De : Steven Goldmann
Avec Nicole Hiltz, Trace Adkins, Priscilla Barnes
Année : 2008
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Résumé :
Un soir de grande tempête, six jeunes en difficulté et leur pasteur reviennent d’un séjour en montagne. Le chemin difficile provoque une fausse manoeuvre forçant le groupe à se réfugier dans un parc de maisons mobiles abandonné. Mais cet endroit n’est pas le refuge qu’ils pensent avoir trouvé, loin de là, car Norma, une belle paysanne sudiste maléfique et ses acolytes, une bande de morts-vivants assoiffés de sang, leur préparent toute une soirée…
Avis :
On a tous des références. Dire le contraire serait mentir, car on a tous en tête des histoires faisant références à des films, des livres, voir même des musiques qui nous parlent. Et bien souvent, quand on réalise un film ou que l’on écrit un livre, on a plusieurs auteurs ou réalisateurs en mémoire, en référence, et parfois même quelques films dont on s’inspire plus ou moins librement. Si les citer peut être un honneur, voir un hommage, il faut aussi parfois savoir fermer sa gueule, surtout si on a fait de la merde. C’est un peu le cas de Trailer Park of Terror qui cité dès le départ du métrage 2000 Maniacs ! de Herschel Gordon Levitt et qui veut en quelque sorte lui rendre un hommage en racontant quasiment la même histoire. Seulement, il faut remettre dans le contexte que le premier film gore de l’histoire du cinéma date de 1963 et que le film qui nous intéresse aujourd’hui date de 2008 et que de l’eau à couler sous le ponts et que le monde a évolué. Malheureusement, à défaut de faire un film correct et débile, le métrage demeure bas de plafond et en dessous de la ceinture sans prendre une once de risque ou d’originalité. Alors quels sont les éléments qui font que ce film est mauvais ? Quelles sont les raisons de ne pas prendre une caravane pour les vacances ? Louez donc un mobil-home !
Tiens ! Une escalope avec de gros nichons !
Le scénario reprend les mêmes bases que le film de Gordon Levitt. En gros, on commence le film avec une belle blonde qui décide de se barrer de son caravaning avec un mec bien. Seulement, les pécores du coin ne sont pas d’accord, et tuent involontairement le mec en l’empalant sur un vieux piquet. La nana rencontre un mec sur la route qui lui file une arme pour dézinguer tout le monde, ce qu’elle fait avec plaisir (au moins une personne qui prend plaisir, parce que cette séquence est juste ignoble pour le spectateur). Bien évidemment, elle se suicide à la fin et on découvre vite que le mec qui lui file le flingue est le diable. On passe dans le futur, et un pasteur en jogging conduit une bande de jeunes dépravés vers un lieu dont tout le monde se fout. La tempête fait rage et ils ont un accident. Il trouve refuge dans un caravaning et, surprise, ils se font accueillir par une dame blonde aux gros nichons ! Seulement, le caravaning est maudit et il est habité par des zombies fantômes décharnés. On retrouve là un schéma narratif identique au film de 1963, sauf qu’à la place d’un village de fantômes cannibales, on a des zombies tarés. Le seul problème, c’est que le film est vide de sens et se contente d’une resucée abjecte du film dont il s’inspire. Tombant dans une vulgarité obscène, entre la grosse qui suce un vieux pour de la cock ou la vieil de 60 ans en string, le film accumule les clichés de mauvais gout et essaye d’aller dans le burlesque pour susciter du dégout, de la gêne chez le spectateur.
