filmographie. Il y a une tension inquiétante et plusieurs séquences ou plans peuvent mettre mal à l’aise. Toutes les scènes où Hallam espionne son entourage, des inconnus et encore Kate, surtout Kate, sont aussi dérangeantes que touchantes et le réalisateur joue très bien avec la frontière entre les deux. Et c’est encore quelque chose qui m’a beaucoup plu.

Enfin, Jamie Bell est terrible dans la peau de ce garçon complexe, peut-être terrifiant, mais aussi très émouvant, car, on sait très bien que malgré ce côté presque sociopathe, il ne pourrait faire de mal à personne… Et je pense que Jamie Bell n’avait pas été aussi bon et fascinant depuis « Billy Elliot« . Le film jouit d’un excellent casting, David Mackenzie a toujours bien su s’entourer et ce film en est encore une fois la preuve, puisque l’on retrouve Sophia Myles (qui est un rayon de fraîcheur), Claire Forlani (inquiétante et trouble), Ciarán Hinds (touchant), Jamie Sives (détestable) ou Ewen Bremner (drôle).

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Avec « My Name Is Hallam Foe« , David Mackenzie m’offre enfin le réalisateur que j’avais envie de voir. Son film est une très belle réussite, aussi bien dans ce qu’il raconte que comment il le raconte. Desservi par une mise en scène élégante, une BO sympa et des acteurs au top, Jamie Bell en tête, je suis on ne peut plus ravi d’avoir vu ce film. Un joli moment aussi décalé que dur et tendre.

Note: 14,5/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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