D’Après une Idée de : Ann Biderman
Avec Ben McKenzie, Michael Cudlitz, Regina King, Michael McGrady
Pays : Etats-Unis
Genre : Policier
Nombre d’Episodes : 10
Résumé :
Une plongée au cœur de la police de Los Angeles… Le vétéran John Cooper est chargé de former la jeune recrue Ben Sherman. Les méthodes brusques de son nouveau mentor vont pousser Sherman dans ses derniers retranchements et l’amener à se demander s’il a vraiment ce qu’il faut dans le ventre pour devenir un flic de L.A. De son côté, l’inspecteur Adams, qui vit toujours chez sa mère, fait équipe avec Russell Clarke, un homme malheureux en ménage et père de 3 enfants. L’inspecteur Daniel “Sal” Salinger supervise quant à lui Nate Moretta et Sammy Bryant, en charge des enquêtes sur les gangs. Quant à l’officier Chickie Brown, elle rêve de devenir la première femme à intégrer l’unité d’élite SWAT…
Avis :
« Southland« , c’est l’œuvre d’Ann Biderman, une scénariste assez couillu qui a travaillé sur les scénarios de sacrés films comme « Peur Primale » et « Public Enemies » de Michael Mann. C’est à elle qu’on doit aussi le scénario de « Copycat » avec Sigourney Weaver. Ann Biderman écrit peu mais toujours bien, et c’est en 2009 qu’elle nous présente sa première série, « Southland« , une série qui dépeint le quotidien de la police.
Depuis un peu moins d’une quinzaine d’années maintenant, Hollywood s’est énormément développé du point de vue des séries, si bien que certaines sont même de sacrés événements à l’arrivée des premiers épisodes. Des séries, il y en a pour tous les goûts, mais il y a un style qui revient toujours, la série policière. D’ailleurs, le style est tellement exploité qu’il devient même difficile de surprendre encore, tant nos écrans sont noyés par le genre. Et pourtant, c’est au beau milieu de cette « surpopulation » qu’Ann Biderman a réussi à s’imposer en cinq saisons avec ce qui est à coup sur la meilleure série policière que j’ai pu regarder jusqu’aujourd’hui. « Southland » est une série sur le vif, quasi-documentaire et qui m’a déjà totalement conquis à sa cause avec ses deux premières saisons et ce ne sera pas avec cette troisième et excellente saison qu’elle va me décevoir. Bien au contraire, puisque c’est encore une fois une saison très intense qu’Ann Biderman nous apporte sur un plateau.
On suit toujours le quotidien des flics de Los Angeles. Ben, le p’tit bleu entame ses derniers jours de formation aux côtés de John Cooper. Leur relation se détériore peu à peu, car ayant de graves problèmes de dos et n’ayant pas de quoi payer une intervention chirurgicale, le sergent tombe peu à peu accro aux antidouleurs. Sammy quant à lui doit gérer sa rupture avec sa femme alors que cette dernière est en enceinte et peut-être pas de lui. Une rupture qui pourrait affecter son travail. Puis enfin, on retrouve Lydia, qui a beaucoup de mal à s’entendre avec sa nouvelle partenaire Josie, une flic plutôt directive. Ces quatre personnes, et d’autres encore, se croisent et s’entraident au milieu d’une baie des anges imprévisible, dure et sanglante.
On a tous un petit faible pour telle ou telle série et sans que je sois un grand fan du genre, j’avoue avoir un faible pour des séries comme « Colombo« , « Arabesque« , « Profiler » et plus récemment « NCIS« . Mais je crois bien que jamais une série de flics ne m’a autant pris que « Southland« . Alors que je pensais trouver une série comme une autre, la surprise a été de taille dès le premier épisode et depuis, chaque nouvelle saison que je commence est un peu comme un cadeau que je m’empresse de déballer.
Après deux saisons de six épisodes, « Southland » se voit augmenter et enfin arriver avec cette saison trois au format dix épisodes et c’est une très bonne chose, car en plus d’être déjà excellente, la série, grâce à ses quatre épisodes supplémentaires, va en profiter pour gagner encore en excellence et surtout elle va prendre le temps d’approfondir tous ses personnages. Elle va particulièrement approfondir leur vie privée pour certains et peindre des portraits humains, simples et justes.
Gardant toujours ce côté pris sur le vif, « Southland » nous sert dix épisodes musclés, qui sont à l’image de la magnifique affiche de cette troisième saison. Comme d’habitude, chaque épisode commence par un événement, et revient en arrière pour expliquer les faits. Chaque épisode est génial et passionnant. Que ce soit dans sa trame principale, ou ses sous-trames, ainsi que les différents fils rouges que l’on suit sur les différents personnages, tout est formidablement orchestré. Finement écrit, j’adore les différentes facettes du métier, selon les services. Puis on a à faire à des personnages très humains, ils ne sont pas des surhommes, ils ont leurs doutes, leurs faiblesses et ils font des erreurs et c’est ce qui les rend d’autant plus touchants.
La série est pensée de façon à ce que l’on reste accroché à notre fauteuil. Ce qui pousse dans ce sens, c’est bien entendu la réalisation de la série. « Southland » pousse encore un peu plus loin le concept de pris sur le vif. D’ailleurs, je trouve que la série est de plus en plus tendue, grâce à cette ambiance et ce rebondissement totalement inattendu. Plusieurs épisodes m’ont soufflé tant ils m’ont surpris et laissé sur le cul. Impossible de prévoir quelque chose. Il peut se passer tout et n’importe quoi à n’importe quel moment et c’est ça que j’aime énormément dans la série. Elle nous projette au cœur de son quotidien, aux côtés de ces flics et c’est l’aspect très réaliste, presque au niveau d’un documentaire, qui fait que la série est extrêmement tendue. Et « Southland » est d’autant plus intelligente qu’elle arrive à surprendre et à être sensationnelle, tout en évitant de tomber dans le sensationnel pour faire du sensationnel. On a vraiment à faire à une série qui est mature, adulte, qui est très bien réfléchie et qui s’éloigne radicalement de ce qui se fait en la matière.
Comme je le disais plus haut, la série développe plus en profondeur ses personnages. Chaque acteur voit donc son personnage devenir plus touchant et c’est un vrai plaisir. Et plus particulièrement pour celui tenu par Shawn Hatosy. Son personnage m’a beaucoup touché dans cette saison, car c’est celui qui morfle le plus et de manière très brutale parfois. Ou celui de Regina King et des « problèmes » avec sa mère. J’aimais déjà les personnages de la série, mais cette saison est vraiment un tournant dans l’écriture et le fait d’en apprendre plus sur eux, de laisser presque autant de temps sur le terrain qu’en dehors, fait que cette nouvelle saison gagne plus, touche plus, immerge plus aussi et c’est peut-être ce qui manquait à cette série pour être parfaite. Elle nous avait déjà montrée différentes facettes de ses personnages au travers des deux premières saisons, mais jamais à ce niveau-là et c’est franchement bien vu.
Cette troisième saison marque donc un tournant dans la série. « Southland » était déjà une série de très haut niveau, mais avec ces dix nouveaux épisodes, je peux dire qu’elle s’est envolée et j’ai parfaitement dévoré cette saison (faut dire en même temps que dix épisodes de quarante minutes, ça passe vite). Brutale, frustrante, virulente, touchante, bref, je me répète, « Southland » est une bombe atomique !
Note : 20/20
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Par Cinéted