Avis :
Au départ, le R n’B était une musique associée au afro américains qui jouaient de la musique et qui oscillaient entre le blues et le jazz. Comme icône de ce genre musical, nous avons bien entendu l’immense Ray Charles. Puis au fil des années, ce terme est devenu une sorte d’étendard pour tout chanteur noir américain et le terme a perdu un peu de sa nature. Adieu piano, trompette et guitare sèche. Bonjour, boîtes à rythme et trémolos dans la voix. Car oui, le R n’B n’est plus ce qu’il était. La preuve avec Trey Songz, dont le cinquième album, intitulé sobrement Chapter V, et qui est considéré comme du R n’B. Or, quand j’écoute cet album, j’entends du rap, de la soupe et un peu d’électro, mais pas du R n’B ! Enfin, cela n’est qu’une question de terme et non de qualité de musique. En effet, si on prend le domaine du métal (que je maîtrise un peu mieux), il y a une palanquée de sous genres et finalement, cela en devient presque ridicule. Tant que le son est bon, on se fout pas mal du genre. Maintenant, j’ai un gros problème avec le R n’B actuel. En effet, je trouve que le rythme est répétitif, que les musiques se ressemblent d’un artiste à un autre et que cela fleure trop le coup marketing en montrant un peu ses biscotos ou en prenant le look Trader gangster. Alors qu’en est-il pour Trey Songz ?
Le chanteur connait un début de carrière assez rapide en 2003, car il s’associe avec des rappeurs assez connus et il commence donc à se faire un nom. Avec son look mauvais garçon et ses baggys au ras du cul, il colle parfaitement à l’image du méchant gangster. Seulement, au bout de deux albums, les ventes commencent un petit peu à se déliter et il faut trouver un remède. Le choix est vite fait, on délaisse le rap pour faire quelque chose de plus consensuel et vendeur, on fait quelques pompes et on prend des hormones pour avoir du muscle et enfin, on change de look, mettant des costards tape à l’œil ou se alors s’exhibant torse nu pour montrer ses abdominaux. Son troisième album cartonne et les tubes s’enchainent. C’est en aout 2012 que sort Chapter V avec pas moins de 21 titres à l’intérieur. On peut donc dire que le monsieur est un bosseur. Mais cela suffit-il ? J’ai bien envie de dire non. En effet, si l’album commence par une intro typique de la musique consensuelle d’aujourd’hui, avec une boîte à rythme et une vois lascive, elle met en avant quelque chose de déjà entendu et on n’a pas franchement envie d’aller plus loin. Et là, c’est la débandade totale avec des titres peu variés et une instrumentalisation minime. En effet, on entendra de ci de là quelques guitares timides, mais on aura surtout cette maudite boîte à rythme qui ne possède qu’un seul rythme. Si quelques featuring font leur apparition sur le skeud, cela permet parfois d’aider le monsieur qui ne fait que copier ses aînés comme Usher ou encore Nelly.
Bon vous allez dire que je suis méchant, alors je vais quand même reconnaître une chose, le monsieur chante bien. Il possède un joli timbre de voix, il peut partir assez loin dans les notes, mais cela s’arrête là. Il accumule le truc que je déteste le plus au monde dans la musique, il s’amuse sans arrêt à rallonger ses rimes et à faire des effets avec sa voix, histoire de faire voir qu’il chante trop bien et qu’il maîtrise ses cordes vocales. Le seul problème, c’est qu’à la longue, c’est relativement chiant et on a déjà assez de chanteuse de merde qui nous bassine avec ce genre de chant merdique. Visiblement, il maîtrise aussi le rap et c’est là dedans que les morceaux sont meilleurs, plus sulfureux et plus intéressants. Seulement, il n’y en a que trois ou quatre dans tout le skeud ce qui est très peu. Le reste n’est que soupe et morceau taillé pour la radio et les jeunes pucelles en manque de musique un peu dansante.
Au final, Chapter V de Trey Songz est un album plus que dispensable. S’il est long et montre que le chanteur est un bosseur avec beaucoup d’idées, on remarquera une absence de prise de risque et surtout une répétition dans les chansons. Et quand c’est comme cela, ça devient vite chiant. Bref, 21 titres, mais seulement quatre ou cinq de bon, c’est assez peu et c’est vraiment dommage. Allez, peut-être pour draguer une nana qui aime ce genre, mais pas plus, sinon, vous risquez l’apoplexie auditive. Elle existe cette maladie ? Non ? Ben je m’en fous !
- Chapter V (Intro)
- Dive In
- Panty Wetter
- Heart Attack
- Playin’ Hard
- 2 Reasons (feat T.I)
- Hail Mary (feat Young Jeezy et Lil Wayne)
- Don’t Be Scared (feat Rick Ross)
- Pretty Girls Lie
- Bad Decisions
- Forever Yours
- Inside Interlewd
- Fumble
- Without a Woman
- Interlude4u
- Simply Amazing
- Never Again
- Check Me Out (feat Diddy et Meek Mill)
- Chapter V (Outro)
- Ladies Go Wild
- Almost Lose It
Note: 07/20
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