avril 25, 2024

Uncharted Drake’s Fortune

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Résumé :

Drake part à la recherche de l’El Dorado

Avis :

Naughty Dog sait arrêter des franchises à succès pour se porter vers des projets différents et toujours plus ambitieux. Après Crash bandicoot et Jak & Daxter, licences phares dans le domaine de la plate-forme, le studio de Santa Monica délaisse quelque peu ces univers inspirés et bon enfant pour se pencher vers une production plus mature, plus « sérieuse » (même si le terme paraît péjoratif en ce sens). Cette orientation peut décontenancer, mais démontre surtout une volonté d’évoluer avec les joueurs qui ont suivi les prémices du développeur sur la première console de Sony.

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Une tentative audacieuse dans un paysage vidéoludique déjà occupé par une certaine Lara Croft. Alors que l’héroïne de Tomb raider se renouvelle de fort belles manières (Tomb raider legend & anniversary), il semble presque suicidaire de se frotter à l’égérie de l’aventure avec un grand A. Cependant, Uncharted ne joue pas forcément dans la même catégorie. D’une part, le protagoniste est masculin, le rapprochant davantage d’Indiana Jones ou de Dirk Pitt, pour éviter une malencontreuse comparaison. D’autre part, le bébé de Core design (créateur du premier opus) privilégie l’exploration et les énigmes assez retorses.

Certes, Uncharted propose également quelques casse-têtes, mais rien n’entravera votre progression. Il suffit de bien observer son environnement (assez restreint cela dit) et, quand bien même vous buterez de temps à autre, le carnet de Drake ou l’utilisation du bouton L2 pour vous fournir un indice remettent rapidement le joueur en lice. On pourrait pester devant cet assistanat plutôt grossier, mais la volonté des développeurs se penche vers le plaisir immédiat que le challenge. En ce sens, les morts ne sont nullement pénalisantes avec des checkpoints aussi nombreux que les hordes d’ennemis qui vous traquent.

Si exploration et énigmes sont de la partie (possibilités de nager, escalader, conduire une jeep ou piloter un jet ski), il faut reconnaître que l’action occupe une place légèrement plus importante. Les aires de jeu sont construites de manière à pouvoir se réfugier n’importe où, alterner les cachettes de manière dynamique et sans temps de latence. Avec des vagues d’adversaires venant à intervalles réguliers (quitte à laisser de côté le réalisme), les fusillades demandent de la patience (concernant la visée avec les sticks analogiques) et du sang-froid pour ne pas plonger la tête la première dans les lignes ennemies. La possibilité de combats au corps-à-corps permet de varier le gameplay sans pour autant se montrer indispensable.

Pour vous essayer à quelques combos, il faudra jouer de chances et d’opportunités. Dans le cas contraire, vous vous ferez tirer comme un lapin. L’approche en mode infiltration reste donc anecdotique (pour ne pas dire minimaliste) et se révèle davantage un gadget amusant plutôt qu’un élément à part entière pour parcourir la totalité des chapitres (au nombre de 22). On notera également que l’IA se montre assez prévisible et frileuse dans l’ensemble avec une fâcheuse manie à résister aux balles. La localisation des dégâts est aléatoire et les comportements qui en découlent le sont tout autant. Un joyeux défouloir au vu de l’arsenal présent, mais nullement crédible dans la finalité.

Le scénario alterne les bons points et les clichés de circonstances. Ces derniers sont atténués par un second degré quasi permanent avec les remarques bien senties de Nathan ou de la tournure de certains événements. L’humour est donc un élément à part entière qui, s’il s’avère convenu dans sa généralité, détend l’atmosphère par des propos décontractés pour cette chasse au trésor. La quête du mythique El Dorado s’appuie sur des bases historiques et des théories peu connues du grand public (l’El Dorado ne serait pas une cité…). Cela permet d’explorer des pistes intéressantes, même si la linéarité de l’ensemble laisse les aboutissants très prévisibles.

Toujours est-il que l’enrobage technique vieillit très bien. On saluera un level design fouillé au vu d’un seul élément de base (la forêt amazonienne). Entre la découverte de ruines de cités perdues, de souterrains labyrinthiques ou d’une flore sauvage luxuriante, l’aventure se compose d’un tableau varié qui multiplie les surprises (le sous-marin coincé dans la cascade). L’on peut pinailler sur quelques animations un tantinet rigides ou de menus ralentissements, mais les graphismes flattent les rétines, quitte parfois à se poser une poignée de secondes pour apprécier les différents panoramas. Il demeure un doublage français honnête (malgré des dialogues assez pauvres) et une bande-son immersive pour appuyer l’identité d’Uncharted.

Malheureusement, il faut compter moins d’une dizaine d’heures pour finir l’aventure. Le plaisir étant présent en délaissant un quelconque challenge (pour cela, le mode difficile et extrême sont à conseiller) tant sur le plan cérébral que de l’habileté à viser correctement ou escalader des pentes abruptes. Outre les quatre niveaux de difficulté pour contenter un maximum de joueurs, on a la possibilité de débloquer les scènes-clés de l’histoire, le making of ou la galerie de photos. Les bonus sont donc complets et, pour les plus acharnés, les recoins de l’Amazonie recèlent 60 trésors à découvrir et 1000 médailles à obtenir suivant certaines actions à effectuer.

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Au final, Uncharted est un jeu d’aventures au parcours aisé et néanmoins plaisant. Malgré des défauts d’ordre narratif, d’une IA discutable ou d’un manque de challenge, le titre de Naughty Dog comble ses carences grâce à une ambiance soignée via un environnement immersif et des musiques de qualité. La comparaison avec Tomb raider s’arrête au niveau des thématiques abordées étant donné que son homologue se montre plus exigeant tant dans la résolution d’énigmes que dans les phases d’escalades. Il n’en demeure pas moins que ce premier opus se forge sa propre identité sur des bases solides, quitte parfois à commettre quelques maladresses. Perfectible, mais d’un intérêt indéniable.

Note : 15/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=n6MKnz0aStk[/youtube]

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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