De : Roman Polanski
Avec Ewan McGregor, Pierce Brosnan, Kim Cattrall, Olivia Williams
Année: 2010
Pays: Angleterre, France, Allemagne
Genre: Thriller
Résumé:
The Ghost, un » écrivain – nègre » à succès est engagé pour terminer les mémoires de l’ancien Premier ministre britannique, Adam Lang. Mais dès le début de cette collaboration, le projet semble périlleux : une ombre plane sur le décès accidentel du précédent rédacteur, ancien bras droit de Lang…
Avis:
« The Ghost Writer« , c’est le grand retour de Roman Polanski derrière la caméra après cinq ans d’absence. Après son adaptation d’ »Oliver Twist« , le célèbre réalisateur français a pris son temps et l’on attendait ce retour avec impatience.
Un film de Roman Polanski, c’est toujours un événement. Le réalisateur, au cours de sa longue et riche carrière, a su nous offrir de vrais tours de force et rien que le fait de savoir qu’Ewan McGregor, un acteur que j’aime, passait derrière la caméra du maître, j’avais de quoi me réjouir et surtout que tous les ingrédients étaient-là. Polanski se lançant dans un thriller politique, et on peut dire que sans être son meilleur film, et de loin, « The Ghost Writer » reste un bon film, ambigu et pervers qui laisse son spectateur dans un suspens permanent.
Adam Lang est l’ancien Premier ministre de l’Angleterre. Aimé par beaucoup, il décide d’écrire ses mémoires. Pour cela, il lui faut un nègre, que sa maison d’édition lui trouve après avoir consulté plusieurs prétendants. L’homme qui a été choisi n’est pas vraiment calé dans les affaires de la vie politique, et c’est pour cela qu’il a été choisi, car justement, ayant un avis extérieur, il pourrait offrir un regard neuf sur l’ex-premier ministre. Mais voilà, il arrive à une mauvaise période, car un scandale explose et le corps d’un fidèle d’Adam Lang vient d’être retrouvé sur une plage. Une tension palpable règne et l’écrivain va alors peu à peu s’enfoncer dans une affaire des plus troublantes, où la vérité se cache.
L’infatigable Roman Polanski était de retour en 2010 avec « The Ghost Writer« , un thriller comme Roman aime nous en offrir régulièrement. Emmené par un beau casting, le film de Polanski s’avère être excellent dans sa tension et son mystère. L’intrigue est bien menée et évolue en permanence. Le scénario, même si je le trouve parcouru de longueurs, arrive toujours à me reconquérir au fur et à mesure de l’enquête que va mener le personnage d’Ewan McGregor. Je trouve que le film est très ambigu et joue beaucoup sur les apparences, face au média, mais aussi à soi-même. Je trouve que le personnage d’Adam Lang est génial, car très mystérieux. On lui donnerait le bon dieu sans confession et Polanski joue très bien avec ça et plusieurs fois, je suis resté dans le doute, de savoir si oui ou non, il avait pu commettre les horreurs qu’on lui reproche dans sa vie politique. Et c’est très bien puisque le film arrive à tenir sa tension jusqu’au bout, assombrissant son intrigue, mais aussi nous laissant de temps en temps filtrer une information. Puis il y a ce final, glaçant, qui reste l’un des meilleurs que j’ai pu voir chez Polanski, et même s’il n’arrivera pas à gommer les moments en cours de route où j’ai trouvé le film long, il portera tout même une conclusion terrible qui me secoue à chaque fois que j’ai pu la voir.
J’aime beaucoup l’ambiance que crée Polanski dans ce film. Je trouve que « The Ghost Writer » dégage un sacré bon caractère. La plupart de l’intrigue se passant sur cette île, il y a un sentiment de huis clos qui s’affaire. Dans un sens, on est piégé sur l’île avec McGregor et peut-être que la vérité peut nous sauver. J’adore la photographie de ce film. J’aime les tons gris dans lesquels il est bercé, j’aime les décors très épurés, Polanski fait dans le minimalisme et ça fonctionne très bien, c’est tout juste ce qu’il fallait. L’ambiance est étrangement renforcée avec les notes de musique qui composent la bande originale du film. Une musique sortie tout droit de l’imagination d’Alexandre Desplat, et qui résonnent comme un conte de fées. Je trouve que c’est une BO très lumineuse et aérée que le compositeur français nous livre et elle dénote autant qu’elle renforce et donne du cachet au film.
C’est Ewan McGregor qui tient le haut de l’affiche. Le comédien à l’excellente carrière (elle contient peu de fausses notes), continue de nous étonner. Dans un rôle assez convenu, il arrive nous impliquer et nous faire ressentir ses émotions. Frustration, peur, doute, on ressent tout et l’on craint pour lui, surtout vers la fin du film. Pour l’accompagner, le manipuler ou encore l’envoyer sur de mauvaises pistes, Polanski a réuni un casting étonnant, peut-être l’un de ses plus étonnants et culottés. Tous les comédiens sont très bons, surtout Olivia Williams qui est bluffante et démontre encore une fois l’étendue de son talent, trop peu exploité. Un casting assez improbable, imaginez que Pierce Brosnan donne la réplique à Kim Cattrall, alias Samantha Jones de la série « Sex and the city« . Imaginez Ewan McGregor donner la réplique à Jon Bernthal, le Shane de la série The Walking Dead. Puis il y a aussi dans de petits rôles Timothy Hutton, James Belushi et Tom Wilkinson. Oui, j’aime beaucoup ce casting.
« The Ghost Writer » est donc un petit film de Roman Polanski. C’est un film qui contient ses défauts comme ses qualités. Si parfois je me suis ennuyé devant, et que je l’ai trouvé un peu long, je dois dire que le réalisateur a toujours réussi à me rattraper avant que je ne décroche et il a réussi à m’emporter vers ce film qui reste à mon goût une vraie leçon de mise en scène. C’est donc un bon cru, à voir, car un film de Polanski est toujours à voir quand même…
Note : 15/20
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Par Cinéted