Titre Original : The Adventures of Buckaroo Banzaï Across the 8th Dimension
De: W.D. Richter
Avec Peter Weller, John Lithgow, Ellen Barkin, Jeff Goldblum, Christopher Lloyd
Année: 1984
Pays: Etats-Unis
Genre: Science-Fiction
Résumé :
Un super-héros neurochirurgien et rock star doit empêcher des créatures venues d’une autre dimension et toutes appelées John de conquérir notre dimension.
Avis :
S’il y a bien une décennie qui fleurait bon la liberté et l’imagination, c’est celle des années 80. Vivier inépuisable de films de science-fiction ou fantastique, les années 80 ont eu le mérite de proposer des métrages qui sont désormais cultes et dont les idées ne sont pas si éloignées que ça de notre propre réalité. Entre la saga Retour Vers le Futur, L’Aventure Intérieure, Mad Max ou encore les Star Wars, la science-fiction touchait à tous les âges et surtout à tous les sous-genres comme le post-apocalyptique, le space opéra ou bien l’invasion extraterrestre. Fleuron de ce sous-genre, Invasion Los Angeles du grand John Carpenter sortait en 1988 apportant un vent de fraîcheur dans un genre qui s’embourbait un petit peu. Mais bien avant lui, un autre film s’inspirait de cela, Les Aventures de Buckaroo Banzaï à Travers la Huitième Dimension, un film complètement barré au casting incroyable, mais qui malheureusement n’a pas aussi bien vieilli que le They Live. N’est pas Carpenter qui veut…
Buckaroo Banzaï est un neurochirurgien de talent, mais il n’a pas seulement cette étiquette. Il est aussi une rock star, un brillant chercheur scientifique et un explorateur de la technologie moderne. Il est d’ailleurs le premier a réalisé un voyage à travers la matière avec un véhicule qu’il a inventé. C’est après l’un de ses concerts, dans lequel il joue de la guitare, du piano et de la trompette, que Buckaroo se rend compte que la planète est sous la menace d’une invasion extraterrestre qui voyage à travers la huitième dimension. Il va être aidé par ses acolytes, mais aussi par des extraterrestres noirs qui mènent une lutte contre les autres extraterrestres qui se nomment tous John. Il est d’ailleurs obligé d’y participer sinon les extraterrestres mèneront une attaque créant une troisième guerre mondiale. Nous aurons alors droit à l’aventure la plus burlesque de tous les temps.
Il faut dire que le film commence avec un montage assez hasardeux. On suit une équipe qui se concentre autour d’une voiture pour battre un record de vitesse et en même temps, on voit un chirurgien qui explique une méthode à un médecin sur une opération sur le cerveau. Puis ce chirurgien se retrouve dans la voiture et va traverser une montagne. Design old school, montage un peu à l’arrache essayant de faire dans un effet de style afin de nous montrer un héros hors norme capable de tout faire (le plan d’après, il joue de la guitare et du piano), costume ringard et coupes de cheveux improbables, pas de doute, on est en plein dans les années 80 qui tente de voir le futur. A la manière d’un Retour Vers le Futur 2, le film se met le doigt dans l’œil et en devient ridicule. Sauf que dans le film de Robert Zemeckis, les personnages se tiennent et il y a une vraie rigueur sur l’écriture. Dans Les Aventures de Buckaroo Banzaï, ce n’est pas le cas, les personnages étant tous des caricatures ayant des rôles plus que secondaires et des looks horribles (pauvre Jeff Goldblum en cowboy en pantalon bouffant à fourrure durant tout le film).
Mais le film ne s’arrête pas seulement à l’esthétisme puisque même au niveau du scénario, on est dans le grand n’importe quoi. Tout est centré sur le héros, à qui il arrive les pires merdes mais qui lui sont utiles. Ainsi, il va prendre une décharge électrique, qui sera en fait une formule chimique lui permettant de voir le vrai visage des aliens (qui se cache à la manière de ceux de Invasion Los Angeles) et plusieurs autres mésaventures vont le faire grandir alors que les autres personnages ne serviront à rien. Ensuite, on a la sensation de voir un film dont les actions n’ont ni queue ni tête, essayant vainement de digérer tout ce qui est passé avant. Par exemple, on peut citer la présentation du docteur Lizardo (John Lithgow), qui sort un appareil et qui s’électrocute afin que le spectateur puisse voir son histoire. Cela ne sert à rien et aura plutôt tendance à perdre le spectateur dans les intentions du film. Par moments, le film se perd aussi dans son sens, car même s’il est un mélange de SF et de comédie, on ne sait pas s’il faut rire ou non, certaines situations, notamment avec la débilité des aliens, ne sont pas drôles et frôlent le ridicule. D’autant plus que la prestation de Peter Weller, ultra sérieux, laisse à désirer sur les intentions du film.
Au final, Les Aventures de Buckaroo Banzaï à Travers la Huitième Dimension, est un film qui a très mal vieilli qui a un peu usurpé son statut de film culte. Loin, très loin, derrière les standards de SF et de comédie de la même époque, le métrage reste sympathique même s’il accumule les moments complètement à la ramasse aujourd’hui car il contient cette humeur très 80’s et c’est un plus indéniable. Néanmoins, on lui préférera d’autres films comme The Last Starfighter, Retour Vers le Futur ou encore un certain Jack Burton.
Note : 11/20
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Par AqME