octobre 10, 2024

Abyss

abyss

But du Jeu :

Utilisez vos alliés de la mer pour recruter de puissants seigneurs de guerre et devenir ainsi le maître des océans.

Avis :

Très souvent, pour qu’un jeu de société fonctionne, il faut un thème fort. Même si le système de jeu est pourri, quand une boîte tape dans l’œil, c’est parce que le design et l’univers plaisent à l’acheteur. Comme on le sait tous, ce n’est pas parce qu’une boîte est jolie qu’un jeu est forcément bon et c’est bien souvent le contraire qui se produit. Mais entre les zombies et autres créatures imaginaires, les villes et pays exotiques, les animaux tout mignons ou encore les univers imaginaires allant de l’uchronie à l’héroic-fantasy, les thématiques ne manquent pas, bien au contraire. Bruno Cathala est un célèbre auteur de jeu de société et dès qu’il sort un jeu, c’est un peu l’évènement pour les ludophiles, un peu à la manière d’un Spielberg pour les cinéphiles. Abyss est l’un de ses nouveaux jeux et il s’inspire d’un thème fort, très peu exploité dans le domaine du jeu de société, les fonds marins. Et il ne faut pas se fier à la jaquette qui ressemble à un méchant de l’univers Marvel, ici, on parle de crabes, de poulpes et d’hippocampes.

Abyss est un jeu qui mixe le plateau et le jeu de cartes. Le plateau se délimite en trois zones. Dans les fonds marins, il y a une zone de combat et de recrutement. Là, le joueur qui décide de jouer dans cette zone va retourner les cartes une à une, et prend celle que personne ne veut. Un joueur adverse peut acheter une carte forte en premier en donnant une perle (la monnaie du jeu) au joueur dont c’est le tour. Si un autre joueur veut une autre carte, il devra payer deux perles et ainsi de suite. Dans cette zone, il y a aussi des monstres à combattre, donnant diverses récompenses au moment où on le bat. Toutes les cartes qui n’ont pas été prises vont dans la deuxième zone. Juste au-dessus de la zone de combat, il y a donc une zone où les cartes non voulues sont rangées par armée entre les crabes, les pieuvres, les méduses, les coquillages et les hippocampes. Un joueur qui veut jouer dans cette zone durant son tour va piocher tout le tas d’une armée. Enfin, la troisième zone contient les seigneurs de guerre, ceux qui font gagner des points. Pour les recruter, il faut dépenser un certain nombre de points avec les cartes d’alliés tout en respectant certains codes couleurs. C’est-à-dire que pour recruter un seigneur, il faut non seulement le nombre de points mais aussi les bonnes cartes avec les bonnes couleurs. Par exemple, si vous voulez recrutez un seigneur rouge, il faudra que des cartes alliées rouges. Ensuite, pour pimenter un peu le jeu, chaque seigneur possède un effet (faisant gagner des points ou handicapant un adversaire) et certains possèdent des clés. Au bout de trois clefs, le joueur peut choisir une ville, annulant les pouvoirs des seigneurs qui ont une clef mais permettant de gagner beaucoup de points.

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Le jeu se termine lorsqu’un joueur à recruter sept seigneurs devant lui. En lisant ces quelques lignes, le jeu peut paraître complexe, mais il est tout le contraire En effet, et c’est souvent le reproche que l’on peut lui faire, c’est que la mécanique du jeu est très simpliste et en totale désaccord avec le design très adulte. Un enfant de sept ans pourrait très facilement y jouer alors que l’ambiance voulue dans le jeu est glaciale. Ensuite, le jeu laisse pas mal de place à l’aléatoire, notamment lors de la sortie des seigneurs. Il y en a six au départ, et la manne revient à six lorsqu’il n’y a plus que deux seigneurs. Ainsi, celui qui prend l’un des derniers seigneurs laissera un plus grand choix aux adversaires. Mais le problème, c’est que l’on ne sait jamais quel seigneur va sortir et en plus, il est quasiment impossible de bloquer volontaire un joueur. Du coup, les plus fins stratèges risquent fort déçus par la mécanique du jeu. Néanmoins, le design est sublime avec des personnages d’une grande beauté et un plateau magnifique. Encore une fois, le matos est fort joli et le tout demeure attrayant.

Au final, Abyss est un jeu fort plaisant mais qui risque de ne pas plaire à tout le monde. Très facile d’accès, les règles sont simples et permettent une plongée immédiate dans l’univers. Reste que la place laissée au hasard est très importante et que cela risque de rebuter plus d’une personne, notamment ceux qui aiment les jeux de contrôle ou encore ceux qui apprécient pourrir les jeux adverses.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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2 réflexions sur « Abyss »

  1. Très bonne critique d’un jeu que j’apprécie beaucoup, en effet le jeu est plutôt simple par rapport au background qu’il propose mais ce défaut n’empêche en rien des parties de qualités, je ne suis pas entièrement d’accord avec le fait que bloquer un autre joueur est impossible, en effet avec de l’expérience il devient aisé de piquer les cartes alliés qu’un joueur convoite et le système des militaires (le maitre des armées ne laissant aux autre que 6 alliés aux autres joueurs par exemple) régule l’ensemble.
    Autre point à considérer: l’extension.
    En effet il semble de plus en plus courant que les jeux ne soient qu’une première ébauche et que les éditeurs et auteurs sortent après coup des extensions afin de non pas renouveler les cartes mais proposer une complexification au système de jeu. C’est le cas avec abysses et son extension kraken pour le coup, il est difficile de dire que l’interaction entre les joueurs n’est pas assez forte car dans kraken on peut se refiler des perles corrompues, bloquer certaines actions grâce aux pions sentinelles etc etc, cela offre une nouvelle optique au jeu et les parties n’en sont que plus tendues et intéressantes.
    Sur ce, je vous laisse, j’ai des méduses à soudoyer.
    Emilie

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