avril 20, 2024

All That Remains – A War You Cannot Win

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Avis :

Depuis le début des années 2000, le groupe de All That Remains revient assez souvent. Et pour cause, le groupe, après 10 ans d’existence, sort son sixième album, ce qui est assez prolifique pour du métal. Fondé en 1998 dans le Massachusetts autour du chanteur Philip Labonte et du guitariste Oli Herbert, le groupe va vite se faire connaître de la scène underground avec un album percutant, Behind Silence et Solitude. L’arrivée d’un nouveau guitariste va donner une autre dimension au groupe et ils vont enchainer les premières parties de groupes talentueux comme Disturbed, As I Lay Dying ou Lamb of God. Alternant des parties chantées avec des cris gutturaux, le groupe propose un mélange de metalcore avec une pointe de death. Seulement, depuis le dernier album, le groupe se dirige de plus en plus vers du commercial et de la facilité, proposant des morceaux peu originaux et se contentant d’inclure un ou deux tubes dans leurs albums pour s’assurer la survie financière. Du coup, A War You Cannot Win n’était pas forcément attendu. Mettant en avant un titre violent et une jaquette qui l’est tout autant, nous pouvons nous attendre à un retour aux sources. Alors, quel est le verdict ? Le groupe se sort-il du marasme commercial ? Allons prendre les armes !

Ce qu’il y a de frappant quand on regarde la playlist de l’album, c’est qu’encore une fois, il n’y a que 12 chansons et que l’album peine à tenir les 40 minutes. Je veux bien que ce soit la crise, mais pas dans le domaine de l’inventivité et de l’imagination, ni de la créativité. Bref, on se lance quand même dans l’écoute de ce nouvel album pas spécialement attendu. Et dès le départ, ça donne le ton. Si Philip Labonte commence par sa voix grave et ses cris, cela ne cache pas longtemps l’aspect commercial du skeud et l’absence d’atmosphère s’en dégageant. Ainsi, Down Through the Ages propose quelque chose d’assez métal mais de facture classique. Bien évidemment, le refrain en voix claire demeure entêtant et le solo de guitare bien senti, sans pour autant fracasser la baraque. Heureusement, la piste numéro deux, You Can’t Fill my Shadow, est plus agressive et donc plus intéressante. Néanmoins, on aura tout de même l’impression d’avoir déjà entendu cela des millions de fois et c’est bien dommage. Mais le pire va venir avec l’abominable troisième titre, Stand Up, avec des paroles lénifiantes et surtout une rythmique digne d’un son pop rock et aucun moment vraiment agressif. On sent de suite la volonté de tomber dans les charts et de vendre un maximum. Et tout le reste de l’album va suivre cette tendance affreuse. On alterne entre le moyen, comme A Call to All Non-Believers, assez violente et intéressante mais très courte et avec un refrain trop commercial, et le mauvais comme Not Fading, le morceau pop du groupe, dont les groupies font devenir fan. Arpentant le même chemin que Bullet for my Valentine, on ressent une absence de volonté de créer quelque chose de nouveau et tout cela sent la facilité. Si certains morceaux demeurent attachants comme What If I Was Nothing, le reste de l’album demeure quand même assez ennuyeux.

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Au niveau de la voix, on peut dire que Philip Labonte a du coffre. La voix grave, synonyme de cris et d’énergie est bien en place et montre une parfaite maîtrise comme on peut l’entendre sur les morceaux You Can’t Fill My Shadow ou encore Sing for Liberty. Mais on entend clairement que sa volonté est de mettre en avant son chant clair, bien plus présent dans tout l’album, et parfois sur toute une chanson. Il possède une jolie voix, mais parfois, elle semble bien trop pop pour le genre affiché et ne va pas du tout dans l’esprit qu’affiche le groupe. On parle de guerre, on parle de violence, on parle de se rebeller pour être libre, mais finalement, on a une petite voix fluette qui ne colle pas très bien avec le packaging du groupe, et cela demeure vraiment dommageable. Bien entendu, cela fonctionne avec certains titres comme par exemple What If I Was Nothing, mais sur des morceaux comme Stand Up ou Not Fading, c’est une catastrophe économique ! On ne peut pas sciemment mettre en avant un aspect métal violent et ponctuer son album de quatre morceaux commerciaux et visant un autre public que celui des amateurs de métal pur et dur.

Au final, A War You Cannot Win demeure un album très moyen et qui peut tromper sur la marchandise. Affichant clairement un métal violent allant vers le metalcore et le death, All That Remains continue à proposer quelque chose de redondant et de commercial afin d’attirer un maximum de personnes. Si la voix de Philip Labonte demeure intéressante et certains riffs bien ravageurs, l’album demeure bien trop inégal et ne propose rien de novateur, ce qui est dommage.

  1. Down Through the Ages
  2. You Can’t Fill My Shadow
  3. Stand Up
  4. A Call To All Non-Believers
  5. Asking Too Much
  6. Intro
  7. Just Moments in Time
  8. What if I Was Nothing
  9. Sing For Liberty
  10. Not Fading
  11. Calculating Loneliness
  12. A War You Cannot Win

Note: 11/20

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AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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