mars 28, 2024

La Grande Bellezza

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De : Paolo Sorrentino

Avec Toni Servillo, Carlo Verdone, Sabrina Ferilli, Iaia Forte

Année : 2013

Pays : Italie, France

Genre : Comédie, Drame

Résumé :

Rome dans la splendeur de l’été. Les touristes se pressent sur le Janicule : un Japonais s’effondre foudroyé par tant de beauté. Jep Gambardella – un bel homme au charme irrésistible malgré les premiers signes de la vieillesse – jouit des mondanités de la ville. Il est de toutes les soirées et de toutes les fêtes, son esprit fait merveille et sa compagnie recherchée. Journaliste à succès, séducteur impénitent, il a écrit dans sa jeunesse un roman qui lui a valu un prix littéraire et une réputation d’écrivain frustré : il cache son désarroi derrière une attitude cynique et désabusée qui l’amène à poser sur le monde un regard d’une amère lucidité. Sur la terrasse de son appartement romain qui domine le Colisée, il donne des fêtes où se met à nu « l’appareil humain » – c’est le titre de son roman – et se joue la comédie du néant. Revenu de tout, Jep rêve parfois de se remettre à écrire, traversé par les souvenirs d’un amour de jeunesse auquel il se raccroche, mais y parviendra-t-il ? Surmontera-t-il son profond dégoût de lui-même et des autres dans une ville dont l’aveuglante beauté a quelque chose de paralysant…

Avis :

En 2013, j’ai eu un immense coup d’amour pour « Alabama Monroe » qui fut l’un de mes films de l’année dernière, alors quand celui-ci est parti en route vers l’académie des Oscars, j’espérais vraiment qu’il décrocherait la précieuse statuette et à ma grande surprise le film belge fut battu par ce film italien. Pourquoi ? Est-il aussi bien que ça ?

Il fallait que je m’en assure et dès que je suis tombé dessus, je me le suis pris et le résultat est une fable incroyable, démesurée, intense et sublime. Une claque comme j’adore en prendre et je n’ai qu’un seul regret, j’aurais adoré le découvrir au cinéma. Il mérite parfaitement son Oscar à n’en pas douter, même si malgré tout ça, j’aurais quand même donné la statuette à « Alabama Monroe« .

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Rome, de nos jours. Jep Gambardella, c’est le roi des mondains dans la capitale d’Italie. Il est connu pour avoir écrit un seul et unique roman, il y a quarante ans maintenant. Ce livre fut un tel succès qu’il est entré dans la culture italienne d’emblée. Depuis, Jep essaie de retrouver l’envie d’écrire et le temps aussi, mais il n’a pas d’inspiration et se noie dans la folie des mondanités de la capitale. Sur la terrasse de son appartement, il rêve, il s’ennuie, il vit, il organise des fêtes et des débats cherchant un but au néant qui entoure sa vie.

 » – Quand je suis arrivé à Rome à 26 ans, je me suis précipité assez tôt, sans presque m’en rendre compte, dans ce que l’on peut définir comme le tourbillon des mondanités. Je ne voulais pas être simplement un mondain, je voulais devenir le roi des mondains… Et j’y suis parvenu. Je ne voulais pas seulement participer aux soirées. Je voulais avoir le pouvoir de les gâcher… »

Paolo Sorrentino est l’un des plus grands réalisateurs italiens actuels. « La grande Bellezza » sera bel et bien le chef-d’œuvre dont j’avais tant entendu parler et que j’ai lamentablement loupé au cinéma.

Après une demi-heure de film qui est passée comme cinq minutes, le personnage de Jep revient d’une nuit d’amour et flâne au petit matin sur les rives du Tibre. Il est seul et se remet en question, c’est ainsi qu’il nous apporte le texte que j’ai cité plus haut. Ce petit monologue, dit dans la douce lumière d’une Rome qui s’éveille va alors résumer tout le film à mon sens et traduit un peu toutes les émotions qu’il va y avoir dans le film. À l’écoute de ces paroles, on devine alors que ce film sera une fable nostalgique et cruelle sur le destin d’un homme, de sa vision de son existence, de sa fierté, comme de ses remords et ses regrets.

