avril 20, 2024

Code 46

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De : Michael Winterbottom

Avec Tim Robbins, Togo Igawa, Samantha Morton, Om Puri

Année: 2003

Pays: Etats-Unis, Angleterre

Genre : Drame, Science-Fiction

Résumé :

Dans un avenir proche, le monde est divisé entre des grandes villes modernes, où la population dument enregistrée vit dans des appartements aseptisés, et de vastes zones désertiques où sont rélégués les exclus, les sans-papiers.
William est envoyé à Shanghai pour enquêter parmi les employés de la société Sphynx à propos d’un vol de papiers. Il soupçonne Maria Gonzalez et, pourtant, il va se laisse entraîner dans une histoire d’amour sans issue…

Avis :

Michael Winterbottom est un réalisateur touche-à-tout qui passe d’un style à l’autre et ne cesse de surprendre le spectateur avec des choix improbables. Au cours de sa carrière, l’homme s’est attaqué à une foule de sujets avec plus ou moins de réussite. Mais c’est en cette année 2003 que le réalisateur s’est lancé dans son film le plus ambitieux. Un projet qui mélange SF et romantisme avec cette touche « Winterbottomienne » (et oui, je viens de l’inventer) indéniable que j’aime tant.

Donc après avoir touché aux films de guerre, aux films d’époque, au social, à la série télé aussi, Michael Winterbottom décide de se lancer dans ce qui me fait penser à sa version de « THX 1138« , le premier film de George Lucas. Film d’anticipation, doublé d’une belle histoire d’amour, « Code 46 » est un cru « Winterbottomien » très intéressant. Sans être incroyable, le réalisateur a fait beaucoup mieux, le film se voit avec un certain suspens qui nous emporte vers un final tout aussi intéressant que le projet lui-même.

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Dans un avenir pas si lointain, le monde a bien changé. La société est divisée en deux parties très distinctes l’une de l’autre. Les gens qui ont des papiers vivent dans de grandes villes et les autres sont perdus dans des zones désertiques. Une loi par rapport à l’ADN a été inventée pour réguler les natalités. William est une sorte d’enquêteur privé pour des sociétés importantes. Américain, il est envoyé à Shanghai sur une affaire de faux papier. Très vite, il soupçonne une employée, Maria Gonzales. Mais pourtant, malgré les soupçons qui pèsent sur elle, William ne la dénonce pas. Énigmatique, la jeune femme l’attire et c’est sans grand espoir qu’il se laisse peu à peu embarquer dans une histoire d’amour clandestine.

Quand Winterbottom se lance dans un film de science-fiction, ça donne un film assez inédit. Quelque part entre le film d’anticipation qui donne froid dans le dos et la romance, sombre, tout en retenu, Michael Winterbottom essaie de donner un nouveau souffle au style et il me séduit. Sur un rythme très lent, qui laisse le temps aux émotions, le réalisateur va construire un film solide et mais aussi très étrange. Étrange dans le sens où l’intrigue et son traitement sortent complètement des sentiers battus et c’est vrai qu’il faudra un temps d’adaptation, car on peut être surpris au début. « Code 46« , c’est assurément un film d’auteur, loin du grand public et qui ne plaira pas à tout le monde. Donc si vous vous attendiez à un film d’action, passez votre chemin, car il faut ici chercher plus du côté de « Bienvenue à Gattaca » d’Andrew Niccol pour être satisfait et pris dans son ambiance unique.

Personnellement, même si j’admets avoir un peu de mal avec certains passages dans le film, je dois dire que dans le fond, j’ai trouvé l’histoire géniale et culottée. C’est tout en douceur, sans qu’on s’en rende vraiment compte, que le réalisateur fait basculer cette histoire d’amour clandestine. La force de leurs dialogues est le silence. Ces moments où les regards se croisent et se cherchent. Ces moments en apesanteur, où chacun profite et espère du moment présent, car au final, on sait bien que cette histoire ne mènera à rien et qu’elle peut finir très mal. J’ai vraiment accroché avec le style du film. Je peux même dire que c’est plus le style qui m’a séduit de bout en bout que l’histoire en elle-même. Winterbottom n’a pas les moyens d’un George Lucas ou d’un Niccol et pourtant, le cinéaste anglais réussit un très beau tour de force en nous livrant un futur pas si différent de notre présent. Et c’est grâce à quelques bonnes idées, à quelques signes distinctifs qui ne trompent pas et une ambiance parfaite, qu’il réussit à crédibiliser son futur et nous le faire accepter comme tel.

C’est Tim Robbins et Samantha Morton qui tiennent le haut de l’affiche. Et les deux acteurs ont une mission assez difficile, car ils ont tous les deux des rôles particuliers où le jeu des regards compte énormément. Ils devront être touchants et attachants, sans forcément avoir beaucoup de dialogues. Et je peux dire qu’ils y arrivent bien, en particulier Samantha Morton qui est fabuleuse dans la peau de cette femme impliquée et perdue en même temps.

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Michael Winterbottom me surprend encore une fois avec un film loin des clichés habituels. Son incursion dans le domaine de la SF, même si ce n’est pas une réussite totale, car le film a quand même quelques lacunes (longueurs et quelques petites zones d’incompréhensions par moments), n’en reste pas moins excellente, curieuse, ambitieuse et foutrement belle dans son esthétique. Décidément, Winterbottom m’étonnera toujours et il confirme encore une fois que c’est bel et bien l’un des réalisateurs que je préfère.

Note : 15/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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