octobre 14, 2024

Le Canardeur

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Titre Original : Thunderbolt and Lightfoot

De : Michael Cimino

Avec Clint Eastwood, Jeff Bridges, George Kennedy, Geoffrey Lewis

Année: 1974

Pays: Etats-Unis

Genre: Action

Résumé:

Le braqueur de banque John Thunderbolt se lie d’amitié avec Lightfoot, un jeune aventurier. Ensemble, ils décident de récupérer un magot d’un demi-million de dollars que Thunderbolt avait planqué dans une vieille école. Mais celle-ci a été détruite…

Avis:

Il est toujours intéressant de regarder les débuts de carrière d’un célèbre réalisateur. Si Michael Cimino n’est pas un nom connu de tous, comme le sont Steven Spielberg ou Peter Jackson, il a quand même réalisé de grands films comme Voyage au Bout de l’Enfer avec Robert De Niro ou encore La Porte du Paradis, film fleuve qui a eu un cuisant échec critique et public. Remis au gout du jour par Carlotta, La Porte du Paradis est un chef d’œuvre qui fut injustement l’une des plus pires crises financières à Hollywood. Découragé par cet échec et maudit dans les studios californiens, Cimino n’a pas fait grand-chose par la suite. Mais encore une fois Carlotta veille au grain pour ne pas que ce réalisateur tombe dans l’oubli et propose une restauration de son premier film, Le Canardeur avec un casting affolant. Et bien évidemment, le film est une réussite.

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John Thunderbolt est un ancien braqueur qui vit une vie paisible de pasteur. Cela jusqu’à l’arrivée d’un homme qui essaye de le tuer. Il prend alors la fuite et se lie d’amitié avec Lightfoot, un jeune homme fougueux qui rêve d’aventure et de liberté. Traqués par deux étranges personnages, Thunderbolt explique alors qu’un lors d’un ancien braquage, l’argent n’a jamais été retrouvé et que les deux personnes qui sont à leur poursuite sont d’anciens acolytes qui pensent que Thunderbolt a le fric alors qu’il est caché dans une ancienne école qui a été détruite.

Le Canardeur, titre relativement ridicule pour un film de cette qualité, est un film qui mélange action et policier dans un environnement typiquement américain. Partant d’une trame très simple, le film va aller vers le road-movie et même le buddy-movie à certains moments. La principale force du film réside dans le duo joué par Clint Eastwood et Jeff Bridges alors au début de sa carrière. L’alchimie est bien présente et on ressentira une vraie complicité entre les deux acteurs. Mais Michael Cimino ne s’arrête pas là, ne fournissant pas qu’un simple divertissement.

Le début est assez clair, presque léger malgré les deux assassins à la poursuite des deux héros. Ceux-ci se ratent souvent, et on pourrait croire que l’on est proche d’un Benny Hill. D’ailleurs l’humour dédramatise volontairement les scènes de fusillades ou même d’affrontements pour arriver à une vérité inattendue. Arrive alors une entente inattendue et le film prend une autre tournure. Devenant plus sombre, la séquence du braquage est assez courte mais ne contient que très peu de moments d’humour. On comprendra vite cela dans les évènements qui suivent, rendant le film très sombre. D’ailleurs la séquence finale, d’une grande cruauté envers l’un des personnages montre toute la noirceur insidieuse du film.

Malgré toutes ces qualités, le film n’est pas exempt de défauts. Si le début est vraiment prenant, on sent que le film tire en longueur sur certains passages, et notamment sur la façon dont est abordé le braquage. C’est plus mou, moins engageant et le film se perd un peu dans une trop grande différence d’ambiance. On passe de quelque chose d’assez léger à quelque chose de plus lourd où l’on sent que chaque personnage ne se fait pas confiance. On retrouvera d’ailleurs cette violence dans les paroles d’un personnage à un autre qui vont devenir une réalité. La réalisation n’est pas non plus exceptionnelle. Néanmoins, pour son premier film, Cimino explore différentes facettes du cinéma policier avec des moments très solaires et d’autres moments plus simples voire anodins comme lors dudit braquage au gros canon.

Enfin, difficile de passer outre le casting incroyable de ce premier film. Clint Eastwood est très charismatique en homme mystérieux et plutôt classe, mais il faut dire qu’il se fait voler la vedette par un jeune premier de l’époque, Jeff Bridges. Si aujourd’hui on ne le présente plus et qu’il incarne une classe certaine, il est lumineux dans ce film, complètement habité par son rôle et par son personnage foufou. Il est aussi très bon pour jouer les faux-semblants et tromper le spectateur sur son état. George Kennedy fait aussi partie du casting et il est lui aussi relativement bon dans la peau d’un pourri du début à la fin.

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Au final, Le Canardeur est un bon film et surtout un excellent premier film pour Michael Cimino. Entre une histoire sympathique sur fond de buddy-movie et une violence qui s’exacerbe au fur et à mesure du film, on est face à un polar mitonné d’action de bonne facture. Seulement, le film traine parfois en longueur et la scène du braquage est un poil trop expédié, ce qui est dommage. Bref, un film tout de même fort conseillable, surtout que la restauration de la part de Carlotta est sublime et que les bonus sont très nombreux sur cette belle galette.

Note : 15/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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