Avec « La Grande Bellezza« , Sorrentino nous invite à entrer dans l’intimité d’une figure de la jet-set de Rome. Il nous invite à découvrir un monde de fêtes, d’arrogance, de luxure, de regards et de jugements.

Paolo Sorrentino nous a concocté un film intense, triste et beau à la fois. Le scénario est un petit bijou de nostalgie, de regret, d’apparence, de démesure et de folie à la hauteur de l’incroyable scène de l’anniversaire de Jep en début de film. Le film va suivre alors pendant deux heures et quart, Jep, écrivain, artiste, mais surtout jetsetteur. Le réalisateur nous place au plus près de lui et nous livre avec pudeur et arrogance en même temps ses confessions, ses regrets, ses désillusions, sa vision de la vie et son regard qu’il porte sur cette faune et cette flore qu’il côtoie avec un ennui certain. Tout est basé sur l’apparence, sur le regard de l’autre, sur l’hypocrisie de la vie qu’on doit mener. on savoure les dialogues à chaque instant.

L’intrigue est géniale de bout en bout. Le film est très maîtrisé, très dur dans ce qu’il nous montre, ce qu’il nous dit. Il est aussi terriblement esthétique, chaque plan est incroyable, on en prend plein les yeux, il y a une idée par plan, tout est beau. La photographie est sublime, l’ambiance aussi folle que burlesque, avec une petite tendance à partir dans l’exagération.

C’est vrai que la comparaison est facile, mais le film fait penser à une version moderne de « La Dolce Vita » de Fellini, mais aussi dans un certain sens à « Freaks » de Tod Browning, car le réalisateur peint aussi un portrait de la jet-set Romaine qui est assez moche, qui fait peur dans un sens. Des personnes tellement centrées sur elles-mêmes qu’elles en paraissent monstrueuses sans qu’elles s’en rendent compte. Et à plusieurs moments dans le film, certains personnages finissent par ouvrir les yeux et leurs réactions sont touchantes.

Pour peupler son film et décrire cette Jet-set avec réalisme, le réalisateur s’est entouré d’acteurs incroyables. Paolo Sorrentino retrouve pour la cinquième fois son acteur fétiche Toni Servillo et l’acteur est tout simplement fabuleux, touchant, drôle, agaçant, exubérant et triste. Il est génial dans ce rôle et fait passer tellement de choses. Je l’ai adoré de bout en bout, même si parfois je l’ai un peu détesté. Son personnage, comme son jeu, est passionnant et il nous donne envie de savoir ce qui va bien pouvoir lui arriver.

Deux actrices sont magnifiques dans ce film. La première, c’est Sabrina Ferilli, qui joue Ramona, la fille d’un vieil ami. Belle et séductrice, elle m’a touché de par son regard qu’elle pose sur « ces monstres ». Puis il y a aussi Giovanna Vignola « la patronne » de Jep. L’actrice est géniale elle aussi, malgré un petit rôle. Son meilleur ami, joué par Carlo Verdone, est très bien, c’est le personnage qui est peut-être le plus humain de tous dans cette fable. Puis il y a Rome, belle, magnifique, imposante, filmée amoureusement par la caméra de Paolo Sorrentino qui nous livre ses trésors et ses merveilles de l’architecture, de la nuit et la lumière qui se pose sur chaque monument, sur chaque décor, c’était incroyablement beau et la ville est un personnage elle-même. Bref ce casting est parfait.

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Voilà ce que je pouvais écrire sur cet incroyable film que j’ai adoré. Superbe et poétique, romantique et cruel, vulgaire et burlesque, amoureux et cynique, fou et nostalgie, intense et désabusé, irrésistible et touchant, agaçant et envoûtant, la liste des adjectifs qui me vient en tête pour décrire ce que peut-être « La grande Bellezza » est presque interminable, mais si j’arrivais au bout, elle se conclurait par ce mot CHEF D’ŒUVRE !!!!

Note : 20/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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