Cela est sans compter sur le charme de la caravane et sur une ambiance complètement plombée. Réunissant tous les paramètres du film d’épouvante de base, à savoir, pluie, nuit, jeunes qui se séparent, et endroits dégueulasses, Steven Goldmann se contente de présenter cela dans une sorte de pochette surprise crasseuse, sans âme et surtout sans savoir faire. Il faut dire qu’à aucun moment on a peur, à aucun moment on ne ressent quelque chose pour les personnages. Il faut dire que le film fait tout pour que l’on ne se préoccupe pas du sort des personnages. Entre le type imbu de lui-même qui casse les couilles à tout le monde, le cleptomane, la grosse accro à la drogue, la gothique, le peureux, l’accro au sexe et le pasteur paumé, rien n’est fait pour que l’on prenne de l’empathie pour les personnages. Tous plus cons les uns que les autres, le métrage sombre dans une débilité profonde et qui n’est même pas divertissante. On peut tout de même trouver quelques points positifs dans tout ça, et il s’agit sans doute de la musique. Purement rock sudiste à la Lynyrd Skynyrd, elle a le mérite de faire passer le temps et montre que le son de l’Alabama est vraiment une putain de tuerie. Seulement, c’est une bien maigre consolation que de regarder un film juste pour sa musique, autant regarder un concert !
KFH : Kentucky Fried Humans
Quand on regarde un film comme Trailer Park of Terror, on peut se dire, non sans un certain contentement, que finalement, pour être comédien dans un film d’horreur, il faut avoir un certain talent et un talent certain. Non, parce que franchement, dans ce film, les acteurs et actrices ont été recrutés à Pole Emploi. On met en avant Nicole Hiltz, qui aurait jouée dans Desperate Housewives. Alors déjà, niveau publicité pour un film d’horreur, on a vu mieux. C’est un peu comme si je disais que Chuck Norris faisait une comédie romantique ou si Sim faisait un film de Kung-Fu ! Mais en plus, à part montrer ses cuisses, ses nichons et sa face d’escalope, elle ne sert à rien et joue comme patate. Mais elle n’est pas la seule ! Prenons les zombies, entre le rockeur à l’humour moisi qui surjoue à mort, le gros qui est aussi charismatique de Casimir, le maigre qui fait mannequin en plastique, les méchants ne sont pas à la fête. C’est sans compter sur le diable, sorte de cowboy rockeur à deux balles, voulant prendre la dégaine des personnages de Rob Zombie, mais sans aucun talent. Mais parlons aussi des victimes. Déjà que leurs personnages sont tous des salauds de première, mais les acteurs sont vraiment nuls. Ils ne sont pas crédibles pour deux sous, mais en plus, ils ont des tronches de cakes. Un ratage complet au niveau des acteurs.
Après un tel calvaire, le film a-t-il quelque chose à sauver au niveau des effets gores, des effets sales ? Et il faut dire que tout ça est assez inégal. Le film en lui-même est plutôt gore. Prenant l’aspect le plus bête et méchant du film de Gordon Levitt, Trailer Park of Terror va enclencher des scènes dégueulasses dans une mise en scène burlesque du plus mauvais effet, rendant tout cela très vulgaire et très con. Alors, c’est vrai que l’on a une décapitation, un mec qui va se faire frire après s’être fait plus ou moins découpé, un zombie qui explose, une nana qui va se faire couper la main au couteau électrique, un type qui va se faire briser la colonne vertébrale sur une table de massage. Bref, on a des effets gores, et en ce sens, le film est assez sale, mais, tout est tourné en dérision, en humour potache et graveleux, ce qui ne suscitera aucun sentiment de la part du spectateur. D’autant plus que tout cela n’est pas fin et que cet humour ne fonctionne pas avec des gens ayant dépassé le stade sadique-anal de Freud. Mais finalement, le pire du pire, ce sont les effets spéciaux numériques absolument dégueulasses. Il suffit de voir la décapitation avec le faux sang pour se rendre compte que le budget était plus que limité. Heureusement, les maquillages sont bien foutus. Quant à la fin, elle est tellement mauvaise que je n’ai même pas envie d’en parler.
Mais non, je t’assure, j’aime la quéquette, pas les minous !
Au final, Trailer Park of Terror est une grosse déception et un film qui ne rend aucunement hommage au film qu’il cite. Si on a des effets gores et une bonne bande son, c’est bien tout ce que l’on aura à se mettre sous la dent. Un humour graveleux, des acteurs au rabais, un film qui ne suscite jamais la peur, on peut se dire que le métrage porte mal son nom. Bref, un film sans âme et sans aucune réelle intention. Comme quoi, n’est pas Rob Zombie qui veut.
Note : 06/20
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