mars 28, 2024

Spetters

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De : Paul Verhoeven

Avec Hans Van Tongeren, Toon Agterberg, Maarten Spanjer, Renee Soutendijk

Année: 1980

Pays: Pays-Bas

Genre : Drame

Résumé :

Les destins de Reen, Eef et Hans, trois amis d’enfance et inconditionnels de moto-cross qui aimeront la même femme, la plantureuse Fientje. Le premier deviendra paraplégique à la suite d’un accident de moto, le deuxième acceptera son homosexualité tandis que le dernier fera sa vie avec Fientje.

Avis :

Paul Verhoeven est un réalisateur connu de tous. Qui n’a pas vu « Total Recall« , « Basic Instinct », ou encore « Robocop« . Le réalisateur natif des Pays-Bas s’est exilé aux Etats-Unis et nous a offert d’excellents films qui ont marqué l’histoire du cinéma. Mais bien avant son « Robocop« , Paul Verhoeven, c’est avant tout un cinéaste néerlandais qui avait déjà une très belle carrière. C’est donc aux Pays-Bas que le sulfureux réalisateur a commencé son œuvre. Une œuvre violente et dérangeante comme le prouve son cinquième film, « Spetters » qui suit le parcours de trois jeunes gens. Un parcours chaotique et semé d’embuches. Un film radical, qui démontre la volonté de son réalisateur de sortir des sentiers battus quitte à se mettre l’opinion publique à dos.

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Trois amis d’enfance vont voir leurs destins bouleversés avec l’arrivée en ville de Fientje, une magnifique jeune femme. Tous sont attirés par elle. D’une manière différente certes, mais chacun d’eux la convoite. Mais la vie va se charger d’eux et diminuer les prétendants auprès de la belle. L’un d’eux devra affronter le handicap après un accident de moto cross. Un autre devra faire face à lui-même et accepter ce qu’il est. Quant au dernier, ce sera peut-être lui qui finalement fera sa vie, ou du moins un bout de chemin avec la belle.

« Spetters« , c’est un raz de marée incroyable, enfin surtout à sa sortie en salle. Il y avait un très très gros parfum de scandale et le film fut si mal accueilli qu’il contribua énormément au départ de son réalisateur vers le pays de l’oncle Sam. Il faut dire qu’à la découverte de « Spetters« , il y a de quoi être très surpris, car si on s’attendait à un film sur des jeunes qui s’amusent et profitent de la vie, c’est mal connaitre Mr Verhoeven qui va alors nous bousculer devant un film violent, cru, dur et provocant. À la vision de ce film, on peut dire que Paul Verhoeven livre-là son œuvre la plus sulfureuse et la plus choquante. Oubliez les frasques sexuelles de « Basic Instinct » ou de « Showgirls« , la source est ici.

Pour ce film, Paul Verhoeven va user de beaucoup de culot, aussi bien par sa trame et les sujets qu’il va aborder dans son film, que par sa mise en scène, car le film bénéficie de scènes choc et terriblement dérangeantes. Le scénario part d’une trame simple, le parcours de trois potes, passionnés de moto-cross, qui rêvent de prendre la place du champion en titre. Arrive dans le groupe une très belle blonde, et bien sûr chacun aura des vues sur la belle. Jusque-là, le film de Verhoeven n’a rien de bien différent, mais c’est sans compter sur l’élément déclencheur, l’accident de l’un d’eux qui le rend tétraplégique. À partir de là, le réalisateur néerlandais s’évade vers un tout autre thème et choisi d’aborder des sujets durs et casse-gueule pour l’époque. Ainsi, il va parler du handicap et la façon de le vivre, surtout vu à travers les yeux d’un jeune homme qui profitait de la vie à fond. Le film sera touchant par ce parcours brisé. Il abordera aussi l’homosexualité de manière terriblement crue et maladroite. Le film sera même choquant dans cette partie, le réalisateur n’hésitant pas une minute à montrer ce que le public n’était surement pas prêt à voir, c’est-à-dire des scènes de sexe plus qu’explicite. Il abordera la religion aussi et le regard de Dieu, la foi, le destin, la vie et les épreuves. Le tout donnera un joli portrait de cette jeunesse hollandaise qui rêve d’autre chose. Mais voilà, si les intentions sont belles, je dois dire que le film manque beaucoup de subtilité. Si le réalisateur est connu pour son côté scandaleux, ici, je trouve qu’il en oublie la finesse et met tout le film au premier degré, ce qui est dérangeant dans le bon sens du terme, mais un peu agaçant, presque pathétique, mais pas dans le bon sens du terme cette fois-ci. Tout comme la vision que le film montre des femmes, avec laquelle j’ai eu un peu de mal. Je pense qu’avec plus de subtilité, le film serait mieux passé.

Pour ce film, Paul Verhoeven fait encore une fois preuve d’une belle virtuosité en nous offrant des scènes incroyablement bien foutues et filmées pour l’époque. Je pense notamment à toutes les séquences en moto-cross, où le réalisateur arrive à saisir la vitesse et la violence de ce sport. Il m’a totalement bluffé de ce côté, il y a vraiment un mouvement incroyable. Le réalisateur installe aussi une bonne tension et va faire monter la pression de temps en temps et nous laisser KO, comme une scène dans les couloirs de métro, assez saisissante, mais pareil il manque cruellement de subtilité. Le tout reste bien sympa, parfaitement regardable, ce manque est vraiment dommage.

Hormis, ces quelques petits reproches, Spetters, c’est aussi une belle génération d’acteurs attachants. En particulier Hans Van Tongeren qui incarne le « futur » champion de moto-cross, que j’ai trouvé juste et drôle. Il y a Renee Soutendijk qui est une petite bombe qui crève l’écran dès qu’elle apparaît. Enfin, on notera, dans un rôle assez détestable, la présence du grand Rutger Hauer, en champion de moto-cross.

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« Spetters » est donc un bon film qui sent très bon les années 80. C’est un film que j’ai apprécié, malgré le manque évidemment de subtilité dans l’intrigue et la maladresse dont Paul Verhoeven fait preuve pour aborder certain sujet. Si vous avez envie de découvrir le début d’un grand réalisateur, alors « Spetters » est fait pour vous, mais attention, je tiens à le redire, le film est très cru et il n’est pas à mettre devant tous les yeux. Je pense qu’il vaut mieux le savoir avant de le regarder.

Note : 12/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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