avril 26, 2024

Après la Pluie

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Titre Original : Ame Agaru

De : Takashi Koizumi

Avec Akira Terao, Yoshiko Miyazaki, Shirô Mifune, Mieko Harada

Année : 1999

Pays : Japon

Genre : Drame

Résumé :

Dans le Japon féodal, un groupe de voyageurs est bloqué par la rivière en crue dans une petite auberge de campagne. Parmi eux se trouvent Ihei Misawa, un ronin, samourai sans maitre qui excelle dans l’art du combat, et sa femme Tayo, qui ne vit que pour l’amour de son mari. Après la pluie, Ihei décide d’affronter les maitres d’armes des dojos de la région en échange d’argent et de nourriture. Pris sous la coupe du seigneur Shigeaki, il devient le maitre d’arme de son fief, mais les rivalités sont nombreuses.

Avis :

Takashi Koizumi est un réalisateur japonais qui a commencé sa carrière en travaillant sur les derniers films de l’immense Akira Kurosawa. D’ailleurs, pour lui rendre hommage, il va dédier son premier long métrage, « Après la pluie« , à Kurosawa. Takashi Koizumi est un réalisateur qui ne fait pas de bruit et qui reste presque inconnu. Il réalise peu, on ne lui connaît que six films, dont le dernier sorti en 2014 n’a même pas su trouver le chemin de nos salles de cinéma.

Sur un scénario signé de la main d’Akira Kurosawa, « Après la pluie » est donc le premier long métrage de Takashi Koizumi. Le film s’invite quelques jours dans la vie d’un samouraï sans maître. Avec ce film, le réalisateur nous plonge en plein cœur du Japon du XVIIIe siècle. Respectueux, calme et envoutant, « Après la pluie » est un beau drame dans ce qu’il raconte, mais qui a aussi tendance à quelque peu traîner en longueur. Si l’ambiance est magnifique, le rythme trop contemplatif risque d’en décourager certains.

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Alors que le Japon subit des pluies diluviennes, plusieurs voyageurs se retrouvent bloqués dans une auberge, afin d’attendre que les pluies s’arrêtent et que le niveau de la rivière descende pour pourvoir traverser. Parmi ces voyageurs se trouve Ihei Misawa et son épouse. L’homme est un samouraï sans maître qui parcourt le pays à la recherche d’une place. Un jour, il fait arrêter un combat qui aurait pu tourner à la tuerie. Il fait alors la connaissance de daimyo Nagai Izuminokami Shigeaki, le seigneur d’un fief. Le seigneur cherche un maître d’armes et verrait bien Ihei pour le poste.

« Après la pluie » est un film calme et relaxant. C’est un film qui fonctionne énormément grâce à son ambiance, à l‘atmosphère qu’il dégage et du charisme lumineux de son personnage principal. « Après la pluie » est un film proche de la nature qui apaise quand on le regarde. C’est un film tout en harmonie qui a réussi, malgré ses défauts, à être captivant d’une certaine façon, notamment par la beauté incroyable de choses simples.

Ce qui est très réussi avec « Après la pluie« , c’est la façon dont le réalisateur a réussi avec une intrigue qui reste assez mince, à faire qu’on entre sans souci dans la magie son film. Comme je le disais, le scénario, dans l’histoire qu’il nous raconte, est mince, mais là où il en devient captivant, c’est par tous les petits détails qu’Akira Kurosawa et Takashi Koizumi ont rajouté pour envelopper l’intrigue. Des détails qui décrivent biens les traditions, les mentalités et le respect que ces personnages ont les uns envers les autres, tout comme le respect qu’ils peuvent avoir envers les armes, le combat et la vie en elle-même. Le réalisateur filme le tout avec beaucoup de simplicité et d’assurance.

On regrettera toutefois que le réalisateur offre un film un peu trop contemplatif. Il est vrai qu’on se laisse totalement charmer par l’atmosphère de ce film. Il est vrai que le personnage principal est incroyable à suivre, un personnage tout en sourire et en retenue. Un personnage calme, beau et serein. Mais malgré cette magnificence, il est aussi vrai que parfois, le rythme et le manque de « profondeur » dans l’intrigue qui nous est comptée a tendance à ennuyer. « Après la pluie » est donc un beau film parcouru de longueurs. C’est un film qui est capable de captiver, tout en ennuyant dans son manque d’intrigue. On sera donc partagé entre ces deux sentiments qui seront capables de nous contredire dans notre ressenti d’une scène à l’autre.

Le rythme est donc inégal. L’histoire que nous raconte Takashi Koizumi est détaillée d’un côté, mais manque d’intrigue de l’autre pour réellement tenir sur une heure trente. Mais là où le film devient impeccable, là où malgré les longueurs, on ne peut nier être captivé, c’est dans la beauté de sa réalisation. Si l’ambiance est sublime comme je l’ai dit plus haut, « Après la pluie » est un film qui est mis en scène de manière omniprésente avec la nature. On prend énormément de plaisir à regarder tous ces plans incroyables construits avec douceur par Takashi Koizumi. Ce Japon verdoyant est beau, cette nature, ces fleuves, ces forêts sont magnifiquement mis en images et c’est là qu’ »Après la pluie » est très beau à regarder et qu’il fait du bien.

Enfin, « Après la pluie » est aussi un film qui est magnifiquement tenu par Akira Terao. Trouvant le rôle d’un samouraï sans maître, l’acteur est incroyable et le personnage tient tout le film sur sa façon d’être, son naturel, sa force et ses convictions. Il est la force et le cœur du film de Takashi Koizumi. Et c’est en partie grâce à ce personnage plein de lumières, tout en respect, que l’on a envie de savoir, malgré la maigreur de l’intrigue, ce qu’il va devenir.

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Si le film est inégal, si « Après la pluie » méritait une intrigue plus développée, s’il est parcouru de longueurs qui pourraient avoir raison de certains, il reste un film beau, intéressant et magnifique à regarder. Puis c’est aussi et surtout un film qui repose sur un personnage, bourré de charme, qu’on aurait envie de suivre n’importe où. D’ailleurs, c’est un peu de manière frustrante qu’au moment même où le film devient réellement prenant que Takashi Koizumi décide de mettre un point final à son film.

Note : 13/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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