mai 11, 2024

Les Nouveaux Sauvages

Titre Original : Relatos Salvajes

De : Damian Szifron

Avec Ricardo Darin, Oscar Martinez, Leonardo Sbaraglia, Erica Rivas

Année: 2015

Pays: Argentine, Espagne

Genre: Comédie, Drame

Résumé :

L’inégalité, l’injustice et l’exigence auxquelles nous expose le monde où l’on vit provoquent du stress et des dépressions chez beaucoup de gens. Certains craquent. Les Nouveaux sauvages est un film sur eux.

Vulnérables face à une réalité qui soudain change et devient imprévisible, les héros des Nouveaux sauvages franchissent l’étroite frontière qui sépare la civilisation de la barbarie. Une trahison amour, le retour d’un passé refoulé, la violence enfermée dans un détail quotidien, sont autant de prétextes qui les entraînent dans un vertige où ils perdent les pédales et éprouve l’indéniable plaisir du pétage de plombs.

Avis :

Réalisateur argentin, Damián Szifron n’est pas encore très connu malgré le fait qu’il est loin d’être un débutant. Plus scénariste que réalisateur, il a toutefois réalisé déjà trois films en douze ans. Et sur ces trois films, seul « Les nouveaux sauvages » est arrivé chez nous, ce qui est pour le moins étrange, puisque ces « … nouveaux sauvages » est un film au concept particulier, qui bien souvent a du mal à trouver son public. « Les nouveaux sauvages« , c’est un film qui est tourné sous la forme de segments, racontant tous une histoire différente.

« Les nouveaux sauvages« , c’est donc un câble qui cède pour chacun des personnages qui vont être racontés ici. Partant donc sous la forme de segments, il y en a sept pour être plus précis, Damián Szifron s’engage dans un film pour le moins curieux. Un film qui abusera plus ou moins dans les récits qu’il met en scène. Alors bien sûr, si tous les segments ne seront pas tous de la même qualité, si on aura nos préférés, sur l’ensemble général de l’œuvre, « Les nouveaux sauvages » est un sacré bon délire qui nous fera autant rire qu’il va être capable de nous catastropher face à une bêtise humaine parfois poussée à son paroxysme !

Le monde d’aujourd’hui est une jungle dans laquelle il faut s’adapter et savoir survivre. Si la plupart du temps, les hommes et les femmes s’accoutument de cette folie ordinaire, parfois certains et certaines d’entre eux craquent. Et dans ces moments impulsifs et imprévisibles, l’homme est capable de tout…

Le film à sketches, ou à segments, rude exercice où plus d’un cinéaste s’est cassé les dents. Dans les mauvais exemples du genre, on pense d’emblée à « My movies project » ou encore à « Les infidèles« . Si ces deux exemples comportent des moments amusants et réussis, sur l’ensemble, ils ont bien eu du mal à nous convaincre. Pour ce troisième film de Damián Szifron et malgré tout le très bon bouche à oreille qu’on a pu entendre sur le film, des craintes étaient avant tout de trouver un film inégal. C’est donc une belle surprise de découvrir un film qui globalement fonctionne très bien et sait nous amuser avec des situations qui sont très loin d’être rigolotes.

Jouant entre le purement jubilatoire et d’autres parties qui vont être amusantes, mais prévisibles, Damián Szifron nous entraîne dans sept petites intrigues qui vont toutes déraper avec une échelle plus ou moins grande. Mais derrière ces situations qui sont aussi amusantes que d’une grande tristesse et d’une grande violence, le réalisateur aborde des thématiques fortes. Vengeance, trahison, amour, politique, corruption, déception, désillusion, Damián Szifron raconte parfaitement dans chacune de ses histoires une situation qui vire à la folie. Une folie humaine, une folie à hauteur d’homme, que le réalisateur va parfois exagérer encore plus pour parfaitement décrire tel ou tel sentiment, ressenti. Un petit agacement en voiture va alors prendre des proportions dramatiques, un homme face à l’administration prend sur lui avant de devenir une vraie bombe tant les frustrations et les œillères sont grandes. Un mariage, moment de bonheur, se transforme en pugilat de par des trahisons… Bref, « Les nouveaux sauvages« , c’est des réactions en chaînes qui résonnent finalement comme des exutoires pour leurs personnages et c’est terrible à suivre.

D’autant plus terrible que le réalisateur a réuni une bande d’acteurs qui s’éclatent dans leurs rôles. Alors là encore, selon les différents sketches, on aura nos préférences, mais comment ne pas rire devant le pétage de câble incroyable de Leonardo Sbaraglia ? Ou celui de Ricardo Darin ? Ou encore Erica Rives ? Bref, ces « … nouveaux sauvages » sont tous irrésistibles.

C’est donc avec un très bon concept que le réalisateur navigue joyeusement entre rires, catastrophes, traits volontairement grossis et analyse d’une bêtise humaine. Damián Szifron nous offre une folie douce et furieuse. Une folie en sept segments pour sept pétages de câble, tous plus ou moins mémorables. Bref, on se régale et on en redemanderait encore et encore !

Note : 15/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=ZsCshC9XaAA[/youtube]

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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Une réflexion sur « Les Nouveaux Sauvages »

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